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BEATEN TO DEATH – Agronomicon

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A Oslo traine une bande de gusses intéressés par toutes les formes de métal extrême. En effet, quand on recherche un petit peu les antécédents des musiciens composant le groupe Beaten To Death, on s’aperçoit qu’Anders Bakke (chant), Tommy Hjelm (guitare), Martin Rygge (guitare), Mika Martinussen (basse) et Christian ʺBartenderʺ Svendsen (batterie) sont impliqués dans plusieurs projets musicaux ayant trait au death metal, au métal industriel, au black metal et ici au grindcore. Dans le détail, on retrouve Tommy Hjelm et Christian Bartender dans The Cumshots, un groupe de death ‘n roll ayant quatre albums à son actif durant les années 2000. Le même Chris Bartender écrase les peaux sous le nom de Chris Dead dans Gothminister, un groupe indus metal responsable de six albums. Il doit aussi avoir été batteur dans Tsjuder, un groupe de black metal d’Oslo remontant à 1993 et ayant récemment sorti son cinquième album en 2015. Tommy Hjelm et Martin Rygge jouent du djent/metalcore dans Insense, un groupe qui a une vingtaine d’années d’existence et un palmarès de cinq albums. Anders Bakke a aussi été hurleur dans She Said Destroy, un groupe de death metal technique crédité de deux albums en 2006 et 2008. Et dans Beaten To Death, to ce petit monde se livre à un grindcore foutraque et farfelu concrétisé à l’issue des albums ʺXes and strokesʺ (2011), ʺDodfest!ʺ (2013) ʺUnpluggedʺ (2015) et ce nouveau ʺAgronomiconʺ dont le nom un peu crétin et rigolo en dit long sur son contenu.

Ici, en 21 minutes et 12 titres, Beaten To Death nous balance un grindcore pur jus, assez agité du bulbe et d’une violence cocasse. Les morceaux franchissent rarement les deux minutes et portent des noms idiots (ʺGrind Kornʺ, ʺCatch Twentyfuckʺ, ʺExtremely run to the hillsʺ, ʺBoy George Michael Boltonʺ, celui-là, il fallait le trouver…) quand ils ne sont pas tout simplement intitulés en norvégien.

Dès les premiers instants du disque et jusqu’à la dernière seconde, Beaten To Death aplatit l’auditeur sous une avalanche de décibels furieux, chant hurlé façon ours s’étant coincé les testicules dans une porte cochère et compositions capricieuses pas avares de changements brutaux de tempos. On sent à peine la transition entre les titres, si bien qu’on a l’impression d’écouter un unique morceau totalement furieux de 21 minutes. Dans le genre, Beaten To Death tente l’exercice du nombre maximum de morceaux joués en un minimum de temps, record détenu par les Américains d’Agoraphobic Nosebleed qui réussirent, sur leur album ʺAltered states of Americaʺ (2003), à placer 99 morceaux en 21 minutes. Mais la performance de Beaten To Death dans ce genre d’exercice n’est pas mal non plus.

On sent quand même que les musiciens composant ce groupe ont déjà de l’expérience dans des genres métalliques divers car ils composent des morceaux d’où surgissent parfois des éléments plus hardcore ou djent, faisant de leur style une rencontre improbable entre Napalm Death, Primus et Hatebreed. Pour les amateurs de boucan fou et incongru, ce petit disque peut permettre de passer un bon moment.

Pays:NO
Mas-kina Recordings
Sortie: 2019/04/05

https://beatentodeath.bandcamp.com/

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