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My Brightest Diamond et Clare & the Reasons au Botanique

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My Brightest Diamond et Clare & The Reasons à la Rotonde du Botanique, deux diamants pour le prix d’un seul, voilà le concert qu’il ne fallait pas rater en ce premier jour d’octobre 2008. La Rotonde, les connaisseurs le savent bien, est la deuxième salle en terme de capacité au Botanique. Dans ce mini Cirque Royal, l’atmosphère y est particulière et le public est au cœur du concert. L’artiste a le public à ses pieds. Une des raisons d’y être ce soir était la présence non seulement de My Brightest Diamond (alias Shara Worden) mais surtout de Clare & the Reasons, collectif basé à Brooklyn dont le premier album réédité “The Movie” a été porté aux louanges par les critiques.


Le quintette composé de Clare Muldaur Manchon (voix), Olivier Manchon (violon, bruitages), Maria Jeffers (violon), Marla Hansen (violoncelle) et Bob Hart (clavier et basse) se présente tout de rouge vêtu. Clare est en mini-jupe et porte des baskets Converse. Entre les morceaux, elle discute souvent avec son mari arrangeur de talent et fait les compliments de rigueur sur Bruxelles. D’emblée elle parvient à instaurer une atmosphère de sympathie avec son public. Sa musique est un brin rétro mais drapée dans de la soie. Le groupe étonne lorsqu’ils jouent un morceau plongé dans le noir avec juste une lampe de poche autour de la tête en guise d’éclairage. Musicalement elle rappelle à la fois Julee Cruise et Goldfrapp, mais elle ressuscite une époque où la pop, le jazz et le classique n’avaient pas honte de se mélanger. Clare Muldaur apporte à tout cela une touche de légèreté, de distance et d’ironie tout en se reposant sur les arrangements à la Géo Trouvetou de son époux Olivier. Elle donne un nouveau souffle à “Everybody Wants to Rule the World”, et elle termine son concert sur une balade-ritournelle “Obama” chantée sur l’air de “Over the Rainbow”.


Shara Worden lui succède vingt minutes plus tard. Un brin de femme aux allures de rossignol qui aurait choisi le coté obscur de la force. Son dernier album “A Thousand Shark’s Teeth” est sorti en juillet dernier et on vous le recommande. Son univers très personnel, à la fois tendre et inquiétant peut dérouter mais mérite qu’on s’y attarde. Elle conserve les musiciens de la première partie et n’hésite à leur faire jouer des tours de magie, ou à les faire manier des marionnettes pour illustrer certaines de ses chansons. Elle semble prise de transe quand elle empoigne ses guitares électriques et rappelle alors une PJ Harvey qui aurait rencontré l’univers onirique de Lewis Caroll. Elle n’a pas peur de s’attaquer au livret de “L’Enfant et les Sortilèges” de Maurice Ravel dans “Black et Costaud”, puis reprend “L’Hymne à l’Amour” d’Edith Piaf.


Au final, le public est comblé car avec ces deux vrais concerts il a droit à deux visions personnelles musicalement éloignées mais qui semblent unies par la sincérité et la générosité de leurs interprètes. Il n’y avait qu’à voir la foule qui se pressait autour du stand de disque à la sortie pour en conclure que ces deux diamants avaient trouvé preneurs…

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Photos © 2008 Olivier Dahon

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