Adele enchante l’AB Club, 4 mars 2008
Il a fallu se dépêcher quand le concert d’Adele à l’AB club a été annoncé sur le site de la salle de concert « flamande » de Bruxelles. Ne pas perdre une minute. Rendons grâce à la réactivité de notre rédac’chef qui a su obtenir des places rapidement, car ce concert s’est retrouvé sold out en quelques jours. Adele, depuis, est numéro un en Angleterre, mais elle n’est pas encore bien connue de ce coté de la Manche même s’il ne fait aucun doute qu’elle va exploser les charts (ce samedi 8 mars, « 19 » son album était introuvable dans les rayons des disquaires et le vendeur de la Fnac avouait avoir été dévalisé). Cette compatriote de Kate Nash, de Lily Allen et d’Amy Winehouse est originaire de Brixton et a commencé sa carrière solo en livrant une version du tube de Gabrielle, « Rise », lors du bal de fête de fin d’année de son école. Elle présente ce soir son groupe en formation acoustique, avec guitare et piano. Elle monte sur le tabouret installé au centre de la scène. Tout de suite, elle salue le public et avoue avoir littéralement vomi avant de monter sur scène, à cause du trac. Elle ouvre le concert comme son album sur « Daydreamer », qui met en avant sa voix superbe de diva de la soul blanche sur ce morceau où elle chante accompagnée de sa seule guitare. 
Un peu plus tard, elle balance son single « Chasing Pavements » toujours en version acoustique dans l’état qu’il était avant qu’il passe en production, affirme-t-elle dans une accent cockney à couper au couteau. Comme s’il s’agissait là d’un aveu que son « bébé » lui avait déjà échappé… il est vrai qu’on est ici au cœur de l’émotion et loin de la version disque qui souffre d’arrangements un peu pompeux.
En deux chansons, elle met le public dans sa poche. Autre moment d’émotion avec « First Love », une chanson d’amour proche d’une berceuse, tout comme le très beau « Make you feel my love » dont le piano rappelle Elton John. « My Same » est un morceau plus entraînant, avec un rythme claquement de doigts, genre cabaret. Elle clôt le concert avec « Hometown Glory » magnifique duo piano/voix qui conclut également le disque. Celui-ci comporte quelques morceaux un peu faibles qui trahissent la volonté de faire de ce petit brin de fille rondelette une poule aux œufs d’or. On imagine facilement la pression sur les épaules de cette jeune fille de 19 ans, d’autant que les récompenses s’accumulent – elle vient de recevoir le prix des critiques et le prix de la meilleure artiste montante de ce début 2008 de la BBC – et qu’elle est pressentie pour interpréter un titre sur la bande originale du prochain James Bond… On espère en tout cas qu’elle tiendra le coup, et la revoir bientôt dans des conditions où la hype sera un peu retombée.
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Photos © 2008 Olivier Dahon