Alela DIANE, le folk au féminin ressuscité, Botanique, 19 décembre 2007
A chaque fois que je parcours les quelques centaines de mètres qui séparent ma maison du Botanique, je pense toujours au fait que la plupart des habitants de mon quartier doivent ignorer qu’à quelques rues de chez eux se produisent des artistes qu’ils ne connaissent probablement pas… Ce soir c’est Alela Diane qui vient pousser la chansonnette quasiment sous ma fenêtre. Cette californienne de 23 ans doit se sentir loin de chez elle ce soir. Est-ce que la quasi pénombre d’une Rotonde remplie à craquer peut évoquer un gigantesque feu de bois dans un désert proche de Nevada City? Outre sa guitare et ses bottes, Alela a aussi pris dans ses bagages Alina Hardin venue l’accompagner en première partie et comme guest vocal. Les deux signent sur le même label américain, Grass Roots Records & Co.
En première partie donc, Alina Hardin originaire elle aussi de Nevada City très timide nous égrène pendant une vingtaine de minutes de jolies chansons encore plus dépouillées que celle de sa camarade et aux titres évocateurs « Moonlight Beach », « Cliffs of Ocean Cove ».
Alela Diane commence son spectacle avec « My Brambles », paru sur l’album « Song whistled through white teeth ». Immédiatement, on tombe sous le charme de cette voix qui rappelle d’autres grandes icônes féminines du folk comme Joan Baez. Suit « Sister Self » tiré de « Pirate’s Gospel », et l’on continue à rêver. Puis « Tired Feet », qui ouvre ce même album, là c’est la chair de poule. « Dry Grass and Shadows » est un autre titre aérien du « Family Album ».
Le reste du concert suit la quasi intégralité de l’album. « Peut-on en vouloir au ciel quand une maman abandonne son bébé » ? se demande Alela sur « Can you blame the sky ». « Tatted Lace » est un titre fort émouvant. Aucune fausse note sur le reste des titres. On peut même parler de classique pour « the Pirate’s Gospel » (un appel du pied à Johnny Depp ?). Certaines mauvaises langues diront qu’elle n’invente rien et que tout cela a déjà été fait. Arrêtons de faire la fine bouche et accueillons à bras ouverts cette nouvelle chanteuse d’un folk intemporel. Peut être tout simplement que sa voix d’ange nous aide à prendre de la distance avec nos soucis quotidiens et la dureté de notre époque.
Photos © 2007 Olivier Dahon