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N.Y. FURY – I want it all

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Le label américain Eonian Records s’est fait une spécialité de déterrer des groupes de heavy metal explosifs et quasi-caricaturaux des années 80, qui n’ont jamais eu la chance de sortir un album de leur vivant. De leur part, nous avons déjà eu droit à découvrir les exploits dissimulés de groupes comme Mad Anthony, Jones Street, Charlotte ou Hail Mary. Voici maintenant l’édifiante histoire de N.Y. Fury.

Ce combo voit le jour en 1980 en tant que Fury à Staten Island, un des grands quartiers de New York City. Les gamins de 14 ou 15 ans qui animent ce groupe font partie de cette génération appelée à donner naissance au hair metal, du genre Ratt, Mötley Crüe, Twisted Sister, White Lion, Skid Row, Poison ou autres Cinderella. C’est Gene Hunter (basse) qui est le patron de l’affaire, avec ses compagnons Oscar Bone (guitare et chant) et Brian Manning (batterie et chant). Ces gosses font des reprises de Led Zeppelin, Kiss, Judas Priest, Cheap Trick, Van Halen, Jethro Tull ou les Ramones, et même Devo dont ils enregistrent le morceau ʺGates of Steelʺ.

À l’époque, le groupe est mineur mais parvient à attirer 500 personnes lors de son premier show. C’est le père de Gene Hunter qui fait venir deux futurs membres de Twisted Sister à un des concerts, obtenant la prophétie d’un de ces membres que son fils Gene Hunter est taillé dans l’étoffe des grands.

Cela suffit à donner des ailes à Gene Hunter qui crée alors N.Y. Fury, devant la réticence de ses compagnons à entamer une véritable carrière. Il embauche de nouveaux membres : son frère Ron Hunter à la batterie, les guitaristes Mike Sinclair et Chris Orzilla, qui sera rapidement remplacé par Nick Bellarosa. Fury est attaché à sa ville de New York, est en plein dans l’époque de heay metal à paillettes mais peine à trouver un chanteur. C’est finalement en 1986, puis en 1987 que le groupe met la main sur Jimmy Patryx, qui cède ensuite le micro à Gary Ryan. Et en 1987, on sait déjà que toutes les grosses places ont été distribuées entre les groupes les plus importants de ce genre. Avec la sortie du premier album de Guns n’Roses et de Faster Pussycat, on peut même considérer que les jeux sont faits.

N.Y. Fury ne perd pas courage et tourne sans relâche. Son premier concert attire plus de 1000 personnes et il remplit à ras-bord tous les clubs heavy metal de New York. Mais il reste non-signé et ne voit pas la moindre perspective de se retrouver sur un label. C’est en 1990 que N.Y. Fury attire l’attention d’un type qui veut monter sa compagnie de disques. Dan Guilliano prend le groupe sous son aile et prépare une signature sur son tout nouveau label. Mais hélas, le jour du lancement du groupe avec un gros concert, Guilliano se tue en voiture. Il y a vraiment des formations qui sont touchées par la cerise…

N.Y. Fury se dissout donc à la fin de 1990, en ayant eu le temps d’enregistrer une quinzaine de morceaux entre 1986 et 1990. En 1999, on retrouve Gene Hunter à la tête d’un groupe appelé Carnival Of Souls. Ce combo gagne un concours pour jouer en première partie de Kiss. Mais Kiss, en voyant la vidéo gagnante, refuse de voir Carnival Of Souls monter sur scène avant lui. Est-ce la peur de se faire voler la vedette ? Est-ce le souvenir de l’album ʺCarnival of soulsʺ de 1997, que le fameux groupe masqué tenait à faire oublier en raison de son contenu grunge très éloigné de son fonds de commerce habituel ? En tous cas, voilà encore une nouvelle manifestation de la malchance qui poursuit Gene Hunter, qui finit par laisser tomber le business musical.

Eonian Records a donc mis la main sur ces fameuses démos de 1986-90, qui révèlent un groupe au top de la grande forme créatrice en ce qui concerne le hair metal. On entend ici des chansons époustouflantes, ultra puissantes et menées tambour battant. N.Y. Fury bénéficiait d’un son monstrueux et était capable de torcher des compositions tueuses. On se fait démastiquer la tronche avec les fantastiques ʺPlay the gameʺ, ʺI want it allʺ, ʺDanger I faceʺ, ʺDanceʺ, ʺCity lightsʺ, ʺMy American pieʺ ou ʺHunting the streetsʺ. Le son des guitares est énorme, la batterie démolit tout, les types font du Guns n’Roses en surmultipliée, avec une petite touche Iron Maiden pour mettre du piquant. Bref, ce N.Y. Fury savait taper très fort et il est vraiment dommage qu’il n’ait pas réussi à tirer son épingle du jeu. Maintenant, avec cette édition signée Eonian Records, la vérité peut être rétablie et les vrais fanatiques de métal peroxydé trouver ici un immense groupe !

Le groupe :

Gene Hunter (basse)
Gary Ryan (chant)
Ron Hunter (batterie)
Mike Sinclair (guitare)
Nick Ballarosa (guitare)

L’album :

ʺPlay the Gameʺ
ʺI Want It Allʺ
ʺDanger I Faceʺ
ʺDanceʺ
ʺIf Only You Can See Me Nowʺ
ʺHopin’ Love Will Comeʺ
ʺSit on Thisʺ
ʺBad Enoughʺ
ʺCity Lightsʺ
ʺLet the Orgy Commenceʺ
ʺJust Tell Me You Love Meʺ
ʺBelieveʺ
ʺMy American Pieʺ
ʺHunting the Streetsʺ (Demo)
ʺFighting for Your Loveʺ (Demo)

https://www.facebook.com/EonianRecords/

Pays: US
Eonian Records
Sortie: 2022/12/30

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