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Jean Jean, fog on the dancefloor

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Découverts en première partie de Madensuyu à l’Eden de Charleroi en 2018, les trois Jean Jean ont plutôt bien évolué. Ils viennent de publier “Fog Infinite”, un excellent nouvel album sorti en collaboration avec nos amis de Black Basset Records qu’ils sont venus défendre au Witloof Bar du Botanique.

Une cave dont le plafond voûté et les colonnes effrayaient leur ingénieur du son, soucieux de rendre à la perfection l’énergie dégagée par le trio. Autant le dire d’emblée, il s’en est admirablement sorti dès les premières notes d’un concert entamé peu après 20h, surprenant du même coup les habitués coutumiers du quart d’heure académique caractéristique de l’endroit.

De round d’observation, il n’en a en tout cas pas du tout été question, à l’exception des quelques notes accompagnant la montée sur scène des musiciens. Au milieu de flashes aveuglants, ils balanceront d’emblée “Prey/Trigger”, un efficace nouveau titre caractérisé par des riffs de guitares bien sentis et des nappes de synthés envoûtantes sur un beat métronomique moins carré qu’il n’y paraît. Une recette qui les rapproche davantage du dancefloor comme le démontreront “Concord Lights”, quelque part entre le Metronomy des débuts et l’écurie New Yorkaise DFA et le saccadé “House On Lies” dans la foulée.

De nouvelles compositions présentant davantage d’ampleur mais également de noirceur, un sentiment accentué par l’utilisation de lumières sombres régulièrement transpercées d’éclairs éblouissants. Ceci dit, le math rock à tendance électro dont “Froidepierre” était teinté a conservé toute sa puissance, comme le démontreront les détours imprévisibles de “Konichiwa” et la tension entretenue par l’impeccablement construit “Tensor Field” parsemé de vocalises trafiquées.

“Fog Infinite” élargit donc la palette d’influences du groupe qui se la joue de manière démonstrative, les musiciens immergés dans un univers fantasque dont ils détiennent les clés. Cela ne les empêche toutefois pas de ralentir le tempo via notamment le groovant “Vertical Grey” et le presque planant “Sept Sorts”. Un titre illustrant à la perfection le pouvoir captivant d’un set aux contours infinis qui se clôturera de manière complètement dingue par deux bombes à retardement.

En effet, l’intro retenue d’“Hyperlapse” ne présagera en rien une suite aussi speedée que spectaculaire alors que l’hypnotique “Aozora” se ponctuera par un freestyle collectif au final aussi brutal que l’entame du concert une petite heure auparavant. Une grosse claque dans la figure aux rappels tout simplement superflus…

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