15 Reasons / Draw Me A Cow – Le réveil brutal du Rock à Leuze
Leuze, d’aussi loin que je me rappelle, et je ne suis pas né hier, n’a jamais été la ville la plus rock du Hainaut. « Je dois faire les photos pour un concert de 15 Reasons ce 25 octobre, c’est un groupe Metal, t’as pas envie de m’accompagner ? » me demande mon pote Bernard. Le metal, c’est mon truc, depuis les années 80, alors oui, j’ai envie d’y aller, même si c’est à Leuze. Je ne connais pas du tout 15 Reasons, alors comme je suis curieux je vais faire un tour sur
leur site, très pro, et là, en lisant la bio, les influences du groupe ne sont vraiment pas mon truc, Korn, Staind et la vague Nu Metal Américaine, non, pour moi, le Metal c’est au minimum, avec des cheveux et des solides guitares. J’aime tous les styles de Metal, mais, ce qui remplit les stades aux USA, ça m’a toujours un peu rebuté. Enfin bon, j’ai promis à Bernard que j’irais. Et on ne lâche pas Bernard aussi facilement, croyez-moi.
C’est donc le pas lourd que je franchis la porte de Chez March qui est sûrement l’endroit le plus Rock de Leuze. Ça commence mal, il n’y a personne, même pas Bernard. Il est pourtant 20 heures pétantes, comme c’était indiqué sur l’affiche. Je m’installe au bar et j’écoute la musique en attendant. Le bar est branché sur une web radio qui ne diffuse que du grunge. Ecouter les lamentations du Chris Cornell, Layne Staley, Andrew Woods ou Eddie Vedder, cela ne me remonte pas le moral. Ca n’empêche que le bar est sympa, un Oasis Rock dans le désert musical Leuzois.
21h, tout ce que Leuze compte de rockers est là, une bonne cinquantaine de personnes, groupes et groupies compris. 15 Reasons commence son set, ça bouge pas mal, enfin sur scène parce que dans le public c’est assez statique. Après avoir passé une heure à écouter du grunge, la bonne humeur de 15 Reasons est assez bienvenue, parce que les mecs, ils sont de bonne humeur, et ça se voit, et c’est communicatif. Alors, j’oublie un peu mes préjugés de vieux métalleux intransigeant et je me prends au jeu. Derrière les fûts, Fred cogne comme si sa vie en dépendait, surtout pendant la reprise du « Toxicity » de System Of A Down, à couper le souffle. A la basse, VinZzz, une force de la nature, un méchant/gentil qu’on n’a quand même pas envie de le contrarier à voir la manière dont il torture les 4 cordes de sa basse… gloups… pas intérêt à faire une critique négative moi.
Derrière la guitare, Val le tatoué qui se donne beaucoup de mal pour avoir l’air déjanté et qui m’a réconcilié avec le Nu Metal en y glissant quelques soli de guitare bien foutus (c’est quand même un truc qu’il faudra qu’on m’explique, pourquoi ne pas en faire si on sait en faire ? Quoi, trop vieux pour comprendre ? Ouais, sûrement…). Greg au micro est aussi une bonne surprise. Pas en tant que frontman, parce que là, il se fait un peu bouffer par Val. Pourtant son registre vocal est impressionnant passant, l’air de rien, d’une voix claire et mélodique à des grognements limite grindcore en nous faisant croire que c’est facile. La musique tient la route, certains refrains sont facilement mémorisables et vous trottent encore dans la tête à la fin du concert. Un moment fort du concert, le duo avec Julie, la chanteuse du groupe de tête d’affiche ce soir Draw Me A Caw. Bref, moi qui m’attendais à passer un moment pénible, me voilà surpris d’être un peu triste quand arrive la fin du concert. Un groupe à revoir, devant un public qui bouge, ça doit vraiment le faire.
Draw Me A Caw, jamais entendu parler. Ils jouent du Dash Rock. Jamais entendu parler non plus. Je ne sors plus assez peut-être. Avec Bernard on s’était dit : « on regarde deux morceaux et puis on se casse… », c’était pas pour eux qu’on était venus. Et puis voilà que l’on se retrouve comme deux cons, un peu plus d’une heure plus tard à en redemander. Quoi, non ? Ils ne font pas de rappel. En même temps, à Leuze, y’a pas grand monde qui crie « encore »… Tant pis, on se console en achetant leur CD et en se promettant qu’on viendra les revoir, mais ailleurs alors.
Bon, c’est quoi du Dash Rock alors ? Sais pas, mais ça bouge. Un patchwork de tout ce qui peut exister en matière de rock : Punk, Metal, Pop Rock, Ska … et qui pourtant ne cesse jamais d’être cohérent et tient vachement bien la route. Si vous voulez une explication plus convaincante que la mienne, jetez un œil sur leur
site internet, tout y est dit.
Et le groupe alors ? Piet et Nico, une section rythmique Basse/Batterie impressionnante. La batterie est un véritable marteau pilon et la basse groove autour. Ajoutez à cela 3 guitares ! Cédric, le soliste, petit par la taille, grand par le talent, toutes ses interventions sont justifiées et intéressantes. Cowmic, qui assure aussi certaines parties vocales, est un peu le showman du groupe. Il partage la guitare rythmique avec un Gerald un peu plus effacé mais tout aussi efficace.
Le tout est orchestré de main de « maîtresse » par la charmante Julie, dont les vocaux ont mis tout le monde d’accord. Tout au long du concert, les rythmes et les ambiances changent sans qu’il n’y ait de cassure, et on se retrouve tout con quand la belle nous dit, « Voilà, c’était la dernière ». La Dernière ? Non, faut pas déconner, allez quoi, Leuze, un rappel, c’était quand même un truc assez exceptionnel auquel vous venez d’assister ! Non, eh bien tant pis…
Dernière précision… Draw Me A Cow est un groupe originaire de Ath… La ville de mon enfance… pas fier moi ? Si !
Article écrit par Michel Serry
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15 Reasons
Photos © 2008 Bernard Hulet