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ICED EARTH – Iced Earth (30th anniversary remaster)

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Le label Century Media a commencé à rééditer les premiers pas de Jon Schaffer dans le heavy metal avec le premier EP ʺEnter the realmʺ (1989) d’Iced Earth ainsi que le EP de Purgatory (1985), groupe prédécesseur d’Iced Earth, ré-enregistré pour l’occasion par Jon Schaffer et ses anciens musiciens en 2018. Le label allemand continue sur sa lancée avec le premier album éponyme du fameux groupe heavy metal, sortie fin 1990.

Si les choses vont beaucoup changer au niveau du personnel dans Iced Earth (32 musiciens sur une carrière de 31 ans, avec Jon Schaffer comme seul membre constant), une chose reste quasiment permanente au long de la carrière du groupe : son séjour chez Century Media, qui l’accueille dès le premier album, commercialise les six suivants, lâche l’affaire durant les années 2000 (le temps de trois albums) et récupère son poulain à partir de 2010 pour les trois derniers albums en date.

Ce qu’on retient de cette discographie de treize albums, ce sont surtout les trois chefs-d’œuvre ʺBurnt offeringsʺ (1995), ʺThe dark sagaʺ (1996) et ʺSomething wicked this way comeʺ (1998). Mais ce premier album éponyme est loin d’être inintéressant. Après tout, c’est la première pierre de l’édifice Iced Earth et elle est donc l’unité de mesure primordiale qui va déterminer l’évolution du groupe au cours de sa plantureuse carrière. À l’époque, Jon Schaffer a renommé son groupe Purgatory en Iced Earth et entame cette nouvelle phase avec les mêmes bonshommes, à savoir Gene Adam au chant, Randall Shawver à la guitare lead, Dave Abell à la basse, seul le batteur Greg Seymour ayant cédé sa place à Mike McGill au moment d’entrer en studio pour fondre ce premier opus. Nous sommes en août 1990 et cet enregistrement se déroule au Morrisound Studios de Tampa en Floride, avec le propriétaire Tom Morris et Jon Schaffer derrière la console.

L’album ʺIced Earthʺ sort en novembre 1990 à l’échelle internationale et curieusement trois mois plus tard sur le marché nord-américain. Il connaît également plusieurs pochettes, avec un ange tombant directement sur un paysage glacé pour l’édition américaine, un démon écrasant un ange sur un sol hérissé de stalagmites pour l’édition européenne et plus tard en 2001, ce même visuel redessiné au moment de la réédition faite par Century Media. Car le label allemand n’est est pas à son coup d’essai dans le domaine de la réédition de ce premier album, puisqu’il y avait déjà une édition du dixième anniversaire. Mais cette fois-ci, un effort supplémentaire a été fait au niveau de la remastérisation du son, confiée à Christopher ʺZeussʺ Harris (Overkill, Queensrÿche…). Par contre, au niveau des bonus, tintin, rien de plus que l’album original, un point c’est tout.

On redécouvrira néanmoins avec bonheur ces premières chansons toutes nimbées d’un heavy metal traditionnel, où la rugosité se mêle à la technique et où on sent encore de grosses influences Iron Maiden poindre derrière ces premiers efforts. Les choses sont bien faites, au moment où Maiden fléchit du genou avec son album ʺNo prayer for the dyingʺ, un peu plus faible que les magnifiques précédents et sorti exactement un mois avant le premier album d’Iced Earth, celui-ci vient combler les manques et restaure l’image du métal maidenien avec ses sonorités et son inspiration venues du groupe anglais. On redécouvre ainsi toute la puissance, l’agressivité mais aussi la virtuosité de titres comme ʺIced Earthʺ, ʺWritten on the wallsʺ, ʺColorsʺ, ʺCurse the skyʺ et ʺWhen the night fallsʺ. Certes, on sent aussi ce petit côté mal dégrossi avec toutes les potentialités pas encore manifestées, propres à de nombreuses premières œuvres. Il faut notamment se familiariser avec le chant un peu criard de Gene Adam, qui sera d’ailleurs viré du groupe l’année suivante pour avoir refusé de prendre des cours de chant. Mais dans l’ensemble, ce premier album est une bonne claque et un tenant solide du true metal hérité des glorieuses années 1980.

Après ʺIced Earthʺ, ʺNight of the stormriderʺ sera commercialisé l’année suivante avec Jon Schaffer ayant conservé Randall Shawver et Dave Abell mais ayant remplacé Gene Adam par John Greely et Mike McGill par Rick Secchiari. Plus tard, avec l’arrivée de Matt Barlow au chant, c’est l’âge d’or des années 1995-1998 qui s’ouvre à Iced Earth, avec les albums ʺBurnt offeringsʺ, ʺThe dark sagaʺ et ʺSomething wicked this way comeʺ, déjà cités. Et l’épopée continuera ensuite avec une pléthore de musiciens et des disques toujours virils, jusqu’à ce que Jon Schaffer aille récemment faire l’imbécile en se commettant avec les émeutiers du Capitole à Washington, le 6 janvier dernier. Résultat : l’homme est toujours en garde à vue chez le FBI, les membres de son groupe se sont barrés et le label Century Media vient de cesser sa collaboration avec Iced Earth, ou du moins ce qu’il en reste. Cet épisode navrant pose à nouveau la question de la distinction entre l’homme et son œuvre, comme elle s’est autrefois posé pour Louis-Ferdinand Céline, antisémite notoire mais écrivain génial, Ted Nugent, guitariste prodige mais gros bourrin réac défendeur des flingues ou Varg Vikernes, penseur du black metal avec Mayhem mais assassin et suprématiste blanc parti dans un trip survivaliste au fin fond du Limousin. Sera-t-on désormais un néo-nazi plus dangereux qu’Heinrich Himmler parce qu’on s’écoute un petit Iced Earth tranquillement dans sa chambre en headbanguant contre le mur ? Chacun jugera selon sa conscience et son intelligence.

Le groupe :

Jon Schaffer (guitare rythmique)
Gene Adam (chant)
Randall Shawver (guitare lead)
Dave Abell (basse)
Mike McGill (batterie)

L’album :

ʺIced Earthʺ (5:23)
ʺWritten on the Wallsʺ (6:08)
ʺColorsʺ (4:50)
ʺCurse the Skyʺ (4:45)
ʺLife and Deathʺ (6:08)
ʺSolitudeʺ (1:44)
ʺThe Funeralʺ (6:16)
ʺWhen the Night Fallsʺ (8:44)

https://www.facebook.com/OfficialIcedEarth/

Pays: US
Century Media
Sortie: 2020/12/18

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