Retour en force de ARID à Ancienne Belgique le 27 janvier 2008

Il aura donc fallu attendre près de six ans avant d’avoir le plaisir de tenir entre ses mains un nouvel album studio d’Arid. Jasper Steverlinck et ses complices étaient ce dimanche à l’AB pour présenter le bien nommé “All Things Come In Waves”, une des premières bonnes surprises de l’année.

Et c’est vrai qu’on était curieux de revoir le groupe gantois sur scène, après une prestation relativement banale (sans réelle surprise, en fait) dans cette même salle en mai dernier. Par contre, au festival Les Ardentes tout d’abord et à la Nuit du Soir ensuite, on sentait que la symbiose entre les musiciens retrouvait progressivement son lustre d’antan. A ce propos, il faut savoir que Arid est maintenant réduit à un trio suite au départ du bassiste Filip Ross. Restent à la barre Jasper Steverlinck, le guitariste David Du Pré et le batteur Steven Van Havere (qui tient également de temps à autre les baguettes pour Hooverphonic). Sur scène, ils sont accompagnés d’un bassiste (dont le C.V. renseigne Gabriel Rios) et d’un claviériste.


Première constatation lors de leur entrée sur scène, ils ont l’air décontractés, malgré le fait qu’il s’agit de leur premier concert officiel depuis la sortie du nouvel album. Jasper attrape le micro et c’est parti avec un nouveau titre, “When It’s Over It’s Over” (curieux choix pour débuter un concert…). D’emblée, on se rend compte qu’ils sont dans un grand soir. Comme c’est souvent le cas à l’AB, le son est parfait. De plus, la voix de Jasper, qui est un instrument à elle toute seule, est magistralement mise en avant, ce qui amène un maximum d’émotions à des compositions taillées sur mesure pour son organe (vocal).

D’aucuns considéreront “All Things Come In Waves” comme une continuité de l’œuvre du groupe, sans grande révolution. Mais en concert, il faut bien avouer que des titres comme “In Praise Of”, “Right This Time” ou “Lost Stories (Run Away With You)” ne dépareillent pas du tout aux côtés des tubes que sont “You Are” ou “Too Late Tonight” pour ne citer que ceux-là. On pourra bientôt ajouter à cette liste “Words” et “Why Do You Run”, bien partis pour devenir des classiques. Par ailleurs, ce qui m’a particulièrement séduit ce soir, c’est leur habilité à se remettre en question et à prendre quelques risques (versions réarrangées, titres incontournables volontairement oubliés…). Le public qui avait rallié l’AB en masse s’est délecté de bout en bout.

Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié la fin du set, avec une version extraordinaire de “Life” pendant laquelle Jasper a vidé ses tripes alors que les riffs rageurs de la slide guitar de David Du Pré emmenaient le morceau vers des sommets. Juste après, un “Soiree” de toute beauté qui m’a fait frissonner et attendre impatiemment les rappels. Car à ce moment, l’ambiance avait atteint son paroxysme.

Jasper est revenu seul sur scène, guitare acoustique à la main. Mais après avoir effleuré les cordes, il a changé d’avis et s’est dirigé vers son piano pour la seule et unique fois de la soirée (une première) afin de balancer un “I Don’t Know Where I’m Going” magique et écouté religieusement. De nouveau en full band, les deux titres suivants seront les sommets de ma soirée. “If You Go” tout d’abord (mon extrait préféré du nouvel opus) avec à la clé un bain de foule de Jasper qui en chantera une bonne partie au milieu des spectateurs. Puis le bouleversant “Me And My Melody”, qui m’avait tant manqué aux Ardentes et à la Nuit du Soir… Pour moi, ils pouvaient s’arrêter là, j’étais comblé! Mais c’est finalement avec une version longue de “Dearly Departed” qu’ils ont pris congé du public…

Ma conclusion sera limpide et sans équivoque. J’ai enfin revu le Arid que je vénérais au début des années 2000. Un retour en forme bienvenu qui me pousse à vous conseiller de ne pas hésiter à jeter une oreille attentive lorsqu’ils passeront près de chez vous (une tournée en Wallonie est en préparation). Magie et émotions garanties…

Les autres photos de
Arid
Photos © 2008 Bernard Hulet