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Inside the rose of These New Puritans

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Cinq ans après le surprenant “Field Of Reeds”, les jumeaux de These New Puritans se rappellent à nos bons souvenirs. Ils viennent ainsi de publier “Inside The Rose”, un envoûtant quatrième album qu’ils sont venus défendre à la Rotonde du Botanique.

Un album sur lequel on retrouve notamment la voix de Stella Chung alias Scintii sur deux morceaux. La Taïwanaise qui a fait toutes ses classes à Londres était du voyage et a assuré la première partie au coin d’un flightcase posé sur une table, à proximité de machines à beats et à loops. Statique, presque tétanisée et vêtue d’un accoutrement qui aurait fait fureur dans un défilé de mode branché, elle a proposé un set sobre aux influences trip hop marquées, allant de Lamb à Portishead en passant par Hoover(phonic).

La dernière fois que These New Puritans se sont produits en Belgique, c’était au PacRock en 2015, une tête d’affiche (sans doute) un rien trop pointue pour l’événement, d’autant que le style néo-classique de leur album d’alors évoluait à mille lieues de la fusion extrême et disparate de “Beat Pyramid” et de l’expérimento-futuriste “Hidden”, élu par le NME comme leur album de l’année 2010.

On le voit, les jumeaux Barnett détestent la monotonie et ils le prouvent une fois encore avec “Inside The Rose”, un nouvel album autour duquel la majeure partie de leur prestation sera basée ce soir. “If you’ve got ears, you’ve got to listen” indique un sticker sur le boîtier du CD au design particulièrement réussi. Il est en effet important de bien ouvrir les oreilles car, dans un premier temps, c’est dans la pénombre que le groupe se produira, au terme d’une longue intro flippante de laquelle émergera l’envoûtant “A-R-P”.

Les choses se préciseront dans la foulée avec un “Infintiy Vibraphones” faussement poppy dont le xylophone entêtant couvrira la voix de Jack Barnett. Ce dernier se vengera gentiment en attrapant une basse au son discret avant qu’un “Anti-Gravity” bardé de percussions ne complète une trilogie à la croisée des chemins entre Archive (l’électronique) et Talk Talk (la délicatesse des arrangements) à laquelle on pourrait ajouter de justesse la lancinante plage titulaire du nouvel album.

Si George Barnett trône derrière son imposant kit, les deux musiciens qui complètent le line-up disposent quant à eux d’éléments de batterie électronique dont ils vont abondamment se servir (“Into The Fire”, “Fire Power”). Mention à celui situé à droite de la scène dont les écrans et les ustensiles en tout genre le font presqu’officier dans le cockpit d’un avion.

Les bruitages de sabre annonceront un retour dans le temps qui se figera essentiellement sur “Hidden” via notamment “Three Thousand”, tube indie dont l’univers semble emprunté à Massive Attack et “We Want War”, aussi tribal que glacial. Un peu plus tard, les nappes synthétiques planantes d’“Organ Eternal”, seule incursion de la soirée dans “Field Of Reeds” introduiront judicieusement “Beyond Black Suns” avec la participation vocale de Scintii. Un titre dream pop qui en cachera un autre puisque l’excellent “Where The Trees Are On Fire” bouclera ensuite le set principal. Seul regret, après un début dépouillé prometteur, la version sur scène reste encore en-deçà de son potentiel sur disque.

Ceci dit, les rappels débuteront avec le leader à la basse (que l’on entendra distinctement, une fois n’est pas coutume) pour un “En Papier” confus et sinistre, certes, mais d’une efficacité redoutable. Juste après, leur choriste préférée reviendra pour un mordant “Attack Music” en parfaite adéquation avec son titre. La suite de préférence avant cinq ans, messieurs…

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