iLiKETRAiNS au Botanique, le 26.11.07
Alors que les gentils Aaron se produisaient à guichets fermés au Cirque Royal tout proche, le Botanique accueillait dans la Rotonde le rock plus musclé des anglais de iLiKETRAiNS, qui étaient de retour un peu plus d’un an après leur passage dans la même salle.
La première partie a été confiée à Cecilia::Eyes, jeune groupe belge plein d’avenir, originaire de Morlanwelz et signé sur le label dEPOT214 (celui géré par Joël Grignard de Monsoon). Ils pratiquent un post rock pur et sans bavure, inspiré de Slowdive et de 65daysofstatic. Mais le son de Mogwai n’est pas très loin, à la différence près qu’il n’y a pas de paroles. D’ailleurs aucun micro ne traîne sur scène, pas même pour remercier un public enthousiaste. Malgré le fait qu’ils maîtrisent parfaitement leurs (longues) compositions, on ne peut pas s’empêcher de parfois laisser retomber l’attention avant de se faire rappeler à l’ordre par un franc coup de batterie ou un riff de guitare ravageur. Une mise en jambe idéale avant de passer aux choses sérieuses.
Car c’est bien iLiKETRAiNS que le public attendait, eux qui viennent de publier un premier véritable album, “Elegies To Lessons Learnt”, successeur du mini LP “Progress-Reform” sorti en 2006. Un album relativement sombre aux compositions complexes et travaillées, le genre d’album qu’il faut réécouter plusieurs fois avant d’en avoir exploré tous les recoins et sur lequel on découvre de nouvelles subtilités à chaque écoute. Mais ce n’est pas tout. Pour rendre les choses encore un peu plus difficiles d’accès, chaque titre est inspiré d’un fait historique. Citons pêle-mêle le grand incendie de Londres (“Twenty Five Sins”), l’expédition en Antarctique de Falcon Scott (“Terra Nova”) ou encore l’assassinat d’un premier ministre (“Spencer Perceval”).
Lorsqu’ils montent sur scène, on pense avoir à faire à des quintuplés. Tous barbus (sauf un), cheveux mi-longs et uniforme identique (celui des chemins de fer britanniques même si ce soir, ils ont laissé tomber la veste). En tout cas, sur scène, cela devient magique car un concert d’iLiKETRAiNS est une véritable expérience sonore et visuelle. En effet, chaque titre est accompagné d’un montage en adéquation avec la composition, projeté sur un écran géant. Le morceau le plus traumatisant est sans doute “We All Fall Down”, dont le sujet est la terrible peste qui a décimé Eyam, un village de la région du Derbyshire au XVIIème siècle. D’ailleurs, comme me l’a confirmé le chanteur David Martin à l’issue du concert, les membres du groupe portent un brassard noir en guise d’hommage aux victimes dont la liste défile sur l’écran derrière eux. La combinaison des deux, couplée à la voix caverneuse du chanteur, glace le sang…
Apparemment, ces cheminots du rock ont une relation particulière avec la Belgique car c’est à Bruges qu’ils avaient présentés pour la première fois leurs nouveaux titres et la réaction avait été plus que positive. Articulé autour des compositions de leur nouvel opus (dont un magnifique “The Deception”), le concert de ce soir (leur dernier de l’année) a également fait la part belle à quelques morceaux plus anciens, caractérisés par un déluge sonore du plus bel effet, amplifiés par une trompette aussi discrète qu’efficace.
Ne manquant pas d’humour, une des dernières photos sur le grand écran sera le logo des chemins de fer britanniques. Une fois les lumières rallumées, les haut-parleurs diffuseront “Death Is The End”, la dernière plage de l’album, qui accompagnera le public jusqu’à la sortie de la salle.
iLiKETRAiNS, ou une manière intéressante de réviser ses leçons d’Histoire. Le groupe espère bien organiser un cours de rattrapage dans nos contrées au printemps prochain. Ne loupez pas la seconde session…