NEW LOUD (The) – Measures Melt
De nos jours, certains groupes ne se formalisent plus si aucun contrat ne les lie à une maison de disques. Il est vrai qu’avec les technologies actuelles, un brin d’ingéniosité et un minimum de débrouillardise, il n’est pas trop compliqué d’arriver à se faire entendre. C’est notamment le cas de The New Loud, un trio originaire du Milwaukee, qui sort par ses propres moyens un premier album, “Measures Melt”. Ils avaient déjà distribué un EP de la même manière en février dernier (“Can’t Stop Not Knowing”), sur lequel on retrouvait notamment une surprenante cover du “2+2=5” de Radiohead.
Cela dit, le chanteur guitariste (et producteur) Shane Olivo, la claviériste (et voix féminine) Jessi Nakles et le batteur Radish Beat poursuivent le travail entamé avec le EP. En tout cas, ils foisonnent d’idées et d’énergie comme le démontrent les dix titres qui se succèdent en l’espace d’une bonne demi-heure. “Measures Melt” a été mixé par Mark Trombino (un choix évident vu que le trio apprécie tout particulièrement son travail avec Rocket From The Crypt, Jimmy Eat World et Blink-182 entre autres) et le résultat s’en ressent. Sauf peut-être sur “Secrets”, la plage d’intro très ado, qui fait penser à du Enter Shikari entremêlé à du 3OH!3 avec une batterie trop électronique que pour être honnête.
Heureusement, dès le deuxième titre (“Rubberman”), la douce voix de Jessi Nakles fait son apparition et apporte à la fois un équilibre et une chaleur bienvenue. N’en déplaise à Shane Olivo, cette dernière va d’ailleurs mettre tout le monde d’accord en se taillant la part du lion sur le déjanté “Wrapped In Plastic” et sur l’imprévisible “Out Of Control”, entre électro pop et noise inoffensive. Car c’est peut-être bien là que réside le petit quelque chose qui cloche. Ils sont visiblement un peu trop gentils et leur attitude ne correspond pas au son qu’ils veulent mettre en place. Ainsi, à l’exception du nerveux “Better This Way”, des titres comme “Get Lost” et surtout “Don’t Dance” apparaissent bien trop polis alors qu’ils pourraient devenir des bombes s’ils prenaient la peine de rendre leurs guitares un rien plus agressives. Car ils ont du talent et la volonté de bien faire, comme le démontre “All I’ve Got” aux lointaines influences Sisters Of Mercy ou “Every Girl I See” dont le tempo (un rien) ralenti amène paradoxalement une autre direction à un album qui laisse au final un goût de trop peu dans les oreilles.
Pays: US
Self Released
Sortie: 2010/06/08