Un PacRock 2008 bien belge ce 3 mai 2008
En plus d’être le premier véritable festival outdoor de la saison, le PacRock se targue en plus d’offrir une affiche alléchante pour un prix ridicule. Si l’on y ajoute un soleil radieux, on obtient un après-midi et une soirée pleins de décibels sur un site magnifique. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette édition 2008 une totale réussite. Arrivés juste à la fin du set de Triggerfinger, c’est sous le Chapiteau que notre festival a vraiment débuté avec The dIPLOMAT, le groupe qui monte et qui a sorti un premier album éponyme il y a peu.
Entamé avec l’excellent « Messiah Of The Nineties », leur set n’a toutefois jamais vraiment décollé. Vu du public, la majorité des titres proposés ce soir se confondent entre eux, avec à la clé une prestation linéaire et sans grande surprise, excepté leur single « Sentimental Zoo » qui a sorti le public de sa torpeur le temps de quelques minutes. Une déception car ils m’avaient impressionnés à la Nuit du Soir en septembre dernier. Ils auront toutefois l’occasion de se rattraper aux Nuits Botanique le 14 mai prochain.
Le groupe suivant à se produire sous le Chapiteau, Attica, a eu le mérite de calmer un peu les ardeurs et les décibels provenant de la Main Stage. Légèrement jazzy, avec notamment une contrebasse, les Bruxellois en imposaient avec leurs chemises rouges strictes. J’ai de temps en temps pensé à Venus, pour les atmosphères lyriques qu’ils dégagent. Tout n’est pas emballant, certes, mais quelques compositions ressortent du lot et ont contribué à maintenir l’attention et la curiosité intactes pendant leur set.
Après une file aussi longue qu’inutile pour mettre ses doigts dans un paquet de frites bien gras, c’était au tour de Monsoon d’investir ce Chapiteau qui était en quelque sorte notre QG en cette fin d’après-midi.
Même si le premier morceau chanté ce soir était « Harder », c’est principalement leur dernier et recommandable album, « The King Of Eyes, Tits And Teeth » qui a été allègrement visité, dont le très bon « Gold », qui mériterait de devenir un tube en radio. Il est vrai que Delphine Gardin n’a pas son pareil pour se démener sur scène et joindre l’image à une voix qui oscille entre PJ Harvey, Debbie Harry et Geike Arnaert (Hooverphonic). Un seul regret, l’absence de la violoniste Catherine Graindorge dont l’instrument apporte une touche de chaleur supplémentaire. Cela dit, vu que l’on a volontairement abandonné le groupe sur « Comic Strip Bubbles », elle est peut-être venue après que l’on n’en sait toujours rien.
En effet, il n’était pas question de louper une note de la prestation des Gantois de Arid dont chaque concert s’apparente à une déferlante d’émotion. La voix de Jasper Steverlinck n’y est évidemment pas étrangère mais l’alchimie des musiciens joue également un rôle majeur.
Comme à l’accoutumée, Jasper a été assez bavard et heureux, voire surpris du succès de son groupe en Wallonie. Au programme, une majorité d’extraits de « All Things Come In Waves », l’album du retour sorti en janvier (dont une très belle version de « Why Do You Run » et une autre de « In Praise Of »), mais aussi des hits plus anciens (« You Are », « Too Late Tonight », « Wintertime »), le tout ponctué par une version très rock de « Life ». Il est vrai qu’avec eux, on ne voit pas passer l’heure et on s’est bien (trop) vite retrouvés aux rappels. Petite déception, car à la place de « Dearly Departed », j’aurais plutôt parié sur le trop rare (en concert) « Me And My Melody » ou plus raisonnablement sur « If You Go », le meilleur extrait du dernier album. Mais il n’en sera finalement rien…
Juste après, c’était aux liégeois d’Hollywood Porn Stars d’investir le Chapiteau. Mais on n’était pas les seuls à vouloir aller jeter un œil au groupe d’Anthony Sinatra et de Redboy.
C’est sans doute la seule petite erreur de la part des organisateurs qui auraient mieux fait de les programmer sur la Main Stage (heureusement que le Chapiteau était dépourvu de parois latérales). C’est donc à distance plus que respectable qu’on a profité des titres de leurs deux albums, dont « Starwest », « Islands », « The Fugitive », mais aussi un nouveau morceau (apparemment, ils ont passé pas mal de temps en studio récemment et le fruit de ce travail devrait bientôt être disponible soit sur CD, soit via téléchargement). On ira écouter tout cela de plus près lors des Nuits Botanique le même jour que The dIPLOMAT, sous un autre Chapiteau, qui ne sera pas overbooké ce soir-là.
Restait à notre programme LA tête d’affiche du jour, les Girls In Hawaii qui étaient de retour en Belgique, entre plusieurs dates à l’étranger. C’est incroyable comme ce groupe a gagné en maturité et en professionnalisme en moins d’un an. Leur prestation pitoyable de Dour l’an dernier leur aura vraiment servi de déclic et aujourd’hui, ils sont meilleurs que jamais en public.
Tous les titres proposés ce soir sont interprétés de manière magistrale et les légers défauts remarqués au Cirque Royal en février ont été gommés, à commencer par leurs interventions entre les morceaux. On a d’ailleurs eu droit à peu de choses près à la même set-list (ils n’ont que deux albums à leur actif, après tout…). Une prestation de toute grande classe, bourrée d’émotions (encore plus qu’Arid par moments, et je considère cela comme un compliment), entamée avec « This Farm Will End Up In Fire » et terminée près d’une heure trente plus tard par une version acoustique majestueuse de « Plan Your Escape », qui m’a donné des frissons et presque une larme à l’œil. Magique.
Ma conclusion de cette journée de festival se résumera à quelques mots: Rien de nouveau sous le soleil. En effet, les groupes qu’on attendait ont répondu présent et n’ont que confirmé leurs récentes (et excellentes) prestations. Mais dans le même temps, il n’y a pas eu de surprises non plus. Un défi supplémentaire pour les organisateurs lorsqu’ils se mettront à plancher sur l’édition 2009?
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Photos © 2008 Olivier Bourgi