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BOMBUS – Vulture culture

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Bombus continue sa montée en puissance avec ce quatrième album qui sort sur le label Century Media. Cela fera donc le troisième à paraitre sur le label allemand, après ʺThe poet and the parrotʺ (2013) et ʺRepeat until deathʺ (2016). Depuis son intégration dans l’écurie Century, le groupe suédois n’a eu de cesse de chercher à progresser vers un son et une écriture s’éloignant toujours un peu plus de leur stoner metal d’origine, reconnaissable sur le premier album ʺBombusʺ (2010). A l’époque, Feffe (guitare et chant), Matte (guitare et chant), Peter Asp (batterie), Ulf “Uffe” Lundén (basse) usinaient un rock épais devant quelques arriérés de solde à Black Sabbath, Motörhead ou MC5. Avec le temps, Bombus a ajouté de la couleur à son heavy rock, poussant une pointe jusqu’aux limites du glam.

Cette évolution entamée avec les albums ʺThe poet and the parrotʺ et ʺRepeat until deathʺ trouve maintenant sa vitesse de croisière avec ce ʺVulture cultureʺ qui associe les principes de base de Bombus (des influences multiples bien malaxées entre elles) et des tentatives d’exploration de nouvelles attitudes musicales. On pouvait déjà deviner ce mouvement d’après les pochettes des albums, passées d’une certaine sobriété à davantage de couleurs et de flashs (le dernier album ʺRepeat until deathʺ et maintenant le nouvel album ʺVulture cultureʺ).

Il a souvent été écrit au fil du temps que Bombus avait pu déstabiliser son auditorat de base avec cette évolution le poussant vers toujours plus d’emphase dans ses compositions. Les amateurs de gros rock balancé à ras de terre peuvent en effet avoir un peu de mal à suivre un groupe qui ajoute des couches successives sur un gâteau stylistique passé de la simple galette bretonne à la pièce montée dégoulinant de chantilly et de chocolat à la fraise.

C’est armé de ces considérations qu’il faut aborder ce nouvel album, qui a tendance à en faire toujours plus dans le grandiloquent et le cabotinage. Bombus est devenu une sorte de combo heavy glam qui pourrait le faire passer pour le Muse du stoner rock. Muse, c’était encore sympa dans les débuts mais c’est devenu aujourd’hui un imbuvable fatras de pleurnicherie opératique et de compositions rococo dont on ne trouve même plus l’entrée ni la sortie.

Le point positif de cet album, c’est qu’on ne trouve jamais la même chanson, mais c’est parfois au prix d’une diversification ayant tendance à partir dans tous les sens. Les premiers morceaux envoient des éclaboussures flashy de partout (ʺA Ladder – Not A Shovelʺ, ʺ(You Are All Just) Human Beingsʺ) avant que l’énorme espoir d’un hard rock hyper-carré ne naisse avec les premières mesures de ʺMamaʺ. Mais ce morceau se déroute vite vers des circonvolutions glam et des changements de rythmes qui font perdre la force d’origine. La ballade ʺIt’s all overʺ est grandiose mais quand on sait que c’est signé Bombus et pas Muse, on vérifie qu’on n’a pas trop de nougatine collée aux pieds. Bon, on taquine, on chahute un peu mais on ne peut retirer à Bombus une capacité certaine à tresser du riff costaud (ʺIn the Shadowsʺ, ʺWe lost a lot of blood todayʺ), même s’il y a toujours ce côté flamboyant et m’as-tu-vu qui donne un peu l’impression qu’il y en a trop sur le menu. Au restaurant de Bombus, on ne mange pas un simple steak-frites, on mange du sanglier farci à la confiture d’airelles et du boudin d’ours frit dans de la graisse de renne. On ne déguste pas une simple mousse au chocolat en guise de dessert, on doit se taper un énorme Forêt-Noire nappé de caramel parfumé à la framboise de Haute-Savoie. Bombus n’a pas son pareil pour lancer des morceaux aux riffs sauvages qui font monter l’eau à la bouche, avant de neutraliser le tout avec quelques brusques arrêts ouvrant la voie à des douceurs du chant ou des passages d’un progressisme sirupeux (ʺVulture cultureʺ, ʺTwo wolves and one sheepʺ). Même procédé pour le final ʺFeeling is believingʺ qui envoie un riff à réveiller une momie de troll en guise d’introduction mais qui n’arrive jamais à rester totalement menaçant tout le long de la chanson.

Ce mélange de fermeté et de complexité baroque et braillarde donne un résultat suffisamment surprenant pour laisser les auditeurs face à un choix : soit on adhère, soit on renie. Pour notre part, il faudra sans doute continuer à écouter cet album pour en identifier toutes les subtiles nuances, s’il y en a mais pour le moment, c’est une joie mitigée qui nous est venue lors des premiers contacts avec ce disque.

Le groupe :

Feffe (guitare et chant)
Matte (guitare et chant)
Simon (guitare)
Peter (batterie)
Ola (basse)

L’album :

ʺA Ladder – Not a Shovelʺ (06:11)
ʺ(You Are All Just) Human Beingsʺ (03:43)
ʺMamaʺ (05:35)
ʺIt’s All Overʺ (04:31)
ʺIn the Shadowsʺ (04:26)
ʺWe Lost A Lot of Blood Todayʺ (03:30)
ʺVulture Cultureʺ (04:55)
ʺTwo Wolves and One Sheepʺ (03:51)
ʺFeeling Is Believingʺ (03:51)

https://www.facebook.com/bombusmusic/

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2019/11/15

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