GARFIELD / MARIENTHAL / PENA / MILLER / TOLLE, au Spirit of 66, le 3.04.2007
Dans un Spirit of 66 où le public présent avait bien ses aises, David Garfield (Claviers), Eric Marienthal (Saxophones), John Pena (Basse), Russ Miller (Batterie) et Christian Tollé (Guitares) ont offert une prestation de belle qualité, totalement dédiée à la « Fusion Jazz-Rock ». Bien que cette date fut la dernière de leur tournée, le quintette n’a montré aucun signe de fatigue ou aucun désir d’en finir au plus vite. Au contraire, leur plaisir à jouer ensemble fut évident du début à la fin. Pourtant leur réputation n’était plus à faire, surtout en ce qui concerne les trois premiers (voir mon article). Ils font partie de la crème des musiciens de sessions américains, cumulent les collaborations avec les plus grands et aiment se consacrer à l’un ou l’autre projet ponctuel, d’envergure à l’occasion, comme celui-ci.
David Garfield et John Pena s’apprécient depuis bien longtemps et leurs chemins se sont souvent croisés. Comme ils entretiennent de bonnes relations avec les membres de Toto, ils ont été amenés à travailler à de nombreuses reprises avec eux. Parmi la dizaine d’albums solo de David Garfield, on trouve un album-hommage (« Tribute to Jeff ») à leur premier batteur décédé tragiquement, Jeff Porcaro.
A la différence des deux autres, Eric Marienthal est resté toujours plus spécifiquement ancré dans l’univers du « Jazz » et du « Jazz-Rock » au sein duquel il bénéficie d’une solide considération. Il a d’ailleurs rencontré un certain succès dans sa carrière solo, soutenu par les meilleurs instrumentistes du genre. Il va d’ailleurs sortir son onzième album solo.
Les deux autres, plus jeunes, sont sur les traces de leurs compères. L’Allemand Christian Tollé a également quelques albums solos à son actif.
Bien représentatif de la situation géographique de Verviers au carrefour de trois cultures, le public devra patienter jusqu’à vingt heures quarante-cinq pour voir débuter le concert. Dès les premières notes, il est clair que ce sera du haut de gamme. La machine est bien rôdée et ses mécanismes bien huilés. Ca coule ! Ils produisent un « Jazz-Rock » de la seconde génération, abouti à la fin des années 1980, typiquement américain. Il se situe dans la droite ligne de Chick Corea en solo ou avec l’Elektric Band, de Michael Brecker, Larry Carlton, Lee Ritenour, Dave Benoit, Dave Grusin, Yellow Jackets et … Eric Marienthal, qui se trouve donc en plein dans son jardin. Tout cela est bien tourné, précis, léché, élégant. Chaque titre joué apparaît comme l’œuvre de tous, au service de chacun. Tout est organisé pour favoriser la mise en valeur des instrumentistes (et ils en profitent tous), sans jamais déboucher sur de stériles surenchères. Eric Marienthal atteint le sublime dans des solos de saxophone d’anthologie. En plus, il est souriant, sympathique et même un peu timide. Lors de chaque intervention individuelle, les autres observent l’intervenant avec intérêt, en connaisseurs. Clairement, ils s’amusent. Tous les mouvements à l’intérieur des morceaux s’effectuent dans l’ordre, dirigé par l’indiscutable chef d’orchestre, David Garfield, le papy de la bande. Toujours assis derrière ses claviers, il fait également office de porte-parole et intervient entre chaque titre, présentant les musiciens, louant leurs qualités et donnant leur actualité, expliquant les différents titres et leur origine, …
A vingt-trois heures trente après un rappel, les lumières s’allument sur une assemblée conquise. C’est terminé ! Un bon souvenir de plus !
Un site à consulter : www.creatchy.com
N.B. : A ne pas rater, le 20 avril, le guitariste Michael Landau, un autre de ses grands musiciens de session qui connaît bien les Garfield, Pena et Marienthal pour les avoir déjà côtoyés sur les mêmes projets (Karizma, par exemple).
JPS1er