HARD-FI à la conquête du Botanique, 21 octobre 2007
Dimanche de concert au Botanique, même si la situation semble quelque peu surréaliste. En effet, pas de file au guichet, les couloirs sont quasi déserts et le stand de merchandising n’est pas pris d’assaut. Difficile de croire que les anglais de Hard-Fi, originaires de Staines, une bourgade au sud de Londres où il ne se passe pas grand-chose, viennent présenter leur deuxième album, “Once Upon A Time In The West”. Un album qui, preuve de leur popularité dans les îles britanniques, est rentré directement à la première place des charts. Visiblement, la Belgique n’emboîte pas (encore) le pas…
Drôle d’histoire que ce concert. Jusqu’à la semaine dernière, il était prévu au Vooruit de Gand avant d’être redirigé vers le Botanique. La raison? Vraisemblablement une pauvre prévente car même l’Orangerie n’affichait pas complet ce soir. Et dire qu’en Angleterre, ils ont booké la Wembley Arena pour une date en décembre! Qu’à cela ne tienne, les vrais fans sont là et pour une fois, ils ne doivent pas jouer des coudes pour avoir une bonne place. Pas de première partie, juste un CD qui tourne et qui nous balade dans les larges influences du groupe, entre reggae, dub, ska et punk.
Après plus d’une heure d’attente, les lumières s’éteignent et c’est au son de la BO du film “Le Bon, La Brute & Le Truand” que les musiciens prennent possession de la scène. Derrière eux, juste un grand drapeau jaune au nom du groupe (la photo de la caméra de surveillance et la mention “Hard-Fi in operation” a disparu par rapport à la tournée précédente). Le temps d’attraper leurs instruments et c’est avec “Middle Eastern Holiday” que le show commence. Un très bon choix même s’il servira plutôt de test à l’ingénieur du son qui mettra un peu de temps avant de trouver la balance parfaite.
Un mot de bienvenue en français du leader Richard Archer à la chevelure soignée, et le titre suivant (“I Close My Eyes”) sera le premier extrait du nouvel album. Il recevra un accueil mitigé (il est vrai que ce n’est pas la meilleure plage). Par contre, dès le morceau suivant (“Tied Up Too Tight”), leur prestation allait se bonifier au fil des minutes. Je dois avouer que j’avais un peu peur car sur la dernière tournée, je me souvenais vaguement que Richard Archer chantait faux. Pas du tout en fait, et je suis content d’avoir élucidé le mystère. C’est simplement le bassiste qui, lorsqu’il se charge des chœurs, gâche un peu la chanson (cela se remarque surtout sur “Cash Machine”). Par contre, vu leur accent prononcé, ils ne peuvent pas masquer leurs origines…
La suite allait se partager équitablement entre titres du nouvel album (dont l’excellent “I Shall Overcome”, l’imparable single “Suburban Knights” ou encore “We Need Love”) et hits du premier (“Hard To Beat”, “Better Do Better”). Sur scène plus que sur CD, on remarque que leurs influences reggae et dub sont omniprésentes, tout en étant emballées avec des guitares bien dosées, une basse ronflante et des refrains accrocheurs (même s’ils sont parfois un peu basiques et accompagnés d’onomatopées).
Un rappel de trois titres (le très beau “Tonight”, le semi acoustique “Stars Of CCTV” et le festif “Living For The Weekend”) a clôturé un set d’à peine une heure et quart. En résumé, un concert plaisant mais qui n’a toutefois pas déchaîné les passions. Malgré ses efforts, le pauvre tenancier du stand de merchandising (qui, pour la petite histoire, n’est autre que Dave Teape, leur très sympathique Tour Manager) n’aura pas vendu beaucoup de t-shirts. Gageons qu’il aura plus de travail le 18 décembre à Wembley…