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MAINE IN HAVANA – Maine In Havana

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Ce curieux nom de groupe a sans doute été suggéré par le chanteur de Maine In Havana, un portoricain égaré dans le sud de la France et qui fonde ce combo à Montpellier avec des musiciens français en 2015. En effet, seul un portoricain pouvait se souvenir que l’explosion du cuirassé américain Maine à proximité du port de la Havane en 1898 a été le prétexte au déclenchement de la guerre hispano-américaine, gagnée par les Etats-Unis qui ont alors pris le contrôle d’anciennes possessions espagnoles dans le Pacifique et les Caraïbes, dont Porto Rico.

Cependant, Eduardo Lecleres Diaz n’est pas rancunier envers les Etats-Unis puisque la musique qu’il défend avec ses camarades de Maine In Havana est un hommage à un certain rock psychédélique et desert rock hérité des Doors, Love, Tom Waits ou Nick Cave (un australien, pour le coup). Cette vision intéressante d’un rock caillouteux, entre psychédélisme, blues et punk, fait la personnalité de Maine In Havana, qui hante les clubs et petites salles de concert de la région montpelliéraine (le mythique Rockstore, The Secret Place, l’Antirouille) depuis 2018 et réalise enfin son premier album en 2020.

Frédéric Loumagne (basse, chœurs), Vincent Thoyer (batterie, percussions), Boris Blancas (guitare, chœurs) et Yanis Blancas (claviers, chœurs) sont les autres aventuriers qui accompagnent Eduardo Lecleres Diaz dans sa quête du mythe du grand Ouest et qui mettent en relief l’extraordinaire voix de ce garçon, aux côtés duquel des cracks de l’infrason caverneux comme Tom Waits ou Nick Cave ont l’air de petits castrats barbotant dans le suraigu. Eduardo Lecleres Diaz est effectivement doté d’une tessiture baryton-basse qui ferait trembler un immeuble de vingt étages avec un simple ronflement.

De ce fait, le plus petit mot marmonné par ce garçon sur les impressionnantes chansons qui composent ce premier album donne des effets de gravité sénatoriale qui rendent immédiatement sérieux n’importe quel détail de ce disque. Entre rock psychédélique sépulcral (ʺCimarronʺ), punk rock costaud et cérémonieux (ʺBarren landsʺ, ʺThe huntʺ), chanson de bagnards ou de marins (ʺThe veilʺ), farandoles psychédéliques doorsiennes (ʺPreusʺ, ʺFun, fun, funʺ), ballade crépusculaire pour orgue Hammond B3 (ʺEarly dawnʺ), complaintes nostalgiques poignantes (ʺLilyʺ, ʺRoseʺ) ou mélopée gorgée d’espoir (ʺWe night birdsʺ), Maine In Havana séduit avec sa gravité sonore et son romantisme minéral. Il serait dommage de ne pas y prêter une oreille.

Le groupe :

Eduardo Lecleres Diaz (chant, percussions)
Frédéric Loumagne (basse, chœurs)
Vincent Thoyer (batterie, percussions)
Boris Blancas (guitare, chœurs)
Yanis Blancas (claviers, chœurs)

L’album :

ʺCimarronʺ (3’55)
ʺBarren Landsʺ (3’01)
ʺThe Veilʺ (3’47)
ʺPreusʺ (3’30)
ʺEarly Dawnʺ (3’49)
ʺLilyʺ (3’51)
ʺFun Fun Funʺ (3’33)
ʺThe Huntʺ (2’12)
ʺRoseʺ (4’37)
ʺWe Night Birdsʺ (2’50)

https://www.facebook.com/maineinhavana/

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2020/03/13

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