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STEREOPHONICS au zénith, Ancienne Belgique le 3 mars 2008

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Tels des métronomes, les Gallois de Stereophonics sortent un album tous les deux ans depuis 1997, et c’est à l’AB qu’ils viennent systématiquement le présenter. “Pull The Pin”, leur sixième production, n’a pas dérogé à la règle…

Cela dit, je dois bien avouer qu’ils me devaient une revanche car la dernière fois que je les avais vus en salle (en octobre 2001), ils m’avaient profondément déçus avec des compositions et des interprétations beaucoup trop mielleuses, qui s’appuyaient beaucoup trop sur la voix de Kelly Jones. Un concert qui avait alterné le très bon (“Mr. Writer”) et le pathétique (“Have A Nice Day”). Leur prestation à Werchter en 2003 n’avait fait qu’empirer les choses avec un duo de choristes gospel qui m’avaient franchement exaspéré. C’est dire comme j’ai longuement hésité avant de me déplacer ce soir.


En première partie, un groupe dont je n’avais jamais entendu parler, Hero. Le genre de groupe déjà hyper pro, mais dont les influences vont dans tous les sens (on pense tour à tour à The Jam, aux Pixies ou même au Manic Street Preachers des débuts). Les clichés sont beaucoup trop présents (lunettes de soleil, solos de guitare dépassés, attitude de rock star déplacée…). Bref, même si cela jouait bien, on n’a pas du tout été impressionnés… Encore loin d’être des héros!

Le temps de prendre deux bières au Foyer et c’est l’heure du début du concert avec l’arrivée sur scène du trio: Kelly Jones et sa gueule de star, au physique qui rappelle autant Robbie Williams que Nick Cave, le bassiste Richard Jones et le batteur Javier Weyler. Pour la tournée, ils sont accompagnés d’un claviériste et d’un second guitariste.

Cela commence très fort avec “Bank Holiday Monday”, premier et efficace extrait du nouvel album, directement enchaîné avec “The Bartender And The Thief”. Secrètement, j’avais espéré retrouver l’énergie et la fureur qui avait caractérisé le début de leur carrière et à ce niveau-là, c’était bien parti.

Le temps pour le chanteur de saluer le public et de retirer ses lunettes de soleil que déjà le riff de “Superman” fait frissonner nos tympans. Le doute n’est plus permis, on est partis pour un set best of, le volume dans le rouge, grâce notamment au batteur argentin Javier Weyler. Celui-là, mine de rien, a insufflé une nouvelle dynamique au groupe lorsqu’il est arrivé en remplacement du fatiguant Stuart Cable. J’en veux pour preuve les deux derniers albums au tempérament nettement plus nerveux.

La première respiration viendra avec “It Means Nothing” après pas loin de quarante-cinq minutes. Mais juste après, c’est reparti de plus belle à travers la discographie du groupe (“Just Looking”, le hyper efficace “My Friends”, “Doorman”) avant de terminer le set principal avec trois extraits du premier album, dont les titres n’ont jamais aussi bien donnés en live (citons entre autre la pseudo ballade “Traffic” et “A Thousand Trees” aux paroles très philosophiques – “It only takes one tree to make a thousand matches, it only take one match to burn a thousand trees”).


Kelly Jones reviendra seul sur scène pour une magistrale version de “Maybe Tomorrow”, le seul et unique extrait du trop américanisé (à mon goût) “You Gotta Go There To Come Back”. Mais je dois bien reconnaître qu’elle valait le déplacement et le public a d’ailleurs fait un triomphe au chanteur dont la voix rauque sied à merveille à ce genre de compositions (quand toutefois il n’en use et n’abuse pas). De nouveau avec ses compères, c’est sur “Roll Up And Shine” et l’excellent “Dakota” qu’ils ont pris congé de la Belgique en annonçant qu’ils seront de retour pour les festivals et notamment… au Pinkpop. On aurait peut-être dû lui dire qu’on n‘est pas (encore) hollandais.

Soit, mis à part ça, je me suis entièrement réconcilié avec les Stereophonics dont la prestation de grande qualité a passé incroyablement vite. Une prestation à mille lieues de la soirée ennuyante que j’avais passée en 2001… Et ouf, ils ont laissé tomber “Have A Nice Day”

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Photos © 2008 Bernard Hulet

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