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ETRON – The plastic

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Etron s’est formé en 2000, nous sommes en 2020 : Etron fête ses vingt ans. Détrompez-vous, il n’y a aura pas de concert d’anniversaire au stade Roi Baudouin pour l’occasion mais si vous souhaitez célébrer les vingt ans de ce groupe bruxellois vraiment à part, rien ne vous empêche d’inviter le guitariste-chanteur Suzy Cumshot, le bassiste Billy Jr et le batteur Malvir Léon chez vous pour qu’ils jouent un concert dans votre salon ou votre buanderie.

Etron, c’est donc désormais une longue histoire que les chroniqueurs de Music In Belgium ont pu évoquer au cours des albums ʺJoe Ballʺ (2007), ʺA world of nerdsʺ (2009), ʺCosmic Ukrainianʺ (2013), ʺKarim a bien mangéʺ (2015) et ʺMental observation of free old womanʺ (2016). En visitant le site Internet du groupe (enfin mis à jour), j’ai pu constater que j’avais raté l’album ʺTorchonsʺ en 2017. Je vais essayer de ne pas me suicider tout de suite et je parlerai d’abord du tout nouvel album ʺThe plasticʺ avant de sombrer dans la dépression… ou tout simplement me procurer l’album manquant par un moyen ou par un autre.

Ici, Etron poursuit son exploration des arcanes post-punk héritées des années 80, avec toujours son sens aigu de l’absurde et de ses textes décalés. D’un point de vue purement musical, le groupe reste dans sa ligne éditoriale habituelle, avec des chansons courtes, menées par une rythmique nerveuse, des guitares aigrelettes piquantes comme des cyber-moustiques et des paroles franco-anglaises (et même espagnoles) qui cultivent toujours la dérision et le non-sens.

Comme souvent, la pochette de l’album contient son lot de mystères et d’étrangetés, avec ces dessins représentant des culturistes multicolores observant un planisphère et tenant la main d’un mystérieux dandy à cheveux verts. L’intérieur est assez graveleux, avec ces femmes nues dont les parties intimes déversent des bébés ou des petits baigneurs au look déjanté. On ne sait pas s’il y a un symbole caché derrière tout cela mais l’ambiance générale du disque semble s’intéresser à une certaine vision dépravée du sexe (ʺSuckin’ on your loveʺ, ʺRien d’autre à faireʺ) quand le groupe ne glisse pas vers son penchant naturel pour le gentil n’importe quoi (ʺDon’t steal my shoesʺ, ʺMaman ne veut pasʺ, qui se termine en appel au suicide pour les gens malheureux).

Musicalement, Etron enrobe ses textes acides avec un post-punk désormais traditionnel, entre Cure, Joy Division et TC Matic pour le côté farfelu. L’effet de surprise a certes fait long feu mais la musique d’Etron reste toujours prenante. Elle se pose à contre-courant de tout ce qui se fait aujourd’hui et c’est en cela qu’elle est véritable alternative au tout-venant musical contemporain. Une façon comme une autre de se révolter, après tout.

Le groupe :

Suzy Cumshot (guitare et chant)
Billy Jr. (basse et chant)
Malvir Léon (batterie)

L’album :

ʺOld woman IIʺ
ʺNo answerʺ
ʺSuckin’ on your loveʺ
ʺRien d’autre à faireʺ
ʺDon’t steal my shoesʺ
ʺTell me whyʺ
ʺCorruptionʺ
ʺMaman ne veut pasʺ
ʺMikolassonneʺ

https://www.facebook.com/ETRONrock

Pays: BE
Dark Dog Records
Sortie: 2020/02/07

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