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DÄTCHA MANDALA – The last drop (EP)

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Attention! Voilà la découverte rock français du mois et peut-être même de l’année avec ce power trio qui a les pieds enfoncé dans le heavy rock Seventies jusqu’à mi-cuisse et qui ridiculise les poseurs pseudo-zeppeliniens de Greta Van Fleet. Avec Dätcha Mandala, on est dans le dur, face à de vrais adorateurs des classiques des années 70, absorbant avec un talent rare les influences de Led Zeppelin, des Beatles, Montrose, Point Blank, les Byrds, les Who et même David Bowie, c’est quasiment vertigineux.

Nicolas Sauvey (chant, basse, piano, orgue), Jérémy Saigne (guitare et chœurs) et Jean-Baptiste Mallet (batterie et percussions) forment leur groupe en 2009 à Bordeaux. Le nom de Dätcha Mandala est une référence aux sagesses orientales, un trip qui correspond bien aux obsessions Seventies du combo. Peace and love, donc, mais aussi une sacrée dose d’électricité qui vient secouer la couenne, les trois lascars sachant envoyer un gros blues rock fumant, ainsi qu’un hard rock percutant entre de petits épisodes plus folk rock.

La scène va rapidement être le terrain d’expression de prédilection de Dätcha Mandala. Le trio avale les kilomètres et affichant actuellement plus de 550 concerts donnés en France, dans le reste de l’Europe et aux États-Unis. Les efforts paient puisque ce sont les ex-Téléphone réunis dans les Insus qui les repèrent en 2017 lors d’un concert à la Nuit de L’Erdre. Deux mois plus tard, Dätcha Mandala ouvre pour les Insus au Stade de France devant 35000 personnes. En novembre de la même année, le premier album ʺRokhʺ propose un florilège de hard rock joué à l’ancienne (le formidable ʺHave you seen the lightʺ), de blues rock mais aussi de folk rock hippie (ʺSmiling manʺ), sans oublier l’olympien titre heavy psych ʺLootʺ, qui affiche 12 minutes au compteur. C’est Clive Martin (Queen, Thom Yorke, The Cure, Midnight Oil) qui accouche sur la console ce turbulent bébé.

En 2020, Dätcha Mandala sort son deuxième album ʺHaraʺ. Tout comme le premier, il possède une belle pochette orientalisante, psychédélique à souhait. Et tout comme le premier, il déchire tout avec un puissant rock lourd qui manifeste aussi des idées de défense de l’environnement et des aspirations philosophiques introspectives et méditatives. Le son est toujours forgé par Clive Martin au studio Berduquet à Cénac, près de Bordeaux, mails est un peu plus modernisé, les techniques analogiques anciennes cohabitant avec le digital. Évidemment, l’album a la bonne idée de sortir en juin 2020, c’est-à-dire en pleine crise sanitaire, ce qui en atténue son impact.

On va donc se rattraper en faisant une publicité maximum pour le nouvel EP ʺThe last dropʺ, réunion de cinq titres qui conservent l’esprit flamboyant des Seventies. Le disque est donc court mais intense, avec une rencontre de choc entre Led Zeppelin et les Beatles sur le premier titre ʺJanisʺ, qui est bien évidemment un hommage à la grande Janis Joplin. On tient le même niveau de pression avec le massif ʺL.A. hippieʺ, travaillé à la Who assorti d’une touche de Grand Funk et des harmonies vocales qui rappellent les Beach Boys, il faut quand même le faire. ʺI & youʺ est encore porté par de belles harmonies vocales, relevées par un piano romantique et une atmosphère bowienne. On file ensuite vers la Californie avec un ʺCarry onʺ carrément influencé par Crosby, Stills, Nash & Young. De quoi rêvasser gentiment mais voilà déjà le final ʺHit & rollʺ qui vient nous remettre les pieds sur terre et nous faire foncer à un train d’enfer avec un hard rock véloce à la Montrose, à l’époque où Sammy Hagar tenait le micro.

La France possède donc le secret rock le mieux gardé du moment. Décidemment, la transition vers l’authenticité est définitivement entamée au pays de Toni Rossi et qui a tant souffert de la mainmise de Johnny Hallyday sur un rock de pacotille pendant des décennies. Et donc un seul mot d’ordre : procurez-vous du Dätcha Mandala par tous les moyens !

Le groupe :

Nicolas Sauvey (chant, basse, piano, orgue)
Jérémy Saigne (guitare et chœurs)
Jean-Baptiste Mallet (batterie et percussions)

L’EP :

ʺJanisʺ (03:30)
ʺL.A Hippieʺ (03:22)
ʺI & Youʺ (03:47)
ʺCarry Onʺ (02:58)
ʺHit & Rollʺ (04:07)

https://datchamandala.bandcamp.com/album/the-last-drop
https://www.facebook.com/datchamandala

Pays: FR
MRS Red Sound
Sortie: 2022/05/20

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