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COLOUR HAZE – Sacred

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Quoi de neuf dans le stoner teuton ? Colour Haze, bien sûr. Le groupe était là au début avec son album ʺThe chopping machineʺ en 1995, il est toujours présent aujourd’hui avec son quatorzième album ʺSacredʺ, un disque supplémentaire mais certainement pas superflu.

En effet, Stefan Koglek et ses hommes remettent sur le métier ce nouvel ouvrage qui démontre la constance et le style de Colour Haze, toujours apte à nous faire partir dans de lourds nuages cosmiques et électriques, laissant à penser que le groupe s’est arrêté en octobre 1973, en pleine période krautrock, entre des groupes comme Out Of Focus, Hairy Chapter, Agitation Free ou Virus.

ʺSacredʺ est quand même un album où on trouve une nouveauté, la présence d’un nouveau bassiste Mario Oberpucher, qui remplace l’endurant Philipp Rasthofer, qui avait servi les desseins de son patron Stefan Koglek entre 1998 et 2020, ce n’est pas rien. Mario Oberpucher, longiligne chevelu à la crinière blanche et au faciès de vieux chamane turkmène, parvient à se glisser dans les chaussures de Philipp Rasthofer, qui avait contribué à forger le style de Colour Haze et dont le départ aurait pu peser considérablement sur l’inspiration du groupe.

Mais Colour Haze peut tout jours compter sur la Weltanschauung musicale de son lider maximo Koglek, qui nous ressert ici ses vieux trucs, tout en ayant réussi à les rafraîchir. L’album ʺSacredʺ se déroule en effet en longues progressions psychédéliques lourdes qui commencent doucement et montent peu à peu en puissance, des atmosphères nébuleuses et cosmiques et très peu de chant. La voix diaphane de Stefan Koglek intervient cependant un peu plus souvent qu’à l’accoutumée, l’homme ayant opté pour soigner davantage ses textes, quand il y en a.

Colour Haze compte aussi un claviériste supplémentaire, un type ressemblant à un livreur de pizzas mexicain, qui s’appelle Jan Faszbender. Ce garçon est arrivé en 2018 et enrichit désormais la sonorité du groupe, lui permettant d’élaborer un psychédélisme plus aérien et moins terrestre, ce qui occasionne de belles expérimentations, comme dans ʺ1.5 degreesʺ, sans doute le morceau le plus imprévisible de cette sélection. Du côté de la batterie, c’est toujours Manfred Merwald qui reste fidèle au poste et assure une rythmique souple et volatile, capable de suivre à la trace les pérégrinations souvent tortueuses de son guitariste.

Colour Haze a encore une fois privilégié les titres longs de six à neuf minutes. Ce sont ces morceaux qui constituent l’attrait de cet album et on peut tripper tranquillement à ‘écoute de ʺTurquoiseʺ, ʺIdeologigiʺ ou les excellents ʺSee the foolsʺ et ʺIn all you areʺ. Il faut reconnaître que ces deux morceaux, placés en final de l’album, sont les pièces idéales pour terminer ce voyage spatial où électricité et tantrisme se sont entrechoqués pour notre plus grand plaisir.

La tournée hivernale de Colour Haze se veut essentiellement allemande et scandinave. La Belgique en sera quitte pour attendre une autre occasion, sans doute au moment des beaux jours.

Le groupe :

Stefan Koglek (chant et guitare)
Mario Oberpucher (basse)
Jan Faszbender (claviers)
Manfred Merwald (batterie)

L’album :

ʺTurquoiseʺ (6:09)
ʺGoldmineʺ (4:35)
ʺIdeologigiʺ (8:58)
ʺAvatarʺ (4:41)
ʺ1.5 Degreesʺ (3:37)
ʺSee the Foolsʺ (6:54)
ʺIn All You Areʺ (6:58)

https://colourhaze.bandcamp.com/album/sacred
https://www.facebook.com/COLOURHAZE.official/

Pays: DE
Elektrohasch Records
Sortie: 2022/09/13

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