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JONES STREET – Out of the gutter

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La petite maison Eonian Records est spécialisée dans l’exhumation de groupes oubliés des années 80 et 90 officiant dans le hair metal. À ce titre, nous avions déjà eu droit de sa part à la redécouverte de Mad Anthony, combo hard rock californien qui aurait pu renverser Van Halen de son piédestal, si seulement son unique album était sorti à l’époque.

Cette fois-ci, c’est un certain Jones Street qui va intéresser les historiens de l’impossible. L’affaire est assez simple. Ce combo se forme à Los Angeles à la fin des années 80, au moment de la levée en masse qui porte les groupes de glam metal, de hair metal et de hard FM peroxydé au sommet de la vague entraînée par les têtes d’affiche Mötley Crüe, Guns n’Roses, Skid Row, Cinderella ou Ratt. Shawn Crosby (chant), Jonny Jones (guitare et chœurs), Mickey Perez (guitare et chœurs), John (J.J.) Jauregui (basse et chœurs) et Rob Hanna (batterie) décident donc de se lancer dans cette course à la gloire et font comme tout le monde à l’époque. On se couvre la tignasse de foulards mauves, on met des chemises bouffantes ouvertes jusqu’au nombril, on s’enferme les pieds dans des Santiag trop étroites et on se ligote de partout avec des rubans de satin.

Jones Street hante donc les rues de Los Angeles comme tous ses congénères endimanchés mais il se souvient qu’il faut quand même faire un album si on veut sortir du lot. En 1991, le combo presse une démo quatre titres qui comprend des morceaux originaux : ʺDancin’ with the devil”, ʺTell me why”, ʺThieves of love” et ʺTake your love”. Seulement, on est précisément en 1991 et en septembre de cette même année, un petit album appelé ʺNevermind” d’un groupe nommé Nirvana vient fissurer la croûte terrestre et fait surgir la nouvelle vague grunge qui emporte tout sur son passage. Les maisons de disques se mettent alors en chasse du moindre chevelu à chemise à carreaux pour lui faire signer un contrat. Dans ces conditions, un groupe comme Jones Street, qui a du mal à cacher ses lourdes influences Guns n’Roses, Skid Row ou AC/DC, passe complètement inaperçu et sa démo est systématiquement renvoyée à l’expéditeur.

Peu importe, Jones Street persiste et continue sa lutte glam. Il revient à la charge avec un projet complet d’album qui reprend les quatre morceaux de sa démo et en rajoute une demi-douzaine d’autres. Ceux qui portent une oreille attentive à ce baroud d’honneur ne sont pas n’importe qui puisque cet album est produit par Vince Neil (Mötley Crüe), Steve Stevens (Billy Idol) ainsi que Jay Baubgarder (Bush, P.O.D., Papa Roach, Alien Ant Farm, Hoobastank, Evanescence. Les musiciens de Jones Street mettent sur la table des titres estampillés encore une fois Guns n’Roses et Skid Row et même si tout cela sonne magnifiquement aux tympans de ceux qui ne sont pas regardants sur l’originalité, cette tentative d’album ne connaît pas de lendemain, les bandes restant planquées dans un tiroir. Il faut dire qu’à l’époque des faits, on était en 1995 et même si le grunge avait déjà fait long feu lorsque Kurt Cobain s’était brûlé la cervelle, c’est le néo-métal qui défrayait maintenant la chronique californienne. Moralité : quand on a raté le train, c’est pour de bon.

Des années plus tard, en 2008, ce projet d’album de Jones Street sort sous le manteau avec le nom de ʺDancin’ wth the devil”. Encéphalogramme plat du côté du public comme de la critique… Il faut attendre les esthètes motivés d’Eonian Records pour voir ressurgir l’objet, pareil à celui de 2008 mais simplement remastérisé et avec un titre différent, pour se retrouver à nouveau sur la route de Jones Street. Comme on l’a dit, le glam metal typiquement gunsien et skidien de ce groupe plaira essentiellement au complétistes de l’époque des Eighties ou ceux qui sont restés définitivement coincés en 1987. On y parle de filles, de motos et de bière dans la plus parfaite décontraction. Le chant est une synthèse entre Axl Rose et Vince Neil, les guitares ébouriffent et la section rythmique envoie le binaire le plus basique pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Rien de bien nouveau sous le soleil mais le résultat est divertissant.

Le groupe :

Shawn Crosby (chant)
Jonny Jones (guitare et chœurs)
Mickey Perez (guitare et chœurs)
John (J.J.) Jauregui (basse et chœurs)
Rob Hanna (batterie)

L’album :

ʺDancin’ With the Devil” (5:40)
ʺTell Me Why” (5:12)
ʺWhat Comes Around” (3:48)
ʺThieves of Love” (5:13)
ʺTake Your Love” (4:38)
ʺRazor to My Wrist” (5:01)
ʺWhen It All Comes Down” (5:07)
ʺWe Won’t Be Forgotten” (4:40)
ʺFuck Authority » (3:24)
ʺOut on Skid Row” (6:03)

http://www.eonianrecords.com/index#/jones-street/
https://www.facebook.com/EonianRecords

Pays: US
Eonian Records
Sortie: 2022/06/03

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