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MAYAN – Dhyana

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Début 2010, Mark Jansen, la cheville ouvrière d’Epica et son pote de toujours Jack Driessen, claviériste de feu After Forever décident d’écrire un album plus violent que ce qu’ils avaient composé jusque là, bref de s’essayer à un style qu’ils rêvaient d’exploirer. Pour cela, Mark fait appel au guitariste Frank Schiphorst (Symmetry, Christmas Metal Symphony) histoire d’avoir à bord une réserve suffisante de créativité et de savoir-faire musical. La sauce prend et il ne faut pas longtemps à Mark et Jack pour produire une première série de morceaux. Pour transformer le projet en véritable groupe, il fallait un nom, Mayan,  ainsi que des musiciens supplémentaires. C’est donc tout naturellement que Marc s’est tourné vers ses petits camarades de jeux d’Epica et de la scène métal néerlandaise pour compléter l’équipe. L’on retrouve donc au sein de Mayan le batteur Ariën van Weesenbeek (Epica) et le guitariste Isaac Delahaye (Epica). Au micro, Marc fit appel à Henning Basse (ex-FIREWIND), Laura Macrì (Madame Jansen à la ville), Simone Simons (EPICA) et Floor Jansen (NIGHTWISH) – excusez du peu. Un peu plus tard, le bassiste Rob van der Loo (ex-DELAIN) est à son tour venu compléter le tableau.

Dès le premier album «Quarterpast» sorti en 2011 chez Nuclear Blast, MaYaN obtient des critiques élogieuses tant de la part de la presse spécialisée que du public. Le groupe se produit un peu partout en Europe et jusqu’en Amérique du Sud.

L’année 2013 sera marquée par un changement d’effectif puisque Laura et Henning deviendront membres permanents du groupe tandis qu’Isaac cède sa place à la talentueuse guitariste Merel Bechtold (Delain).

En 2014, MaYaN sort son deuxième album «Antagonise» sur lequel on retrouve deux invités prestigieux: la chanteuse Marcela Bovio (Stream of Passion), qui ajoute une profondeur supplémentaire aux choeurs et au chant, ainsi que le violoniste virtuose grec Dimitris Katsoulis. L’album est à la fois brutal et engagé, même si l’on trouve ça et là des interludes enchanteurs.

Pour son troisième album, le groupe MaYaN a placé la barre très haute en voulant réaliser un album accompagné d’un orchestre symphonique. Pour ce faire, il lance début 2018 une campagne de financement alternatif sur la plateforme Indiegogo pour financer la réalisation de «Dhyana». Le choix de Mark et de ses petits camarades se porte sur le City of Prague Philharmonic Orchestra, ensemble fondé il y a plus de 60 ans et qui a déjà travaillé sur des bandes originales de films comme Star Wars ou Hannibal (2001). Cet orchestre est aussi connu pour avoir enregistré les parties orchestrales de l’album «Death Cult Armageddon» de Dimmu Borgir. La campagne de crowdfunding connaît un tel succès que le groupe enregistrera aussi un EP intitulé «Undercurrent» envoyé à tous les crowdfunders. Autre surprise, «Metal Night At The Opera», un second EP reprenant 3 morceaux d’opéra à la sauce métal. Bref, les mécènes en herbe en ont eu pour leur argent !

Côté effectif, on note quelques nouveaux petits changements : Rob ayant rejoint Epica, il a été remplacé par le spécialiste de la basse à 6 cordes  (Skullsuit). Pour épauler Mark (voire le remplacer en cas de besoin), le groupe a aussi engagé le célèbre grunter George Oosthoek (Orphanage). Comme backup pour Merel à la guitare, le groupe a fait appel à Arjan Rijnen (ReVamp) et Jord Otto (Vuur, My Propane). Retenu par ses autres obligations, Henning a passé le flambeau à Adam Denlinger au chant clair. Henning revient cependant occasionnellement comme invité spécial. Quant à Marcela Bovio, elle est passée du statut d’invité à celui de membre permanent du groupe. Avec une telle équipe, l’effectif est toujours suffisant pour que la fête soit réussie!

La thématique de l’album provient en droite ligne des philosophies et religions asiatiques. C’est l’idée de vivre le moment présent et de ne pas se braquer sur le futur. C’est toute la puissance de l’instant présent. La première vidéo n’est autre que «Dhyana», la plage titulaire de l’album. Mot d’origine sanscrite, Dhyana signifie étymologiquement méditation ou contemplation. C’est le moment où l’esprit individuel est absorbé par le coeur pour se fondre dans la conscience universelle. Assez étonnamment pour un groupe de death metal spécialisé dans des mélodies qui dépotent à grands coups de growls, grunts et riffs acérés, ce thème quasi-métaphysique est porté par une ballade d’une grande douceur et d’une beauté contemplative, mettant en valeur les deux superbes voix féminines du groupe.

La seconde vidéo mise en ligne rassurera immédiatement les amateurs de lourd, de beaucoup plus lourd. Voici donc le titre qui ouvre l’album : «The Rhythm of Freedom»

Si le souffle épique apporté par l’orchestre symphonique peu évoquer le répertoire d’Epica, il s’agit pourtant bien ici d’un titre “Mayan” pur jus avec des voix très extrêmes, un Henning parfait à la voix claire et une mélodie à la fois très technique et par moment même assez thrash. Une superbe entrée en matière pour quiconque aime écouter le CD plutôt que visionner les vidéos.

Autre morceau mis en ligne : «Saints Don’t Die» qui commence sur une superbe intro vocale éthérée avant le déferlement de batterie et de guitares.

Une dernière vidéo vient tout juste d’être mise en ligne, avec le titre «The Power Process» et la sublime Marcela au chant.

Que dire si ce n’est que Mayan a réussi un incroyable pari et propose ici un opus d’une qualité incroyable, faisant de «Dhyana» le sommet incontestable de sa carrière. Rien d’étonnant non plus à ce que le groupe se produise un peu partout pour défendre ce véritable chef d’oeuvre sur les scènes du monde entier.

Pour la petite histoire, Mayan avait organisé non pas 1, non pas 2, mais bien 3 realease parties, dont une à Chapelle ici en Belgique. Music in Belgium était présent à la soirée belge et nous avons eu droit à la présentation de l’intégralité des morceaux de l’album et dans le bon ordre. Voici d’ailleurs le compte rendu de la soirée ainsi qu’un aperçu filmé de la release party aux Pays-Bas:

Quant à celles et ceux qui se demandent à quoi peu bien ressembler le Stabat Mater de Pergolesi revisité façon métal, voici de quoi répondre à votre curiosité:

Pour les détracteurs, le côté symphonique, voire prog, l’emporte sans doute sur le côté death. Il n’en reste pas moins que l’album affiche une remarquable cohésion, qu’il est servi par des compositions plus subtiles qu’il ne pourrait y paraître ainsi que par le talent d’une brochette incroyable d’artistes. La production est hyper soignée et l’artwork magnifique. Vous l’aurez compris, votre chroniqueur est séduit et ne peut que vous recommander très chaudement l’écoute de cet album et, dans une moindre mesure peut-être, de ses deux Ep satellites.

Le groupe :

Liste des morceaux de Dhyana:

  1. The Rhythm Of Freedom
  2. Tornado Of Thoughts (I Don’t Think Therefore I Am)
  3. Saints Don’t Die
  4. Dhyana
  5. Rebirth From Despair
  6. The Power Process
  7. The Illusory Self
  8. Satori
  9. Maya (The Veil Of Delusion)
  10. The Flaming Rage Of God
  11. Set Me Free

Liste des morceaux d’Undercurrent:

  1. Eradicate the Colony
  2. Hate Me As I Am
  3. Undercurrent
  4. Insano

Liste des morceaux de Metal Night at the Opera:

  1. Cujus Animam Gementem
  2. Der Hölle Rache
  3. La Danza

Le site officiel de Mayan
La page Facebook officielle de Mayan
La page Twitter de Mayan
La page Instagram de Mayan

Les albums du groupe sur le site de Nuclear Blast

Pays: NL
Nuclear Blast 27361 43880
Sortie: 2018/09/21

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