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KLYMT – Murder on the beach (EP)

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Avec ce nom à consonance germanique, on pouvait imaginer Klymt originaire d’une vallée autrichienne ou d’un faubourg d’une ville allemande. Mais non, ce trio assez peu disert sur ses actualités vient en fait de Rouen et se compose des mystérieux Julien B., Dimitri P. et Romain L., dont on ne sait de quels instruments ils jouent. Mais à écouter leurs réminiscences de dark wave et de cold wave très ancrées dans les Eighties, on peut sentir que tout ce petit monde travaille essentiellement sur des synthétiseurs, machines électroniques et boîtes à rythmes.

La première trace vinylique qu’a laissée Klymt remonte à 2013, avec un premier album ʺHear the Chief Moo downtownʺ, aux guitares plus présentes et puissantes, et aux rythmes plus dansants. Les ambiances sont déjà lourdes, glaciales et le tout se teinte volontiers d’EBM (electronic body music), de Nine Inch Nails ou du Marilyn Manson de l’époque inspirée (c’est-à-dire il y a bien longtemps). Puis en 2016, un deuxième album ʺWhat I owe to savagesʺ prend des détours plus sinueux pour formuler une variante plus anxieuse de ce post-punk froid qui caractérise Klymt. ʺPrehistoric futureʺ complète la liste en avril 2018 et poursuit sur cette lancée post-punk et dark wave aux accents dramatiques, qui fait aussi penser à Christian Death. Enfin, un album partagé avec le groupe L’Orchidée Cosmique paraît en avril 2019. Tout ceci est écoutable sur la page Bandcamp du groupe.

La phase covidienne fait son travail comme tout le monde s’en souvient et il faut attendre 2022 pour voir réapparaître Klymt au grand jour avec un EP six titres intitulé ʺMurder on the beachʺ. Quand on a déjà une idée des albums précédents du groupe, on accueille sans trop de surprises cette musique toujours aussi distante et électronique, qui s’est néanmoins un peu adoucie et qui lorgne parfois, cette fois-ci, sur des influences en provenance d’Indochine (à l’époque de l’album ʺParadizeʺ). Klymt assemble ici tous les fruits de sa progression musicale passée et parvient à en faire un mélange harmonieux.

ʺAnalogue basardʺ démarre l’album sur une forte impression, laissée par l’utilisation de boîtes à rythmes hypnotiques et de claviers gras et sales, soutenant un voix distante et torturée. Les morceaux suivants, ʺBlind fishʺ, ʺMoodʺ et ʺBlue songʺ sont davantage trempés dans un bain EBM, avec de véritables tourbillons électroniques surgissant du fond des eaux froides, toujours hantés de battements hypnotiques et soulignés par un chant juvénile qui rappelle effectivement Nicola Sirkis. Les deux derniers morceaux ʺStay at the bottomʺ et ʺMurder on the beachʺ vont en quelque sorte jusqu’au bout de l’expérience, avec un enfoncement toujours plus profond dans le beat électronique et des émanations sonores toujours plus pesantes et envoutantes.

C’est donc à un retour vers le passé new wave froide et sombre des années 80 que nous convie Klymt, qui semble connaître son sujet sur le bout des doigts. Cet EP aurait pu paraître en octobre 1984 que personne ne se serait aperçu de rien. L’association réussie des mélodies et des ambiances à la fois dérangeantes et suggestives est un atout majeur pour l’écoute de ce disque recommandé.

Le groupe :

Julien B.
Dimitri P.
Romain L.

L’album :

ʺAnalogue Bastardʺ (04:18)
ʺBlind Fishʺ (04:15)
ʺMoodʺ (04:02)
ʺBlue Songʺ (03:56)
ʺStay at the Bottomʺ (03:50)
ʺMurder on the Beachʺ (04:06)

https://klymt.bandcamp.com/album/murder-on-the-beach-2
https://www.facebook.com/weareklymt

Pays: FR
KdB Records
Sortie: 2022/06/10

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