BLOOD RED SHOES & Los Campesinos, Botanique, 4 novembre 2007
Programmation intéressante mais synonyme de dilemme au Botanique ce dimanche soir. En effet, il a fallu choisir entre Los Campesinos! au Witloof Bar et Blood Red Shoes à la Rotonde, deux groupes qui n’étaient encore jamais venus en Belgique. Après de longues hésitations (superflues, vous le lirez plus loin), c’est finalement vers ce dernier que notre choix s’est porté.
Blood Red Shoes, c’est un duo originaire de Brighton composé d’une guitariste (Laura-Mary Carter) et d’un batteur (Steven Ansell). Une sorte de White Stripes à l’envers, mais la comparaison s’arrête là. D’abord, ils se partagent équitablement le chant et, ce qui ne gâche rien, leurs voix se marient à merveille. Ensuite, leur musique est méchamment plus musclée que celle de Jack et Meg White. Cela s’est entendu d’entrée de jeu avec un volume sonore résolument poussé au maximum qui en a fait reculer plus d’un…
Pour la petite histoire, leur nom est inspiré des chaussures de l’actrice et danseuse Ginger Rodgers qui, selon la légende, s’entraînait tellement intensivement que du sang perçait à travers ses ballerines. Ici, pas question de ballerines ni de danse classique, juste du rock garage pur et dur, franc et direct.
Les mauvaises langues diront que 35 minutes, c’est un peu court mais il faut bien avouer que ce groupe a du potentiel et pas mal de compositions intéressantes qui risquent d’en faire une des révélations underground de 2008. Des titres comme “I Wish I Was Someone Better” (leur nouveau single) ou “Can’t Find The Door” sont des hits en puissance. Par ailleurs, la chanteuse, faussement timide, même si elle triture délicatement les cordes de sa guitare, arrive à en sortir des riffs ravageurs qui donnent une âme aux chansons. De son côté, le batteur nous a tout bonnement époustouflés. S’il y avait un championnat du monde des batteurs, il se retrouverait sans trop de problèmes sur le podium, aux côtés de l’autre pieuvre qu’est Auggie Washington (Two Gallants) dans un autre style.
Il ne reste plus maintenant qu’à attendre leur premier album, qui est déjà enregistré et qui devrait sortir, selon toute vraisemblance, en janvier prochain. S’il est fidèle à ce qu’on a pu voir ce soir, cela risque d’être une petite bombe…
Il était donc 21h10 lorsque la lumière s’est rallumée. Un peu tôt pour rentrer, on a donc décidé de tenter le tout pour le tout et d’aller voir Los Campesinos!. Un peu de bluff auprès du sorteur et nous voilà dans la salle. Soit dit en passant, quelle idée aussi de la part des organisateurs de faire jouer deux groupes de la même veine le même jour, dans deux salles à moitié vides? Surtout que pendant que les deux Blood Red Shoes se perdaient sur la scène de la Rotonde, les 7 membres de Los Campesinos! étaient empaquetés au Witloof Bar. Ca aurait quand même été plus sympa d’organiser le tout au même endroit…
On est donc arrivés tout au début du set du collectif de Cardiff. Première impression, outre le fait qu’ils sont les uns sur les autres, ils ont l’air super jeunes (surtout le batteur qui paraît 15 ans). Mais cela ne les empêche pas de jouer à un très haut niveau mélodique, ce qui tranchait avec le début de notre soirée. En effet, quel plaisir d’entendre du violon (qui se fond parfaitement dans leurs compositions) et un peu de claviers. Le single “We Throw Parties, You Throw Knives” donne encore mieux sur scène que sur disque. Suivront d’autres petites perles guillerettes et douces à l’oreille avec un chanteur dont la voix me fait penser à celle de Rhys Jones (Good Shoes), et toujours ce fameux violon qui n’est pas sans rappeler l’heure de gloire de Dexy’s Midnight Runners. Cerise sur le gâteau: une cover toute personnelle du “Frontwards” de Pavement en rappel. Du grand art et finalement un dimanche soir musical bien agréable avec deux groupes qu’il fallait découvrir et qu’on reverra avec plaisir en 2008.
Les autres photos de
Blood Red Shoes
Photos © 2007 Bernard Hulet
Bien vu Olivier.
On est tous d’accord!
Les 2 bands sont recommandables.
cf. forum