RAISMES FEST, un dixième anniversaire en beauté
Le festival français Raismes Fest fêtait le week-end passé son dixième anniversaire. Une occasion pour revoir le “noooooooooooord” dont on nous a tant parlé cette année, et la région de Valenciennes. Pour l’occasion, les organisateurs se sont coupés en quatre pour nous offrir une affiche plus qu’intéressante à un prix très raisonnable, à savoir, environ 50€ pour les deux jours. Deux scènes sont occupées en alternance, la scène principale et la scène découverte. Du côté des découvertes, rien à signaler, en tout cas rien de transcendant à part peut-être Amartia, groupe de rock progressif français dont le premier album vaut le détour. Le deuxième est pour bientôt si mes renseignements sont bons. A part ça, et sur les deux jours, on n’aura malheureusement pu voir que des erzatz d’autres formations, les uns massacrant le metal female symphonique, les autres faisant du Dream Theater de qualité très moyenne. Dans les deux cas, si la qualité faisait défaut, les clichés eux n’étaient pas en manque.
Sur la grande scène, la claque du samedi est venue sans nul doute de la part du combo français Mass Hysteria. Si j’avais chroniqué leur dernier album, “Une Somme De Détails”, et que celui-ci m’avait laissé une excellente impression, je ne les avais encore jamais vu à l’œuvre sur scène. Le son était surpuissant, la balance était impeccable, et le public aura pu voir un rouleau-compresseur à l’œuvre. Mass Hysteria déménage, mieux encore, écrase tout sur son passage. Leur présence scénique est sobre et énergique à la fois, le contact avec leur public est chaleureux.
Y&T avait la tâche de passer après l’ouragan, et ce ne fut pas chose facile. Dave Meniketti and co ont dû sortir le grand jeu. Il faut dire que leur rock américain de trente ans d’âge ou presque, paraissait un tantinet dépassé. Si l’ambiance a tardé à décoller, les amateurs de beau jeu guitaristique auront eu de quoi se régaler. Meniketti séduit non seulement par sa voix, mais aussi par son jeu bluesy au feeling incroyable. “I Believe In You” fut un vrai moment d’anthologie à la fin de leur set. Côté moins intéressant, les poses ringardes typiques rock ’80, surtout de la part du bassiste Phil Kennemore qui quand il n’avait pas trop de boulot sur son instrument, en profitait pour faire des poses de magazine.
Saxon a clôturé la première soirée avec un autre set de leur cru, c’est-à-dire empreint de bonne humeur, de blagues avec le public, d’énergie non économisée, et de ce ton british dont il sont parmi les plus ardents défendeurs.
Ils ont passé en revue leurs plus grands titres comme “Wheels Of Steel”, “Strangers In The Night”, “Denim & Leather” et tant d’autres. Comme à leur habitude, Saxon a assuré.
La journée du dimanche était encore plus éclectique. Soul Doctor, l’autre groupe de l’excellent chanteur Tommy Heart (Fair Warning) a proposé un set plutôt sympathique avant de laisser la place à Machiavel dont la prestation fut très moyenne, voire en dessous. Korpiklaani et leur folk-metal finlandais ont mis bien plus d’ambiance. Personnellement je n’ai pas été trop impressionné car leur musique est assez répétitive, mais tout le monde n’était pas de mon avis, dont acte.
Comme la majorité du public, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec Uli Jon Roth. Je savais qu’il avait fait partie du groupe Scorpions avant que ces derniers ne deviennent plus commerciaux au début des années ’80. Il est de l’époque de l’immense “Tokyo Tapes”, un live d’anthologie de cette formation allemande. Je savais que je devais m’attendre à quelque chose de légèrement plus experimental, voire fusion, et franchement j’ai pris la claque. Uli Jon Roth est modeste, presque timide, mais il dirige son groupe d’une main de fer. Son jeu est époustoufflant et son son n’est pas en reste, loin de là. Il était assisté d’un chanteur et d’une chanteuse, tous deux excellents, pour une musique aux allures de rock progressif avec de superbes parties instrumentales. Quelques reprises de grands titres des Scorpions ont couronné ce show et mis une excellente ambiance dans le public.
Gamma Ray venait ensuite pour terminer ce festival. Comme à son habitude, Kai Hansen s’est montré très sympathique et jovial. Il s’est laissé aller à un brin de plaisanterie sur l’endroit assez reculé par rapport à la civilisation la plus proche, “We’re in the middle of the night, in the middle of nowhere”….
Le set était très agréable, et les points culminants auront été sans doute “I Want Out”, “Heavy Metal Universe” avec la participation du public, et pour terminer, le grand classique “Ride The Sky”.
Voici donc pour cette dixième édition du Raismes Fest. Une affiche variée et bonne en général, surtout en ce qui concerne le choix des têtes d’affiches. Dommage que la scène découverte ait été pratiquement dénuée d’intérêt, comme l’année passée en fait. Il y a peut-être encore un petit effort à faire sur ce point. Côté nourriture et boissons, c’était mieux organisé, mais si je n’avais qu’une recommandation importante à faire aux organisateurs, ce serait de mieux choisir, ou en tout cas d’acquérir des garanties quant à la fraîcheur des produits proposés par leurs partenaires/baraques à frites etc. J’ai pu personnellement constater que dans une de ces baraques, et pas la moindre, presque toutes les tomates étaient complètement moisies, alors qu’elles continuaient à être utilisées dans les différentes préparations!! Je sais que ce n’est pas de la responsabilité directe des organisateurs, mais je tenais à le souligner. Rendez-vous l’année prochaine, ce festival nous plaît, ça c’est sûr.
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Photos © 2008 Délia