CD/DVDChroniques

BLUE OYSTER CULT – Cult classic

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

En voyant arriver ce ʺCult classicʺ sur ma table de travail, j’ai failli tomber de ma chaise. Quoi? Un nouvel album de Blue Öyster Cult? Mais c’est la meilleure chose qui pouvait arriver au monde depuis bien longtemps. En fait, il fallait y regarder d’un peu plus près : cet album est en fait une compilation des plus fameuses chansons d’un des plus grands groupes de hard rock du monde, réenregistrées pour l’occasion. Pas grave, me dis-je, c’est déjà ça et ce sera une occasion de présenter l’immense Blue Öyster Cult aux jeunes générations qui le connaissent peu ou pas du tout. Mais il fallait encore y regarder d’un peu plus près pour s’apercevoir que cet album en provenance du label italien Frontiers Music est en fait une compilation des morceaux réenregistrés, mais qui remonte à 1994. La vérité tombe donc, froide et dure : il n’y a rien de nouveau sous le soleil pour les fans authentiques de Blue Öyster Cult qui possédaient déjà tous les albums originaux, ainsi que cette compilation.

Mais ceci ne va pas arrêter mon souci impérieux de transmettre à ceux qui, par le plus grand des hasards, ne connaîtraient pas Blue Öyster Cult, des informations précieuses sur ce combo légendaire et surtout faire prendre conscience à l’humanité que Blue Öyster Cult est le groupe obligatoire à connaître pour tous ceux qui se piqueraient d’en savoir un minimum en matière de hard rock classique. Souvenons-nous : en 1974, le terme heavy metal qui commence à se répandre sur les bouches des fans de rock est pour ainsi dire associé au seul et unique nom de Blue Öyster Cult. Originaire de Long Island, New York, ce groupe porte certes un nom qui évoque le psychédélisme et l’époque hippie mais est en fait porteur d’un message bien plus nocif. Issu de la ville, de ses ruelles sales et de sa tragédie urbaine, Blue Öyster Cult va rapidement se placer en précurseur du métal lourd, canal intellectuel et vicelard plutôt que tendance ouvrière bourrine et illettrée. Avec des paroliers de haut vol comme Sandy Pearlman, le romancier Michael Moorcock ou la chanteuse-poétesse Patti Smith, Blue Öyster Cult fait partie de l’intelligentsia des groupes de rock, toujours capable de distiller avec un savant équilibre de gros riffs boogie énergiques hérités des MC5, Stooges, Steppenwolf ou Black Sabbath, tout en créant des atmosphères surréalistes et angoissantes dans ses textes fascinants, entre heroic-fantasy et cruauté urbaine. Loin des hippies niais de la Côte Ouest, à mille lieues des ploucs sudistes, Blue Öyster Cult déploie un univers plus proche du Velvet Underground que de Judas Priest. Buck Dharma et Eric Bloom vont former la paire centrale d’un groupe qui va connaître bien des line-ups au cours du temps mais dont l’équipe historique comprend, outre Eric Bloom (chant et guitare) et Buck Dharma (guitare), Allan Lanier (claviers), Joe Bouchard (basse) et son frère Albert Bouchard (batterie).

Avec un premier album magistral sorti début 1972, entre gros boogie pour bikers et surréalisme froid, Blue Öyster Cult annonce la couleur et jette les bases d’un rock dur et menaçant, le heavy metal. S’ouvre alors l’âge d’or du groupe, avec trois albums essentiels dans toutes les discothèques : ʺBlue Öyster Cultʺ (1972), ʺTyranny and mutationʺ (1973) et ʺSecret treatiesʺ (1974). La montée des marches se poursuit avec le hit ʺDon’t fear the reaperʺ, extrait de l’album ʺAgents of fortuneʺ (1976), et la chanson ʺGodzillaʺ de l’album ʺSpectresʺ (1977), des disques qui voient Blue Öyster Cult au sommet de sa carrière. Après un album décevant (ʺMirrorsʺ, 1979), Blue Öyster Cult entame sa descente, non sans avoir encore livré deux excellents albums (ʺCultösaurus erectusʺ, 1980, et ʺFire of unknown originʺ de 1981, dont les chansons illustrent le célèbre film d’animation ʺHeavy metalʺ de la même époque). A ce moment, Blue Öyster Cult fait partie de la confrérie métallique trustée par les Judas Priest, Motörhead, Van Halen et autres Iron Maiden. Le groupe continue de se replier avec des albums de plus en plus rares en 1983, 1985, 1988, 1998 puis 2001, jusqu’à devenir quasi-confidentiel pour une poignée de fans irréductibles.

Mais le Culte de l’Huitre Bleue ne s’est pas pour autant arrêté de fonctionner. Eric Bloom et Buck Dharma sont toujours aujourd’hui à la tête de leur groupe, qui a malheureusement enregistré la perte de son claviériste Allen Lanier en 2013. A l’époque de la sortie de l’album ʺCult classicʺ, ce dernier était encore dans le groupe mais les frères Bouchard étaient partis. Ce sont Jon Rogers (basse et chœurs) et Chuck Burgi (batterie et chœurs) qui officient sur ces réenregistrements. En matière de sélection musicale, ce ʺCult classicʺ est un petit paradis. Toute la fine fleur des grands titres de Blue Öyster y figurent, dans des versions très performantes qui ne trahissent à aucun moment l’esprit et la fermeté des versions originales. C’est ainsi qu’on tombe en admiration et qu’on redécouvre des grandeurs comme ʺDon’t fear the reaperʺ, ʺMe 262ʺ, ʺO.D.’d on life itselfʺ, ʺHarvester of eyesʺ et surtout le monstrueux brelan ʺGodzillaʺ, ʺAstronomyʺ (dans une version à tomber à la renverse) et ʺCities on flame with rock ‘n’ rollʺ, qui s’enchaînent et nous cuisinent la cervelle au court-bouillon

Evidemment, les puristes pourront toujours faire grise mine parce qu’il n’y a pas ʺWorkshop of the telescopesʺ, ʺDominance and submissionʺ, ʺBlack bladeʺ ou ʺHot rails to hellʺ. De toutes façons, avec Blue Öyster Cult, on n’en a jamais terminé car il y a chez ce groupe des pans entiers de génie qui ne demandent qu’à être redécouverts. Et pour ce qui est de redécouvrir d’autres grands titres de Blue Öyster Cult, qu’on ne s’inquiète pas puisque le label Frontiers Music a aussi eu la bonne idée de commercialiser en même temps un double live de 2014 dont on va parler très vite. A suivre…

Le groupe :

Eric Bloom (chant, guitare, claviers, production)
Donald ‘Buck Dharma’ Roeser (guitare lead, chant, claviers, production)
Allen Lanier (claviers, guitare rythmique, chœurs)
Jon Rogers (basse et chœurs)
Chuck Burgi (batterie, percussions, choeurs)

L’album :

ʺDon’t fear the reaperʺ (5:07)
ʺE.T.I. (Extraterrestrial intelligence)ʺ (5:14)
ʺMe 262ʺ (3:11)
ʺThis ain’t the summer of loveʺ (2:47)
ʺBurning for youʺ (4:30)
ʺO.D.’d on life itselfʺ (4:53)
ʺFlaming telepathsʺ (6:07)
ʺGodzillaʺ (3:42)
ʺAstronomyʺ (8:46)
ʺCities on flame with rock ‘n’ rollʺ (4:08)
ʺHarvester of eyesʺ (3:57)
ʺBuck’s boogieʺ (6:56)
ʺDon’t fear the reaperʺ (TV mix) [version instrumentale] (5:09)
ʺGodzillaʺ (TV mix) [version instrumentale] (3:41)

http://www.blueoystercult.com/

https://www.facebook.com/blueoystercult/

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2020/01/24

Laisser un commentaire

Music In Belgium