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DISCHARGE – Protest and survive – The anthology 1 + 2

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Dans l’Angleterre socialement et économiquement ravagée des années Thatcher, le punk avait refusé de se rendre et devant la trahison du post-punk et de la new wave, certains combos d’irréductibles à crête avaient forgé la version la plus radicale du punk, le hardcore. Ce style sans compromis avait à ses débuts ses quatre cavaliers de l’Apocalypse en Grande-Bretagne : The Exploited, GBH, Broken Bones et Discharge.

C’est à ce dernier groupe que le label Nuclear Blast consacre une double anthologie et ça, c’est la grande nouvelle de ce début d’année qui va faire se pourlécher tous les keupons, avec ou sans crête. Enfin, quand je parle des punks, je parle des vrais, pas des freluquets en pantalons roses qui font du bubble punk ou les petits mecs qui ont une ou deux bonnes idées sur un premier album qui est ensuite suivi par toute une discographie pathétique. Ici, on habite au fond des poubelles, on mange du rat et on a un Perfecto graisseux couvert de clous en guise de gilet jaune.

Voici donc une occasion de découvrir ou redécouvrir Discharge, ce groupe de Stoke-on-Trent qui, parmi les trois autres combos mythiques cités plus haut, est celui qui a sans doute laissé à la postérité l’album le plus désabusé et méchant de tout ce qu’on a pu trouver dans le punk hardcore anglais : ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982). Plus précisément, cet album doit être placé juste devant ʺTroops of tomorrowʺ (The Exploited, 1982) et ʺCity baby attacked by ratsʺ (GBH, 1982). Oui, tous ces albums datent de 1982 et ont formé à eux seuls un style punk nouveau, le UK82. Discharge, comme ses autres camarades de GBH, Broken Bones et The Exploited, a survécu à toutes les vicissitudes et est encore actif aujourd’hui. Il a sorti son neuvième album ʺEnd of daysʺ en 2016, GBH ayant édité encore plus récemment un onzième album en 2017 alors qu’on n’a plus de nouvelles discographiques de The Exploited depuis 2003 et de Broken Bones depuis 2010.

Dès ses débuts en 1977, Discharge se porte à l’assaut du système capitaliste et des escouades de flics qui en assurent la protection. Roy “Rainy” Wainright (basse), les jumeaux Terry ʺTezzʺ Roberts (guitare) et Tony ʺBonesʺ Roberts (guitare) sont les membres fondateurs qui sont toujours présents aujourd’hui. Il y a eu une pléthore de batteurs et de chanteurs et des albums plus ou moins inspirés (les disques des années 1990 sont dispensables) mais le groupe est toujours animé de la même colère, comme en témoigne l’excellent ʺEnd of daysʺ de 2016.

Et si vous avez raté les épisodes précédents de la saga Discharge, la compilation ʺProtest and survive – The Anthologyʺ est là pour vous remettre au parfum. Elle est composée de deux CD que nous allons traiter en un seul ensemble. Le premier évoque le parcours de Discharge entre 1980 et 1993. On retrouve de larges extraits du mythologique ʺHear nothing see nothing say nothingʺ, mais un seul extrait du premier album ʺWhyʺ de 1981. Qu’à cela ne tienne puisque le premier CD nous livre en compensation de rares morceaux en provenance de EPs des années 1980-83 (ʺFight backʺ, ʺRealities of warʺ, ʺDecontrolʺ, ʺNever againʺ, ʺWarning: Her Majesty’s government can seriously damage your healthʺ), tout aussi indispensables que l’album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ. La période moins glorieuse du début des années 90 est rapidement évoquée avec quatre extraits des albums ʺMassacre divineʺ (1991) et ʺShootin’ up the worldʺ (1993).

Le deuxième CD rassemble des pièces diverses : démos (de 1977 et 2002), morceaux réenregistrés en 2004 (sur l’album ʺTour edition 001ʺ), quelques titres live, des remixes et des versions étendues des excellents ʺIgnoranceʺ et ʺThe more I seeʺ. Les démos de 1977 et 1982 sont les plus intéressantes car elles mettent en lice des morceaux inédits qui sont tout aussi brutaux et hargneux que ceux sortis sur les albums officiels (ʺI love dead babiesʺ, ʺDescending into madnessʺ). Ce deuxième disque se termine sur un dernier morceau de l’EP ʺDecontrolʺ (1980), ʺTomorrow belongs to usʺ, comme pour marquer la boucle d’un éternel recommencement (les débuts sont à la fin et l’avenir nous appartient).

En tout, voilà 53 titres qui vont nous occuper les tympans un peu plus d’une heure (les morceaux sont abonnés aux réglementaires deux minutes trente maxi typiques du punk). Mais l’intensité, la rage et la violence sans compromis sont au rendez-vous du début à la fin. Fans de Green Day, oubliez vos tendances néfastes pour la guimauve et retrouvez le vrai sens du punk rock avec cette double rondelle qui va vous ouvrir les yeux, et surtout les oreilles. Et pour les vrais fans qui connaissent déjà, une piqûre de rappel ne sera pas de trop. Et ça va faire mal, croyez-moi.

Le groupe :

Roy “Rainy” Wainright (basse)
Terry ʺTezzʺ Roberts (guitare)
Tony ʺBonesʺ Roberts (guitare)

La compilation :

CD1
ʺThe blood runs redʺ (1:35) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺFight backʺ (1:17) – EP ʺFight backʺ (1980)
ʺHear nothing, see nothing, say nothingʺ (1:31) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺThe nightmare continuesʺ (1:50) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺA look at tomorrowʺ (1:58) – Album ʺWhyʺ (1981)
ʺThe endʺ (2:32) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺA hell on earthʺ (1:51) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺCries of helpʺ (2:03) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺProtest and surviveʺ (2:14) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺHype overloadʺ (2:50) – Album ʺDischargeʺ (2002)
ʺNever againʺ (2:22) – EP ʺNever againʺ (1981)
ʺAin’t no feeble bastardʺ (1:32) – Album ʺWhyʺ (1981)
ʺState violence / State controlʺ (2:44) – Single (1982)
ʺRealities of warʺ (1:11) – EP ʺRealities of warʺ (1980)
ʺDecontrolʺ (2:37) – EP ʺDecontrolʺ (1980)
ʺAccessories by Molotovʺ (2:22) – Album ʺDischargeʺ (2002)
ʺYou deserve meʺ (1:56) – Album ʺDischargeʺ (2002)
ʺHell is warʺ (1:42) – Album ʺDischargeʺ (2002) ʺ
ʺWar’s no fairy-taleʺ (1:18) – EP ʺFight backʺ (1980)
ʺYou take part in creating the systemʺ (1:16) – EP ʺFight backʺ (1980)
ʺThe possibility of life’s destructionʺ (1:15) – Album ʺHear nothing see nothing say nothingʺ (1982)
ʺIt’s no TV sketchʺ (1:33) – EP ʺDecontrolʺ (1980)
ʺBut after the gigʺ (1:17) – EP ʺRealities of warʺ (1980)
ʺCity of fearʺ (3:11) – Album ʺMassacre divineʺ (1991)
ʺKiss tomorrow goodbyeʺ (2:30) – Album ʺMassacre divineʺ (1991)
ʺPsycho activeʺ (2:30) – Album ʺShootin’ up the worldʺ (1993)
ʺExiled in hellʺ (2:51) – Album ʺShootin’ up the worldʺ (1993)
ʺThe price of silenceʺ (2:19) – Single (1983)
ʺWarningʺ (2:50) – EP ʺWarning: Her Majesty’s government can seriously damage your healthʺ (1983)

CD2
ʺHell is warʺ (1:38) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺThe more I seeʺ (1:50) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺState violence / State controlʺ (2:09) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺNever againʺ (2:01) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺYou take part in creating the systemʺ (1:28) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺI don’t careʺ (2:05) – 1977 Demo
ʺI love dead babiesʺ (1:32) – 1977 Demo
ʺNo time for romanceʺ (3:19) – 1977 Demo
ʺThere’s no future USAʺ (2:03) – 1977 Demo
ʺLiving in the cityʺ (3:55) – 1977 Demo
ʺTrust ’em you can’t trust ’emʺ (2:00) – 2002 Demo
ʺDescending into madnessʺ (2:07) – 2002 Demo
ʺM.A.D.ʺ (1:59) – 2002 Demo
ʺWhat do I getʺ (2:30) – 2002 Demo
ʺAlmost aliveʺ (2:26) – 2002 Demo
ʺYouʺ (2:14) – 2002 Demo
ʺThe nightmare continuesʺ (Live 2004) (1:50) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺA hell on earthʺ (Live 2004) (1:48) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺThe realities of warʺ (Live 2004) (1:09) – Album ʺTour edition 001ʺ (2004)
ʺAccessories by Molotovʺ (3:25) – Remix
ʺCorpse of decadenceʺ (3:47) – Remix
ʺIgnoranceʺ (5:13) – Extended version
ʺThe more I seeʺ (3:57) – Extended version
ʺTomorrow belongs to usʺ (1:40) – EP ʺDecontrolʺ (1980)

https://www.facebook.com/Dischargeofficial/

Pays: GB
Nuclear Blast
Sortie: 2020/02/21 (compilation, réédition)

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