GLAD HUSBANDS, The – Safe places

Voilà une jolie découverte en provenance d’Italie. Les Glad Husbands se forment à Cuneo en 2011 et consacrent leur énergie à un post-hardcore à la fois rugueux et complexe qui a plus d’une corde à son arc. Une musique traditionnelle avec une attitude punk, c’est ainsi qu’Alberto Calandri (basse), Stefano Ghigliano (batterie) et Alberto Cornero (guitare et chant) définissent leur style. Les choses commencent en fait avec le groupe The Congruence Of Motion, un groupe noise dans lequel évoluent les deux Alberto. Ce groupe devient The Glad Husbands quand Stefano Ghigliano est recruté à la batterie. Le trio répète intensivement et enregistre des premières chansons durant les jours les plus chauds de l’été 2011, ce qui lui permet d’appeler son premier album ʺGod bless the stormy weatherʺ.

Cette première œuvre sort en 2012 et annonce une couleur post-hardcore qui va chercher ses influences chez les Melvins, Dillinger Escape Plan ou Converge. Les tempos sont néanmoins moins furieux que chez les groupes précités et ʺGod bless the stormy weatherʺ se révèle être un disque tout à fait intéressant.

Il faut attendre près de huit ans pour voir ressurgir les colériques musiciens de The Glad Husbands, au nom bien ironique, avec un deuxième opus intitulé ʺSafe placesʺ. Cet album sort à point nommé, juste au moment où l’épidémie de coronavirus vient de transformer l’Italie en tout sauf en un endroit sûr. On retrouve la patte nerveuse et agressive du groupe, qui est allé écouter entretemps certains groupes stoner, comme Fatso Jetson dont le style est très présent ici. Mais on découvre aussi des influences plus subtiles issues de la scène post-hardcore des années 80 ou 90, comme Flipper, The Jesus Lizard ou Big Black dans une moindre mesure.

Les Glad Husbands envoient des guitares rageuses qui rebondissent à l’occasion de cassures rythmiques opérées par une batterie capricieuse et un front de basse massif. On est tout de suite dans le bain avec le premier morceau ʺOut of the stormʺ, qui porte bien son nom. La suite sera déclinée selon les mêmes modalités, avec des épisodes tourmentés comme ʺWhere do flies go when they die?ʺ (une question dont je suis sûr que vous ne vous êtes jamais posée), le dramatique ʺSpare partsʺ, le désabusé ʺThings that made senseʺ ou un ʺMidasʺ aux allures de grunge progressif. Les titres oscillant entre trois et six minutes permettent de belles envolées fougueuses et mélodramatiques où rien n’est jamais vraiment linéaire, avec par-dessus le marché un chant vindicatif et expressif dans l’outrance. L’album bénéficie d’une solide cohérence qui nous permet d’être tenus en haleine jusqu’à la fin, avec à l’issue un cerveau bien secoué et de nouvelles angoisses à éprouver sur le devenir de la condition humaine. A découvrir sans attendre.

Le groupe :

Alberto Calandri (basse)
Stefano Ghigliano (batterie)
Alberto Cornero (guitare et chant)

L’album :

ʺOut of the Stormʺ (02:34)
ʺWhere Do Flies Go When They Die?ʺ (03:52)
ʺSpare Partsʺ (03:23)
ʺThings That Made Senseʺ (05:27)
ʺThe Jarʺ (04:59)
ʺMidasʺ (05:39)
ʺCowards in A Rowʺ (04:23)
ʺMeant To Prevailʺ (06:20)
ʺLike Animalsʺ (04:16)

https://the-glad-husbands.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/TheGladHusbands/

Pays: IT
Ateepyk Music
Sortie: 2020/01/31