THE HIVES enflamme l’Ancienne Belgique, 02.12.2007
The Hives. Le simple fait d’évoquer le nom du groupe suscite auprès des initiés la quasi certitude de passer une soirée bien festive. Il est vrai que la réputation sur scène des cinq suédois n’est plus à faire et, pour preuve, le concert affichait complet depuis une éternité. Après un passage remarqué au Pukkelpop cet été, ils se préparaient à prendre l’AB d’assaut pour un des derniers spectacles intéressants de l’année. Mais avant de voir Howlin’ Pelle Almqvist et ses compères monter sur scène, il s’agissait d’être patient car deux groupes étaient prévus pour chauffer la salle.
Leurs compatriotes Quit Your Dayjob tout d’abord, qui ont commencé bien avant 20 heures. J’ai malgré tout vu quelques titres et surtout eu le temps de remarquer qu’ils sont assez déjantés, voire même dérangés, surtout dans le chef du claviériste chauve. En effet, il était déjà torse nu lorsque je suis arrivé, et deux morceaux plus loin, il s’est retrouvé en boxer, en ayant au passage offert ses chaussettes à l’assemblée. Et je ne commente même pas ses poses suggestives… Les deux autres membres du groupe ne relèvent pas plus le niveau, avec leurs t-shirts déchirés à plusieurs endroits. Mais bon, musicalement, c’est de l’électro punk efficace et bien ficelé, un peu comme si The Hives s’associait à Goose par exemple. Et une petite dose d’humour relève le tout (citons au hasard le titre “Look A Dollar” aux paroles limitées…). Moi, j’ai bien aimé!
En tout cas, plus que le deuxième support, assuré par Dan Sartain. Ce natif de l’Alabama joue un rockabilly délibérément rétro (même sa coiffure et son micro semblent tout droit sortis des années 50). Sosie de Nick Cave mais musicalement plus proche de Jon Spencer, il maîtrise sa guitare à la perfection. Avec un batteur comme unique comparse sur scène, ils forment une paire qui fonctionne bien mais qui, sur la longueur, se répète un peu trop à mon goût.
Et puis enfin, c’était le tour de The Hives, qui étaient de retour dans une salle qu’ils connaissent bien puisque c’est à l’AB qu’ils avaient enregistré, le 29 octobre 2004, leur DVD “Tussles In Brussels” (ils ne se sont pas gênés pour le rappeler maintes fois). De plus, ils venaient défendre “The Black And White Album”, leur hautement recommandable dernier opus.
Mis à part le logo du groupe en néon rouge et les spots qui l’entourent, leur univers se conjugue en noir et blanc. Des amplis à la batterie, en passant par les costumes et les guitares. Même la pointe du micro est blanche! Les musiciens, sapés comme des princes, rentrent sur scène les uns après les autres au son de “A Stroll Through Hive Manor Corridors”, le bizarre instrumental qui scinde leur dernier album en deux. Puis, dès les premières notes de “Bigger Hole To Fill”, c’est de la folie furieuse, les trente premiers rangs de la salle entament un pogo généralisé. Et ce sera pareil à chaque titre interprété ce soir, qu’ils soient plus anciens (“Hate To Say I Told You So”), anciens (“Walk Idiot Walk”) ou tout simplement nouveaux (“You Got It All…Wrong”). De véritables bombes en puissance (un petit clin d’œil en passant à “Tick Tick Boom” qui clôturera le set principal).
Mais, si cela joue bien, il ne faut pas oublier qu’une des forces du groupe est son leader, le charismatique Howlin’ Pelle Almqvist, qui n’a pas son pareil pour mettre le public dans sa poche en débitant ses âneries le plus naturellement du monde. Même si je l’ai trouvé moins prolixe que d’habitude (par exemple, il n’a pas cité une seule fois son nom, contre au moins dix fois au Pukkelpop), il a fait son boulot en amusant la galerie. Par contre, et à ce niveau, rien de changé sous le soleil, il saute toujours d’un bout à l’autre de la scène, il provoque le contact avec les spectateurs et il termine le concert en nage, en ayant entre-temps laissé tomber veste et cravate.
Quelques minutes plus tard, les voici de retour pour un rappel de quatre titres qui mettra un point final à un concert d’une grande intensité avec “Supply And Demand”, “T.H.E.H.I.V.E.S.” (égocentrisme quand tu nous tiens…), un explosif “Main Offender” et “Return The Favour”, un ultime extrait du dernier album. En gros, on en a encore ramassé plein la figure… Bref, ce n’est pas demain que leur réputation de bêtes de scène pâlira. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle…
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Photos © 2007 Bernard Hulet