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KING MOTHERSHIP – The ritual

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A ceux qui doutaient encore que Periphery était un vivier de talents passionnants, ce premier album de King Mothership vient en apporter la preuve. Pour nous rafraîchir la mémoire, rappelons que Periphery est un des grands espoirs de la scène métal progressive américaine, avec six albums et deux EPs commis en une dizaine d’années. Ce groupe regorge de grosses têtes, à commencer par le guitariste Misha Mansoor, fondateur de Periphery et actuellement le seul membre original. Et ces grosses têtes ont beaucoup de choses à exprimer, peut-être un peu trop pour le seul cadre métal progressif de Periphery. Ce qui fait que la bonne idée a été de permettre à chacun des membres d’explorer d’autres voies musicales dans des projets parallèles.

On sait que c’est Misha Mansoor lui-même qui a initié ce mouvement en se retrouvant avec son guitariste Jake Bowen dans le très surprenant Four Seconds Ago et son album ʺThe vacancyʺ en 2018. De son côté, le chanteur de Periphery, Spencer Sotelo, rongeait son frein depuis une dizaine d’années (depuis qu’il était dans Periphery, en fait) en ruminant dans sa tête un projet d’album solo qui ne voulait pas vraiment sortir. L’homme avait enregistré quelques démos, avait en fait trop pensé le projet pour finalement le mettre au placard en attendant des jours meilleurs. C’est pour finir l’entêtement de certains de ses fans qui l’a poussé à achever ce boulot, créant ainsi cet album ʺThe ritualʺ, d’abord crédité à The Mothership, devenu ensuite King Mothership.

Spencer Sotelo, tout comme Misha Mansoor, a eu recours à l’aide d’un autre membre de Periphery, le batteur Matt Halpern. Ce dernier a travaillé sur les fûts alors que Sotelo s’est occupé de tout le reste : guitares, un peu de basse (le reste étant complété par Tai Wright, ex-Slaves), claviers et mixage (et même remixage puisqu’il a refait le boulot une seconde fois). Et bien sûr, Spencer Sotelo a écrit toutes les paroles des chansons, tournant autour de l’histoire d’un chanteur raté qui vend son âme au diable pour obtenir le succès (très original, comme concept…) et assure un chant brillant comme lui seul est capable de le faire. La pochette de l’album est également un résumé de cette histoire, chaque dessin en représentant une chanson, dans un beau style naïf très coloré.

Le résultat est un bel album, très lyrique, dans lequel on retrouve des influences Muse, Mars Volta, The Deer Hunter et pas mal de Queen, au niveau du chant. La riche palette vocale de Spencer Sotelo s’épanouit sur des morceaux variés, que ce soit dans la douceur romantique de l’introduction ʺHopeʺ, le dynamisme metalcore de ʺCosmic meltdownʺ, la pop progressive de ʺGoldʺ ou ʺOnly youʺ, le très queenien ʺBabbyʺ, la douceur éthérée de ʺGoodnight my darlingʺ, la puissance virevoltante de ʺDeath machineʺ. Bien sûr, comme il s’agit d’un album concept, les compositions suivent un cours lié à une certaine théâtralité, illustrée par les mélodies complexes et tourmentées de ʺThe ritualʺ, un retour de flamme plus rugueux sur ʺEgo 101ʺ et des incursions funky sur ʺThe devil’s trainʺ. Un court interlude hip-hop (ʺImminent distortionʺ) nous amène sur le grand final ʺI stand aloneʺ et ses huit minutes où toute l’histoire de l’album se dénoue dans un échange schizophrénique entre violence et lyrisme, traversé par un beau solo du guitariste prog australien Plini. Spencer Sotelo montre ici un talent remarquable pour écrire une histoire de longue haleine, comme celle que l’on trouvait dans le disque double ʺJuggernautʺ de Periphery en 2015.

Il n’y a donc pas à hésiter, tous ceux qui suivent la carrière de Periphery doivent entrer en contact d’une manière ou d’une autre avec ce disque fort et puissant, nouvelle démonstration de la richesse et de l’inspiration des membres qui composent Periphery.

Le groupe :

Spencer Sotelo (chant, guitares, claviers, basse)
Matt Halpern (batterie)
Tai Wright (basse)

L’album :

ʺHopeʺ (1:50)
ʺCosmic Meltdownʺ (5:01)
ʺGoldʺ (3:43)
ʺOnly Youʺ (2:49)
ʺBabbyʺ (3:47)
ʺGoodnight My Darlingʺ (1:46)
ʺDeath Machineʺ (5:11)
ʺThe Ritualʺ (5:26)
ʺEgo 101ʺ (4:35)
ʺThe Devil’s Trainʺ (4:44)
ʺImminent Distortionʺ (1:17)
ʺI Stand Aloneʺ (8:00)

https://www.facebook.com/kingmothership/

Pays: US
Century Media
Sortie: 2020/10/02

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