Avalanche de décibels : Gojira & In Flames à l’Ancienne Belgique

Deux ans après la sortie de leur précédent album, les pionniers suédois du Melodic Death Metal passent par Bruxelles présenter leur nouvel opus. Pour l’occasion, ils sont accompagnés de Gojira qui posent aussi leurs valises à l’Ancienne Belgique au terme d’un tour du monde musical d’un an avec Lamb et God of Soulfly et qui les a vu assurer une remarquée première partie de Metallica à Arras l’été dernier. C’est devant une salle à moitié remplie que Sonic Syndicate ouvre les hostilités dès 19 heures. Venus présenter leur nouvel album, « Love and Other Disasters », les Suédois nous offrent une demi-heure de harcore/death métal délivré par leurs deux chanteurs bodybuildés dont les voix se complètent efficacement, l’un explorant un registre screamo, l’autre se limitant au chant mélodique, pour au final sonner malheureusement un peu hard FM sur certains morceaux. Efficacement secondés par leurs musiciens, dont une bassiste haute comme 3 pommes qui assure une partie du show à elle seule, Sonic Syndicate assure une première partie de bonne facture à cette soirée dont les vraies vedettes vont seulement arriver sur scène.

La sortie du nouvel album de Gojira étant imminente, on pouvait s’attendre à la présentation de nouvelles bombes rythmiques dont les frères Duplantier ont le secret. “Bien vu l’aveugle”… : dès l’ouverture du show, « Oroborus », la plage d’ouverture du nouvel album « The Way of all Flesh », prouve aux fans du groupe que la tournée US, les grosses scènes (notamment l’ouverture de Metallica cet été à Arras) et festivals n’ont rien changé au style toujours aussi direct et percutant du quatuor bayonnais qui n’a décidément pas envie de verser dans le soft et c’est tant mieux. Ce premier morceau est dans la lignée de l’album précédent, assez mélodique (mais peut-on vraiment parler de mélodie chez Gojira…).

Le groupe revisite les tueries des albums précédents avec l’énergie d’un groupe punk pré pubère et visiblement un plaisir non dissimulé. Les morceaux s’enchaînent et les meilleurs y passent « Remembrance », « Flying Whales » amputé de sa longue intro instrumentale (un peu dommage parce que c’est ce qui fait tout dans ce morceau) et « Backbone ». Deux autres titres du nouveau cru nous ont aussi été présentés: « Toxic Garbage Island » et « All the Tears. Autant le premier morceau rappelait ceux du dernier opus, autant les deux autres morceaux du nouvel album nous renvoient plus vers « The Link » avec des rythmiques complètement cassées et des descentes harmoniques de guitare qui confirment que le style reste le même et que les compositions sont toujours axées sur la batterie et la guitare.

On voit que ça faisait longtemps que Christian, Joseph (oui c’est son vrai prénom mais c’est pas très rock ‘n roll alors on dit “Joe”), Mario et Jean-Michel attendaient de pied ferme le retour de tout le groupe sur les scènes, car pendant tout le concert, ils affichaient des sourires radieux et ça pour le public, ça fait plaisir à voir aussi. En guise de fermeture le groupe nous a servi « The Heaviest Matter of the Universe » qui ne fait pas dans la dentelle et qui a permis d’apprécier une dernière fois l’énergie, la rythmique, la cohésion, la puissance dégagée par les Français considérés par beaucoup comme le groupe du renouveau du métal. 40 minutes de plaisir, 7 morceaux maîtrisés à la perfection, un son magistral et une bonne entente avec le public. Un goût de trop peu pour les fans du groupe, mais patience, ils reviennent fêter la St Valentin au “Grand Mix” de Tourcoing l’an prochain dans le cadre d’une tournée française 100% Gojira.

Venus quant à eux présenter leur neuvième album studio « A Sense Of Purpose », les Suédois d’In Flames, groupe pionnier du Melodic Death Metal, démarrent leur prestation derrière un drap blanc par « The Choosen Pessimist » tiré de ce dernier opus, puis enchaînent directement par « I’m The Highway », également extrait de leur nouvel album dès que ce drap est tombé, titre qui déclenche littéralement l’enthousiasme parmi le public qui se masse devant les barrières.

Le fond de scène avec le logo « In Flames » disparaît bien vite pour dévoiler un montage scénique à deux niveaux et à deux murs de lumières. Les titres s’enchaînent rapidement, sans temps mort, à l’exception des deux ou trois interventions envers le public d’Anders Friden, le chanteur.

In Flames puise dans son répertoire des titres de ses anciens albums (à l’exception notable des deux premiers, si ce ne sont quelques extraits au cours d’un medley un peu superflu), mais n’oublie pas qu’ils sont là pour la promo de leur dernier album. Présenté par salves de plusieurs chansons d’affilée, ce n’est pas moins de la moitié du nouvel opus qui est présenté ce soir. Au vu de l’accueil réservé par le public, cet album risque bien de rencontrer un joli succès auprès des fans du groupe. Personnellement, il me plaît davantage sur scène, les titres y gagnent en puissance, mais je continue à le trouver d’un style trop uniforme, les chansons n’ayant pas vraiment d’identité propre au sein de l’album. Entre ces nouveaux morceaux, In Flames pioche assez équitablement parmi les albums sortis entre 1997 et 2006 (voir setlist en fin d’article). A noter la présence de « Sattelites & Astronauts », rarement chantée live et qui reçoit un accueil des plus enthousiastes.

Groupe majeur du mouvement Melodic Death Metal, In Flames n’a pas perdu de son énergie après 14 ans d’existence et 9 albums au compteur.

Bernard Hulet et Vincent Delobel

Setlist :

• The Choosen Pessimist (album “A Sense of Purpose”)
• I’m The Highway (album “A Sense of Purpose”)
• Vanishing Light (album “Come Clarity”)
• The Mirror’s Truth (album “A Sense of Purpose”)
• Insipid 2000 (album “Colony”)
• The Hive (album “Whoracle”)
• Sattelites & Astronaut (album “Clayman”)
• System (album “Reroute to Remain”)
• Pinball Map (album “Clayman”)
• Delights & Anger (album “A Sense of Purpose”)
• Disconnected (album “A Sense of Purpose”)
• Colony (album “Colony”)
• Cloud Connected (album “Reroute to Remain”)
• Medley
• My Sweet Shadow (album “Soundtrack to your Escape”)
• Come Clarity (album “Come Clarity”)
• Quiet Place (album “Soundtrack to your Escape”)
• Move Through me (album “A Sense of Purpose”)
• Alias (album “A Sense of Purpose”)
• Trigger (album “Reroute to Remain”)
• Take this Life (album “Come Clarity”)