WASP à Charleroi, bon concert mais attitude minable

WASP en tournée pour leur album “Crimson Idol” sorti en 1992, c’était le concert à ne pas manquer pour beaucoup. Pour la première fois, le groupe de Blackie Lawless allait interpréter la totalité de cet opéra-rock qui reste à ce jour leur meilleur album, et de loin. Pour rappel, cet opus retrace l’histoire de Jonathan, enfant qui a perdu son frère aîné et qui devient le souffre-douleur de son père, car considéré comme un moins que rien. A travers la musique, Jonathan trouve sa voie et devient une rockstar. Néanmoins, le désespoir est toujours là et va le mener au suicide.

Avant de développer l’attitude exécrable du groupe et de leur équipe envers les organisateurs et les fans, voici d’abord un compte-rendu du concert proprement dit. Tout d’abord un petit mot sur la salle du Coliseum de Charleroi. Elle rappelle un peu l’AB de par sa disposition, quoique bien plus petite. C’est le style de salle qui a du charme, elle est bien aménagée et agréable à l’œil.

Le concert a commencé vers 22h30 (vous saurez pourquoi tout de suite), et sans surprise, c’est “The Invisible Boy” qui suit l’intro. Le lightshow était très modeste pour laisser la place au film en arrière-plan sur grand écran. Et de fait, le film donne une autre dimension à ce disque déjà magistral. Toute la douleur exprimée dans les textes, se ressent encore plus dans les images. Les passages gore limite série B dans “Chainsaw Charlie” impressionnent moins que le désespoir sous-jacent que l’on peut voir sur les traits du personnage de Jonathan. Le son dans la salle est bon, le groupe joue juste et la voix de Blackie est sans défaut. Par contre l’attitude est assez froide.

Sur certains passages plus musclés l’écran s’éteint et l’on voit alors le groupe sous les lumières, le fait de jouer sur les alternances a du bon pour le show. Par moments, la combinaison du film avec la musique arrive à donner le frisson, car c’est beau et profond à la fois. Des chansons comme “The Idol”, “Hold On To My Heart” ou “The Great Misconceptions of Me” sont un vrai régal.

Après une pause de quelques minutes, le groupe revient pour interpréter les classiques “Love Machine” et “Wild Child”, suivis de “Take Me Up” extrait du dernier album “Dominator”, et pour terminer, le grand classique “Blind In Texas”. On aura regretté certains titres comme “I Wanna Be Somebody” ou quelques extraits de “The Headless Children” qui auraient achevé de mettre le feu.

Grande soirée me direz-vous ? Et bien pas tout à fait. Si musicalement c’était bien, Blackie Lawless a démontré qu’il est un has been fini qui se prend la tête et emmerde son monde en jouant la rockstar. Voici ce qu’il est ressorti d’une discussion ainsi que d’un communiqué de la part des organisateurs. Le groupe était sensé arriver à 13h à Charleroi et toute l’équipe organisatrice était prête. Les lumières avaient été montées la veille et le matériel son était prêt également. Le tour bus est arrivé à 19h et sans un mot d’excuse!!!

Mais ce n’est pas tout, car une fois dans la salle, le tour manager a tout fait modifier, ce qui a prit encore une heure de travail. La fiche technique que les organisateurs avaient reçue ne correspondait en rien à leurs exigences du jour. Le soundcheck a débuté avec interdiction à l’équipe organisatrice d’être dans la salle. Malgré leurs demandes insistantes, le groupe a refusé d’accélérer le rythme du soundcheck en se moquant bien du fait que leur public était dehors devant la salle sous une température de -2°C.

Finalement le groupe a accepté que les portes puissent ouvrir à 21h30 et que le concert débute à 22h30. Certains spectateurs ont donc attendu près de 3h devant la salle. On aurait aimé un mot d’excuse ou ne fut-ce qu’une explication, mais rien. Wasp est monté sur scène, a joué, et s’est barré. Signalons encore que les prises de vue étaient totalement interdites (même pour la presse) et que l’ingé son n’arrêtait pas d’envoyer des flashs à la sécurité pour signaler l’un ou l’autre gsm ou petit appareil, ridicule quoi.

Cerise sur le gâteau, Blackie a exigé la présence d’une escorte pour sortir du tour bus parce que 3 fans frigorifiés attendaient avec l’espoir d’avoir un autographe. Bordel, il ne s’agit pas d’un concert d’Elton John à Wembley, mais d’un groupe qui a eu son heure de gloire il y a 20 ans dans le quartier rouge de Charleroi. Le reste de l’équipe est dans le même moule, antipathique et désagréable avec les organisateurs.

Il faudrait peut-être que certaines “rockstars” se remettent dans ce qui leur sert de cerveau que si elles sont capables de vivre de leur musique, gagner de l’argent, et voyager à travers le monde, c’est grâce à ces fans qu’ils prennent pour des crétins mais qui achètent leurs disques et se déplacent à leurs concerts. C’est la moindre des choses, ça s’appelle du respect. Et je ne parle même pas de tous ceux qui bossent pour organiser les concerts dans les meilleures conditions possibles ou encore les pauvres andouilles qui font de la promotion dans des sites ou webzines simplement par passion pour la musique. Blackie Lawless ne respecte apparemment personne, dont acte.