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ABSCESSION – Rot of ages

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Vissez-vous un bon casque en titane sur la tête et serrez bien la ceinture de sécurité, ça va remuer dur sur ce deuxième album d’Abscession, un combo suédois qui pratique le death metal à l’ancienne et ne fait pas de prisonniers. Il faut dire que l’équipage embarqué dans cette machine infernale a de nombreux forfaits à mettre sur son CV, puisque ses membres opèrent dans la torture de tympans depuis une bonne vingtaine d’années.

Le suspect le plus connu dans cette affaire est en fait allemand. Ici, il se fait appeler Skaldir mais l’état-civil le connaît sous le nom de Markus Skroch, citoyen allemand né en 1978. On le repère pour la première fois en 1997 dans Hel, un groupe de black metal païen ayant ravagé la Westphalie du Nord entre 1994 et 2012. Avec son frère Thomas, il fréquente le groupe de métal gothique Cascade de 1995 à 2004, tout en animant quasiment seul un petit groupe de death appelé Aphelion. Dix ans plus tard, il partage avec Morten B. les destinées d’Ash Of Ashes, avec qui il commet en 2018 un album de métal païen épique, considéré comme excellent. Toujours en parallèle, Markus Skroch évolue en Suède avec Abscession, monté en 2009 par un certain Thomas Clifford.

Ce garçon, malgré son patronyme, est suédois pur jus. Il débute ses méfaits en 2003 avec son complice Markus Porsklev dans Zombie Destrüktion, un trio death qui réalise son album ʺTales of morbid mummificationʺ en 2007. Deux ans plus tard, il lance deux groupes en même temps : Abscession (qui va d’abord stagner quelques années) et Throne Of Heresy, encore un groupe death responsable de trois albums. Après la sortie du premier album d’Abscession en 2015, Thomas Clifford rejoint Blood Of Serpents en 2018, pour le deuxième album de ce combo passé du death au black à l’occasion de deux EPs et deux albums entre 2012 et 2018.

Et nous voici enfin à Abscession, formé autour de Thomas Clifford (basse et chant), Markus Skroch (guitare) et Markus Porsklev (batterie). Quand le bassiste Manfred Bergling rejoint le groupe en 2013, Thomas Clifford se consacre au seul chant. Le groupe continue à prendre son temps puisque le deuxième album ʺRot of agesʺ sort six ans après le premier album ʺGrave offeringsʺ. Comme on l’avait annoncé au début de cette chronique, il s’agit de death metal de la vieille école, façon Nineties et joué sans fioritures. Nous sommes écrabouillés contre un mur de granit dès les premières secondes de ʺRat king crawlʺ, un premier titre qui démarre à fond, sans introduction préalable. Et c’est parti pour 40 minutes piles de rouleau compresseur lancé à toutes vitesses, sur lequel sont juchés un aboyeur rugueux, un guitariste abrasif, un bassiste aplatisseur et un batteur qui balance du binaire obtus à 800 coups à la minute.

C’est d’ailleurs là que le bât blesse un peu. On peut se réjouir du monolithisme forcené mis en place par Abscession dans la reconstitution d’un death metal radical en se claquant obstinément la tête contre le mur mais c’est avec des morceaux un rien plus subtils comme ʺDead man’s hateʺ ou la plage titulaire ʺRot of agesʺ que l’on s’aperçoit du potentiel du groupe à s’éloigner du brutal pour se faire plus expressif, dans une veine un peu plus power metal ou hardcore. C’est la coupure au piano qui intervient en plein milieu de ʺRot of agesʺ qui fait comprendre qu’Abscession peut faire autre chose que du bon gros death bas du front. Et on aurait aimé justement un peu plus de variations de style de ce genre au cours du disque. Abscession retourne bien vite dans ses morceaux de trois minutes qui détruisent tout mais limitent l’album dans les sphères de la bonne série B. En parlant de série B, on renoue avec la finesse sur le dernier morceau ʺEta della putrefazioneʺ, qui fait lourdement penser au générique du fameux film ʺPhantasmʺ (1979), qui avait été repris en final du premier morceau du ʺLeft hand pathʺ d’Entombed en 1990. Comme quoi, Abscession révèle à nouveau son penchant pour le death metal classiques des années 90, on ne se refait pas.

Le groupe :

Thomas Clifford (chant)
Markus Skroch (guitare, basse, claviers, chœurs)
Markus Porsklev (batterie)

L’album :

ʺRat King Crawlʺ (3:46)
ʺTheater of Painʺ (3:30)
ʺDead Man’s Hateʺ (3:38)
ʺRains of Deathʺ (3:10)
ʺRot of Agesʺ (6:02)
ʺThe Final Furnaceʺ (3:31)
ʺWhen the Guillotine Fallsʺ (4:49)
ʺWar Machineʺ (3:24)
ʺPrometheus Unboundʺ (3:09)
ʺEta Della Putrefazioneʺ (4:56)

https://abscessiondeath.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/Abscession

Pays: SE
Transcending Obscurity
Sortie: 2021/11/19

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