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Les Nuits 2022: Clap Your Hands Say… Yeah!

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Dimanche, le Grand Salon a accueilli de vieilles connaissances dans le cadre des Nuits : Clap Your Hands Say Yeah. Alec Ounsworth et ses camarades ont enfin eu l’occasion d’officiellement présenter “New Fragility”, un sixième album publié au début de l’année dernière.

Surprise en consultant les horaires quelques heures avant l’événement puisqu’une première partie avait été ajoutée entre-temps. Renseignements pris, Charlotte Sometimes n’est autre que la claviériste (française) du groupe qui rode quelques compositions en solo. Disposée à l’extrême gauche de la scène, la demoiselle, qui porte une élégante robe blanche évasée en dentelle, se fendra d’abord de deux comptines délicates au piano.

Mais c’est lorsqu’elle attrapera une guitare et s’accompagnera d’un backing track que son univers s’épanouira réellement, laissant entrevoir quelques similitudes avec Saint Etienne (la voix, proche de celle de Sarah Cracknell, n’y est pas étrangère). Un mini set rafraîchissant qui aurait pu atteindre son apogée lors de l’arrivée en renfort de ses collègues au grand complet pour le dernier titre. Malheureusement, ces derniers ne lui ont pas laissé suffisamment d’espace pour s’exprimer. Moralité, on la préfère en solitaire.

Pour l’anecdote, Charlotte est son deuxième prénom et son pseudo, malgré son jeune âge, une référence à The Cure. Elle nous confirmera également après le concert être en train d’enregistrer son premier album. À suivre donc…

Cinq ans après son dernier passage au Botanique (c’était à la Rotonde en septembre 2017), Alec Ounsworth était de retour en Belgique, un nouvel album de Clap Your Hands Say Yeah sous le bras. Bien qu’un rien plus mélancolique, voire nostalgique que les précédents, “New Fragility” renferme les ingrédients qui ont permis au projet de devenir une des premières sensations DIY issues des réseaux sociaux ancestraux (qui se souvient encore de MySpace ?).

Un Alec Ounsworth qui débarquera seul sur scène armé de sa guitare pour entamer le set sur une version acoustique d’“Into Your Alien Arm” de sa voix nasillarde caractéristique. Barbe naissante et casquette vissée sur le crâne, il arbore un sourire radieux qui ne le quittera pas. Il sera rejoint par ses camarades de jeu (Charlotte qui a troqué sa jupe contre un pantalon noir, un bassiste coiffé d’un bonnet et un batteur en retrait) pour un premier extrait du nouvel album, “Innocent Weight”. Son final nerveux introduira de parfaite manière “In This Home On Ice”, premier sommet de la soirée qui générera quelques acclamations dans le public.

Un public particulièrement chaud qui réservera un excellent accueil aux nouvelles compositions du gaillard, dont un “New Fragility” aux entêtantes nappes synthétiques. Un peu plus tard, une version en trio guitare basse batterie particulièrement musclée de “Thousand Oaks” cochera tous les critères d’une furie en règle. Même si ces titres n’ont pas l’immédiateté et l’insouciance des débuts (représentés notamment par “The Skin Of My Yellow Country Teeth” ce soir), ils ont la faculté de s’incruster rapidement dans l’oreille.

Au terme d’un “Some Loud Thunder” brouillon mais compensé par un final bien enlevé, le leader improvisera une parenthèse en solitaire derrière le piano momentanément abandonné. Visiblement peu habitué à ce genre d’exercice, il s’en sortira admirablement bien, insufflant à “Unfolding Above Celibate Moon” et “Details Of The War” une profondeur que l’on ne leur soupçonnait pas. Une respiration qui d’une part scindera le show en deux et d’autre part permettra de reprendre de plus belle par la suite, via un “A Chance To Cure” en crescendo.

La voix plaintive du chanteur peut parfois énerver mais il faut reconnaître qu’il a trouvé un certain équilibre depuis un moment. Et ses nombreuses interventions n’ont fait qu’alimenter son capital sympathie. La claviériste reviendra adoucir les échanges pour un “Misspent Youth” aussi mélancolique que réussi avant qu’un sautillant “Better Off” aux contours noisy ne vienne refermer un consistant set principal.

Les rappels permettront de se plonger une dernière fois dans “New Fragility” via un “Where They Perform Miracles” calme et rassérénant. Avant que l’efficace “Upon This Tidal Wave Of Young Blood” ne vienne remettre un peu de désordre dans le public. Avouons que ce titre, à l’instar de ceux qui jalonnent le premier album, a excessivement bien vieilli. Et ce n’est pas un “Heavy Metal” en guise de second rappel inespéré qui nous fera changer d’avis. Que du contraire, laisser de côté deux de ses principaux singles (“Is This Love?” et “Satan Said Dance”, ce dernier pourtant réclamé à cor et à cri) nécessite une sacrée dose de confiance en soi…

SET-LIST
INTO YOUR ALIEN ARMS
INNOCENT WEIGHT
IN THIS HOME ON ICE
AS ALWAYS
NEW FRAGILITY
SAME MISTAKE
THE SKIN OF MY YELLOW COUNTRY TEETH
SOME LOUD THUNDER
UNFOLDING ABOVE CELIBATE MOON (LOS ANGELES NURSERY RHYME)
DETAILS OF THE WAR
A CHANCE TO CURE
THOUSAND OAKS
MISSPENT YOUTH
BETTER OFF

WHERE THEY PERFORM MIRACLES
UPON THIS TIDAL WAVE OF YOUNG BLOOD

HEAVY METAL

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