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GREEN HOG BAND – Dark territory (EP)

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Étrange équipage que ce Green Hog Band, qui opère à New York dans un registre stoner metal et doom, et dont deux des membres sont d’origine russe, et qui plus est père et fils. En effet, ce trio abrite Mike Antipov, 57 ans, originaire de Moscou et également connu sous le nom de Vivisector, ainsi que son fils Ivan Antipov, 27 ans, né à Moscou mais arrivé aux USA avec son père. Le fils suit fidèlement le père dans les groupes rock fondés par ce dernier, dont The Vivisectors ou ce Green Hog Band. Papa Antipov a cependant un groupe où son fils ne joue pas, Veligore, un combo black metal de Brooklyn ayant réalisé deux albums en 2013 et 2015.

Du côté de The Vivisectors, la situation est calme : pas d’album jusqu’à présent pour ce groupe qui comprend également un certain Ronan Berry à la batterie, qui n’est autre que le troisième larron dans Green Hog Band. Autrement dit, The Vivisectors et Green Hog Band ne font qu’un mais le deuxième sort des disques alors que le premier reste muet. Bon, on ne peut quand même pas dire que Green Hog Band mène au score avec une confortable avance sur The Vivisectors puisqu’il n’a réalisé jusqu’à présent qu’un premier album long format et deux EPs.

La discographie du Green Hog Band a d’abord ressemblé à un gros exercice de recyclage de morceaux puisque sont d’abord sortis quatre singles ʺEclipseʺ, ʺSnake mistressʺ, ʺMachineʺ et ʺDogs from hellʺ en 2020, que l’on a retrouvé intégralement sur le premier EP ʺGreen hogʺ en mai 2020, puis sur le premier album ʺDogs from hellʺ en juillet suivant. Cet album représente une surprise agréable pour l’amateur moyen de stoner épais et de doom crasseux, avec un étalage de morceaux pesants et planant dans une atmosphère plombée, illustré par un chant d’ours inscrit au syndicat des bûcherons du Grand Nord. On se laisse absorber avec plaisir par de puissants et costauds morceaux comme ʺEclipseʺ ou des brutalités sautillantes comme ʺRat kingʺ. ʺSnake mistressʺ, avec sa petite intro à la guitare andalouse, est aussi un morceau intéressant.

Green Hog Band commet donc un premier album fort sympathique, suivi par cet EP trois titres ʺDark territoryʺ qui, comme son nom l’indique, entraîne le groupe sur des approches un peu plus sombres et plus inquiétantes du stoner metal. Le chant d’Ivan Antipov se veut plus caverneux, voire presque death metal et les compositions chatouillent des accords plus démoniaques. Mais il reste toujours ce petit côté groovy et psychédélique dans la guitare, qui travaille des arpèges opiacés d’une manière quasiment rock sudiste. Le premier morceau ʺFull Moonʺ pose une ambiance menaçante, impression conservée sur ʺDesert kingʺ et son intro tirée d’une bande-son de film d’horreur. Les successions de notes en quarte augmentée propres à la musique du diable, associées à des rythmiques pataudes, font imaginer un Lucifer qui sortirait titubant d’une brasserie alsacienne, le ventre plein de bière et de choucroute. On se finit le bulbe rachidien sous les vrombissements épais de l’instrumental ʺDark territoryʺ et ses magnifiques ondes telluriques qui facturent l’infra-son au prix de gros.

Voilà, c’est un petit groupe sympa commettant un stoner sympa qui ne mange pas de pain mais qui procure quelques moments de plaisir coupable. Les accumulateurs de groupes stoner et les explorateurs de gros sons lysergiques sauront apprécier.

Le groupe :

Ivan Antipov (chant et basse)
Mike Antipov (guitare)
Ronan Berry (batterie)

L’EP :

ʺFull Moonʺ (06:37)
ʺDesert Kingʺ (04:59)
ʺDark Territoryʺ (05:02)

https://greenhog.bandcamp.com/album/dark-territory
https://www.facebook.com/greenhogband/?ref=page_internal

Pays: US
Fuzzy Cracklins Presents
Sortie: 2021/01/29

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