JOLLY – Family
On devrait plutôt dire ”The Incredible Jolly presents Family” mais bon là n’est point l’essentiel, c’est surtout le contenu du disque qui vous intéresse chers membres et chers lecteurs donc, allons-y pour l’analyse de ce quatrième album du groupe américain originaire de New York. Formation qui pratique un métal-progressif ou selon un métal-alternatif avec des influences diverses comme Tears For Fears, Radiohead ou Pink Floyd, un groupe ayant tourné avec Riverside ou Pure Reason Revolution et qui, aura déjà signé avec plusieurs gros labels comme Inside Out et plus récemment GlassVille Records…voilà donc un beau pedigree qui présage du meilleur à venir pour ce nouvel opus.
Nouvel album qui débute par ”Lie To Me” à l’écoute dans cette chronique, un morceau jouant manifestement sur deux tempos distincts avec d’une part des moments bruts et donc proches du métal-progressif et d’autre part, des passages plus posés et plus mélodiques démontrant une grande hétérogénéité dans la composition :
Attention lorsque que le métal entre en fusion c’est plutôt lourd à supporter mais bon, la recherche de la mélodie reste omniprésente avec par exemple le son du piano ou des autres claviers, idem pour le chant qui reste ici mélodique et clair. Sinon la section rythmique est il me semble dominée par la basse, que l’on perçoit bien lors de certains passages comme lorsque la musique se fait plus temporisée avec même quelques pincées de musiques dansantes et entraînantes…tout ça sur ce premier morceau ! Voilà donc les faits en ce début d’opus avec un travail complexe qui oscille entre force brute et mélodie un peu comme si rock, pop et métal s’entrecroisaient au sein d’une sorte de fusion, qui pourrait aussi s’apparenter à un Djent non cassant puisque tous les genres y sont rassemblés ! Après cette première composition à la fois métal et pop, on passe à un morceau lent et un arrière-plan lourd où domine une atmosphère pesante mais temporisée avec ça et là, quelques envolées symphoniques mais aussi des narrations apportant un côté progressif voir conceptuel sans oublier des similitudes avec la scène alternative des eighties.
Ce côté alternatif voir atmosphérique perdure sur ”Rain” qui me rappelle d’une certaine manière The Sisters Of Mercy ou The Mission voir The Cult, avec toujours la présence importante du piano qui donne le ton d’une composition aussi acoustique et plutôt pop. Accessible aussi et surtout agréable à écouter, la chanson offre à nouveau plusieurs coloration avec ici, une dominance toujours axée vers le côté mélodique. Musique électronique de jeux passés ou de fête foraine et nous voilà emporté vers un autre univers musical, fait malgré tout d’une coloration pop-électro qui devrait plaire au grand public car ici on s’approche de ce qui est dans l’air du temps. En fait chaque composition redistribue les cartes, les brouille finalement perdant aussi l’auditeur !
Véritable kaléidoscope sonore l’album de Jolly nous embarque à chaque morceau vers un autre espace comme pour ”Who Will Remember”, qui démarre par un piano classique et des narrations pour ensuite s’adjoindre le son d’un clavecin et d’un xylophone, en restant en mode feutré voir néo-classique ! Autre extrait à vous soumettre est ”Let Go”, qui nous ramène vers le pop-rock découvert plus tôt, une musique attrayante et accessible pour le grand public car ici aussi, on s’approche des chansons et des groupes à la mode mais aussi de Tears For Fears :
Rythmiques électroniques et synthés pour suivre avec un morceau en demi-teinte, un rythme lent et des percussions électro construisent une fois de plus une composition grand public et donc toujours résolument pop-électro. ”Circuit Heaven” est le dernier extrait à vous soumette en continuité avec les précédents morceaux puisque, on garde des sonorités électroniques rappelant encore les années 80 et le duo de musiciens anglais originaire de Bath et formé par Roland Ozabal et Curt Smith. D’ailleurs on retrouve ici plusieurs archétypes utilisés par les deux anglais à l’époque de leur gloire :
On termine par une splendide ballade atmosphérique gardant le cap d’une grande partie de cet album, qui s’est résolument éloigné du métal-progressif et du métal-alternatif, pour aller vers un pop-rock typé eighties et surtout un rock proche d’un des groupes fétiches de nos amis américains. Voilà si vous aimez Tears For Fears ou en tout cas un album très hétérogène, vous savez ce qu’ils vous restent à faire ! En tout cas cet album prouve que Jolly est capable de faire beaucoup de choses diverses, ce qui n’est pas évident.
NB : une version “deluxe” comporte un second CD avec quatre compositions supplémentaires, à bon entendeur salut !
Line-up :
Anadale (chant et guitare)
Joe Reilly (claviers et samplers)
Anthony Rondinone (basse et chant)
Louis Abramson (batterie et percussions)
+ invités
Angelo Chery (violon)
Shaun Roland (narration)
Michael Herczeg (trompette)
L’album :
”Lie To Me”
”Lazarus” (Space Masala)
”Rain”
”Ava”
”Who Will Remember” (when You Forget)
”Let Go”
”Violet”
”Circuit Heaven”
”With Me”
+ CD2 (version deluxe)
”Love”
”Endless Ground” (Let Go Reprise)
”Ava” (acoustique)
”Masquerade”
”For Isaac”
Pays: US
GlassVille Records
Sortie: 2019/06/22