EMETROPIA – Equinox
Ce premier album long format des Suédois d’Emetropia est arrivé tardivement sur notre table de travail, le disque étant sorti en février dernier. Mais il nous faut en dire un mot ici, ne serait-ce que pour attirer l’attention des amateurs de métal symphonique, un genre où Emetropia se révèle très convaincant.
L’histoire du groupe remonte à 2017 dans la ville de Linköping, un des foyers les plus actifs du heavy metal suédois. Le claviériste Liam Strand et la chanteuse Lisa Wallenberg ont des idées au sujet de grandes épopées fantastiques qui pourraient faire l’objet de chansons. Ils assemblent leur combo avec l’ajout d’Olle Renius (guitare), Jonatan Jakobsson (guitare rythmique), Oscar Heikkinen (batterie) et Benjamin Wallentoft (basse), qui laissera sa place l’année suivante à Kristoffer “Bobo” Pynönnen.
Emetropia sort un premier EP en 2018, intitulé ʺProcession of the kingsʺ. Les morceaux de cet EP vont être réintégrés dans l’album ʺEquinoxʺ en 2022, comme démonstration de la cohérence créative du groupe, qui avait déjà dans cet EP les bases de sa grande saga. Cette histoire raconte la rencontre d’un jeune garçon avec un conte qui parle de la lutte éternelle entre le Roi de l’Été et le Roi de l’Hiver. Ces deux souverains mènent une bataille sans merci pour la conquête du trône mais aucun ne parvient à prendre le dessus sur l’autre. Le jeune garçon essaie alors de convaincre les deux rois de faire la paix.
Le scénario de cette histoire offre de nombreuses possibilités de grandeur, ce qu’Emetropia parvient à exploiter avec aisance. On est ici dans de la grande aventure et du grand métal symphonique, dans la lignée d’Epica, Therion ou Amorphis. La voix de Lisa Wallenberg s’impose d’emblée comme la force motrice des compositions, douce et forte à la fois. Un gros travail de claviers donne de la profondeur et de l’ampleur à des morceaux ambitieux et complexes, le groupe associant sans effort métal symphonique, rock progressif et power metal. Et de leur côté, les guitares accomplissent également un formidable travail, expulsant riffs musclés et rythmiques enlevées.
L’album est animé d’un souffle qui va porter l’auditeur dans des cavalcades instrumentales et de grands élans épiques. Les quatre morceaux du premier EP sont intégrés ici comme ʺré-imaginésʺ et deux d’entre eux démarrent l’album en fanfare. On sait immédiatement que ça va chevaucher dru dans les plaines venteuses et que les gens d’Emetropia ne sont pas près de jeter l’épée après le premier coup. Les morceaux tournant autour des cinq à six minutes ont toutes les chances de développer des atmosphères captivantes, qui trouvent leur apogée sur les onze minutes du final ʺHis final endeavourʺ.
Voici un très bon album de métal symphonique qui a d’autant plus de mérite qu’il a été conçu et produit à compte d’auteur par le groupe, qui révèle ainsi des qualités hautement professionnelles. Le mixage et la mastérisation sont signés Michele Guaitoli, un technicien ayant déjà travaillé avec des groupes comme Visions Of Atlantis ou Temperance. On terminera en disant qu’il existe une version symphonique de cet album, qui comprend les titres remixés en mode chorale, ainsi que les versions instrumentales. Cette version est sortie en septembre dernier et s’adresse aux complétistes qui veulent déguster le calice d’Emetropia jusqu’à la lie.
Le groupe :
Lisa Wallenberg (chant)
Liam Strand (claviers, choeurs)
Olle Renius (guitare)
Jonatan Jakobsson (guitare rythmique)
Kristofer “Bobo” Pynönnen (basse)
Oscar Heikkinen (batterie)
L’album :
ʺSeasonal Warfare (Re-Imagined)ʺ (04:00)
ʺA Summer Breeze (Re-Imagined)ʺ (05:47)
ʺThat Fateful Nightʺ (05:27)
ʺLord of the Blizzards (Re-Imagined)ʺ (05:31)
ʺThe First Leaf Fallsʺ (06:29)
ʺFall’s First Stormʺ (05:14)
ʺThe Old Godsʺ (04:29)
ʺProcession of the Kings (Re-Imagined)ʺ (04:54)
ʺHis Final Endeavourʺ (11:06)
https://emetropia.bandcamp.com/album/equinox
https://www.facebook.com/Emetropia/
Pays: SE
Autoproduction
Sortie: 2022/02/23