INTERPOL à Forest National, 23.11.2007
D’abord annoncé dans la configuration Club de Forest National (4000 places), c’est finalement dans la grande salle bien garnie que le concert d’Interpol a eu lieu vendredi soir. En effet, la vente des tickets a largement dépassé les espérances des organisateurs. Quelle évolution depuis leur discret passage au Club de l’AB le 20 octobre 2002… Les New Yorkais étaient de retour en Belgique après avoir transité par le festival de Werchter cet été, où ils nous avaient quelque peu déçus par rapport à l’intensité de leurs prestations précédentes. Il est vrai que le troisième album du groupe, “
Our Love To Admire“, n’était pas encore sorti et que présenter de nouveaux titres sur une scène de festival n’est pas chose évidente. Ils avaient donc l’occasion de se rattraper ce soir.
Mais avant, preuve de bon goût, ils avaient invité Blonde Redhead pour assurer leur première partie. Eux aussi étaient à Werchter et avaient donné un set impeccable sous la Pyramid Marquee. Manque de chance pour le trio, l’ingénieur du son devait être en train de terminer son repas car le son était tout bonnement exécrable. Les voix et les instruments se fondaient dans une cacophonie sourde et dans ces conditions, il est assez difficile d’apprécier une prestation. Pourtant, Kazu Makino, en plus d’être assez sexy, est dotée d’une voix cristalline qui, malheureusement, ne ressemblait à rien aujourd’hui. Et la virtuosité des jumeaux Simone et Amedeo Pace était tout sauf mise en avant. Dommage, car leur dernier album, “23”, regorge de petites perles dont on n’a pu que deviner la valeur (“Spring And By Summer Fall”, “23”). A revoir dans une plus petite salle ou avec un ingénieur compétent…
Heureusement, les problèmes de son allaient s’arranger pour la prestation du groupe principal. Les membres d’Interpol entameront les débats avec l’excellent “Pioneer To The Falls”, qui a la particularité de faire rentrer progressivement l’auditeur dans l’univers du groupe. Un univers volontairement sombre qui puise ses influences chez Joy Division, Echo & The Bunnymen ou autre Bauhaus. Sans répit, ils enchaînent avec “Obstacle 1”, “NARC” et “C’mere”. Un véritable début de rêve qui emballe d’emblée un public bien présent et réactif à souhait.
Le chanteur Paul Banks, qui a laissé tomber ses chapeaux et pousser ses cheveux, s’affirme de plus en plus comme le leader du groupe, succédant au bassiste Carlos D., qui, même s’il est toujours aussi démonstratif avec son instrument, est plus en retrait que par le passé. Il faut dire aussi que sa moustache qui le fait ressembler à Francis Cabrel ne plaide pas vraiment en sa faveur… Daniel Kessler, le guitariste, est quant à lui comme habité par un démon qui le pousse à ne jamais rester en place. En plus du batteur Sam Fogarino, ils se sont adjoints les services d’un claviériste qui n’avait pas non plus peur du ridicule avec un chapeau de paille plutôt destiné à un épouvantail qu’à une rock star.
Retour à la musique avec une setlist qui se partagera équitablement entre les trois albums. Sur le dernier, on passe de l’excellent (“The Heinrich Maneuver”) au très bon (“No I In Threesome”) mais aussi au dispensable (on aurait préféré “Wrecking Ball” à “Lighthouse”) ou au plagiat (l’intro de “Rest My Chemistry” est un pastiche du “Where Is My Mind” des Pixies). Mais comme tout est savamment mélangé, l’attention du public ne retombe quasi jamais. Et puis surtout, les versions proposées sont rôdées et jouées de main de maître par d’excellents musiciens.
Ils termineront avec une sublime version de “Not Even Jail” avant de revenir pour deux rappels qui seront intégralement réservés au premier album. “NYC” (pour rappeler leurs origines), suivi du formidable “Stella Was A Diver And She Was Always Down”. C’est “PDA” (le morceau avec lequel je les avais découverts sur une compilation en été 2002) qui terminera les festivités. Du moins c’est ce que l’on pensait car, contre toute attente, ils sont revenus interpréter un ultime titre, la plage d’ouverture de leur premier opus (“Untitled”), pour le plus grand bonheur des fans hystériques. Un bon petit concert qui, malgré la grandeur de la salle, a été bien plus convaincant qu’à Werchter…
Les autres photos de
Blonde Redhead |
Interpol
Photos © 2007 Bernard Hulet
discret passage en octobre 2002…..
concert sold-out(le club est small,we know),une grosse claque déjà!Tout le public présent avait prédit que Interpol serait BIG.