PATH OF SAMSARA – Path Of Samsara
À la vue de la pochette de leur album, on pourrait prendre les gens de Path Of Samsara pour d’aimables Californiens bouddhistes et new age, préoccupés par la réincarnation et l’atteinte du nirvana. Il n’en est rien, ce sont des Allemands qui jouent un stoner rock psychédélique plus que convaincant. Le groupe se forme à Freising, près de Munich, et réalise une première démo avant de sortir par ses propres moyens un premier album tout à fait excellent.
Le samsara, dans la religion bouddhiste, est le cycle des vies qui se succèdent, par lesquelles l’homme naît, meurt et renaît et dans lesquelles il souffre. Il ne se libérera de cette souffrance qu’en atteignant le nirvana, c’est-à-dire le détachement ultime dans lequel son âme sera complète. Cher Bouddha, quand je renaîtrai, je voudrais que ma prochaine vie se passe dans un monde où Path Of Samsara est devenu un groupe majeur ayant réalisé des tas d’albums formidables, car il en a tout à fait le potentiel. C’est ce que l’on sent à l’écoute des sept titres qui composent le disque de ces jeunes Bavarois, dont la moyenne d’âge tourne autour de 22 ans. La plupart de ces morceaux prennent leur temps, oscillant entre sept et onze minutes, ce qui permet de développer de longues pérégrinations à la guitare, environnée d’une rythmique puissante et élastique. Il y a surtout cette science consommée du riff percutant, qui impressionne dès le premier morceau “A song for the ocean” et se confirme sur “Pilgrim”.
“Sun” est le premier de ces longs morceaux où Path of Samsara va patiemment disposer des épisodes chargés d’ambiances variées, de douceur gracile à puissance électrique orageuse. “Ambassador” est du même tonneau, tout sensible au départ et montant vers une colonne d’énergie savamment contrôlée. “Oceans” est la pièce de résistance, progressivement acheminée vers un rock très lourd et lent, à la limite du sludge, englué dans des toiles de guitares foudroyantes et un chant guttural, s’achevant dans une urgence rageuse et plaintive. On termine avec “A song for the sun”, parallèle avec “A song for the ocean” du début de l’album qui achève de boucler la boucle. Ici, on est dans un psychédélisme plus calme et jazzy, parfaite conclusion d’un disque qui a permis un beau voyage.
Voici un album qui mériterait incontestablement une diffusion plus large par le biais d’un label plus important. Quand les grosses maisons de disques auront fini de faire du fric avec de la médiocrité, elles pourront peut-être s’occuper de vraie musique.
Pays: DE
Autoproduction
Sortie: 2010/10/18