MARLA SINGER – A smell of gunpowder

Ce groupe de Marseille n’a pas choisi la facilité en ce qui concerne son nom. Marla Singer est à l’origine le nom d’un personnage du fameux film ʺFight clubʺ de David Fincher, interprété par Helena Bonham-Carter. Mais ce nom a aussi été adopté par un groupe italien formé en 2002 et il est aussi le pseudonyme d’un rappeur français installé à Berlin. Sans oublier une authentique Marla Singer, actrice américaine née en 1957.

De plus, ce trio marseillais a certes ses pages sur le Net, un bandcamp non réactualisé, un Facebook qui ne mentionne pas les noms des musiciens, mais tout cela reste discret en informations. Marla Singer fait partie de ces groupes qui préfèrent privilégier la musique sur les informations personnelles. En ce sens, il n’a pas tort car son rock musclé est des plus jouissifs. Mais il n’y aurait pas de honte à se pousser un peu plus du col sur les réseaux, surtout quand on le mérite.

Marla Singer voit le jour à Marseille, possède parmi ses membres un Fabrice qui nous a envoyé le dernier album mais c’est à peu près tout ce que l’on sait sur le groupe. Marla Singer sort un premier album éponyme en mai 2017, où on découvre déjà ses préoccupations électriques et dévastatrices. On décèle un hard rock tourmenté, empruntant pas mal au grunge, faisant penser à des compatriotes comme Aston Villa, par exemple. Métal mélodique et distorsions mélancoliques sont au rendez-vous de ce ʺMarla Singerʺ qui émet déjà une solide marque de fabrique chez ce combo débutant.

Le deuxième album, éponyme aussi, sort en septembre 2020 sur M&O, comme le premier d’ailleurs, et se veut un peu plus tendu et plus lent. Les guitares restent lourdes mais les propos sont davantage pesés, plus intellectualisés.

Sur le troisième album, il semble que Marla Singer ait changé de label et ait décidé de lâcher la sauce une bonne fois pour toutes. Ce ʺA smell of gunpowderʺ porte bien son nom et libère des forces telluriques du meilleur effet. Le ton est hargneux, l’instrumentation velue, le chant agressif et l’inspiration directement pompée chez Nirvana, Pearl Jam ou Queens Of The Stone Age (le riff de ʺNobody knowsʺ est reproduit presque à l’identique sur les débuts du deuxième titre ʺIf you died right now, how would you feel about your life ?ʺ).

L’album déroule dix titres courts et abrasifs, qui viennent nous racler le cuir à coups de papier de verre. On reste particulièrement voûté sous la férule de ʺProject mayhemʺ, ʺAnother body downʺ, le versatile et puissant ʺLost driverʺ, un ʺPsycho !!ʺ qui découpe tout, ʺU always kill the one u loveʺ qui rue dans les brancards en mode Pearl Jam, le tendu ʺDig upʺ ou le final ʺCome onʺ qui fait crisser les guitares.

Cette pièce est donc tout à fait intéressante pour les amateurs de gros son et de heavy rock qui remet les choses en place. Un groupe de rock à Marseille doit se battre pied à pied avec l’influence grandissante du rap et il ne faut pas lâcher l’affaire. Souhaitons donc le meilleur à Marla Singer qui défend le vrai rock qui tache et qui sait parfaitement tirer son épingle du jeu.

L’album :

ʺProject Mayhemʺ
ʺIf you died right now, how would you feel about your life ?ʺ
ʺAnother Body downʺ
ʺLost driverʺ
ʺPsycho!! ʺ
ʺHow dare you? ʺ
ʺU always kill the one u loveʺ
ʺWe’re falling downʺ
ʺDig upʺ
ʺCome onʺ

https://www.facebook.com/marlasingerrock

Pays: FR
Glasstone Records
Sortie: 2022/12/15