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L’interview de VENUS pour Music in Belgium

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A l’occasion de la sortie de leur nouvel album “The Red Room”, les belges de Venus nous ont accordé une interview. Venez découvrir notre rencontre avec Marc Huyghens, Pierre Jacqmin et Christian Schreus. Le nouvel album de Venus est sorti le 27 mars dernier. Intitulé “The Red Room”, il succède à
Vertigone
qui était sorti en 2003. Nous avons voulu en savoir plus sur l’évolution du groupe et ce qui les a mené à expérimenter de nouvelles voies.

Music in Belgium (MiB): S’agit-il d’un album concept ou plutôt de chansons qui sont venues les unes à la suite des autres?
Marc Huyghens: Chacun a travaillé un cadre et un son. On a rapidement trouvé un son différent de nos albums précédents, ce qui nous a donné envie d’explorer d’autres manières de jouer. En ce sens oui il y a un fil conducteur.

MiB: Les paroles ne donnent pas vraiment à l’auditeur l’occasion de sortir la tête de l’eau…
Marc: Je ne suis pas d’accord… Je trouve que si tu te réfères à « Underwater », quand tu touches le fond ça ne peut que te faire remonter. La vie est faite sur ce paradoxe qu’on a besoin de relations avec d’autres êtres humains, mais qu’on reste aussi seul jusqu’à la mort… pour moi c’est plus une question qu’une affirmation.

MiB: Le dossier de presse de l’album vous présente comme précurseurs de la scène rock belge, êtes-vous d’accord avec cette affirmation?
Marc: Je crois qu’on est bien d’accord pour dire qu’on ne fait pas partie d’une prétendue avant-garde belge. Nous recherchons le son qui nous convient, et aujourd’hui il est identifiable. Je pense toutefois que la scène belge a connu un véritable essor au-delà des frontières de la Belgique et qu’on peut s’associer à ce label de qualité.
Pierre Jacqmin: C’est comme parler de la scène de Bristol, alors que PJ Harvey, Goldfrapp et Portishead ne font pas la même chose…mais les groupes belges ne travaillent pas différemment des autres.


MiB: Avez-vous bénéficié d’une aide à vos débuts ?
Pierre: La Communauté Française nous a aidé, mais il faut dire que la plus grosse partie du cachet de nos tournées allait dans la poche des organisateurs. Comme on était jeunes, on avait plus envie de se battre et c’est comme ça que petit à petit on a réussi à se faire connaître…

MiB: Chanter en anglais, c’est un choix artistique ou une volonté de toucher un public qui dépasse l’espace francophone?
Marc: C’est un choix artistique mais aussi il y a une partie qui n’est pas choisie car elle s’impose ; il n’y a rien de commercial là dedans. Au contraire, il y a une plus grande difficulté à chanter en anglais parce que tout le monde le fait. C’est plus une question de propriété sonore et grammaticale. Il n’est pas dit que je ne chanterai pas un jour en allemand…

MiB: « Everybody wants to be loved » sonne assez Tom Waits dans les arrangements…
Marc: Je ne sais pas, faudrait lui demander, j’ai pas fumé assez de clopes… (rires)

MiB: La dernière fois que je vous ai vu en concert, c’était au festival Octopus l’été dernier…
Marc: Ca ne s’est pas très bien passé et ce n’est pas un super souvenir…

MiB: Votre meilleur souvenir de scène ?
Marc: Marseille, qui est pourtant tout sauf la ville du rock et de la pop. L’accueil qui nous a été réservé a été surprenant, on ne s’y attendait pas du tout.

MiB: Que pensez-vous du débat français sur la licence globale dans le cadre du téléchargement?
Pierre: C’est hyper dommageable, surtout pour les producteurs, indirectement pour les artistes qui y gagnent quelque chose car ça les fait connaître et ça ramène des gens aux concerts. Mais faire un disque quoiqu’on en dise coûte de l’argent. Un type met de l’argent sur la table pour rentrer un studio et pour avoir un support adapté. Donc si le support n’est plus là, il se passe que les producteurs ne financent que des disques sans risque style Star Ac’… si ça continue il n’y aura plus de production. Il restera la solution d’offrir gratuitement la musique sur son site. En même temps, on ne peut pas empêcher les gens de télécharger.
Marc: Si on paie un album 10 euros, ou si tu paies 7 euros par mois pour télécharger ce que tu veux, comment s’assurer que l’argent soit correctement redistribué?
Christian Schreus: Si ça continue on fera de la promo uniquement sur le net, et on favorisera les grands groupes au détriment des petits…

Propos recueillis par Olivier Dahon, mars 2006

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