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HYPER EVEL – Hyper evel

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Dans les années 70, quand on parlait de rock, psychédélique ou progressif, tout le monde pensait à l’Angleterre ou aux États-Unis. C’était juste, mais on avait tendance à oublier l’Italie et ses groupes étonnants. Non seulement les plus connus, comme PFM et Banco, mais aussi d’obscurs génies oubliés (Panna Fredda, I Teoremi, Osanna, Garybaldi, De De lind…). Et dans notre époque contemporaine, on commet les mêmes oublis. Tout le monde connaît des groupes de stoner US ou anglais mais il y a une fâcheuse habitude d’oublier les Transalpins, pourtant redoutablement doués en la matière. Outre les gigantesques Ufomammut, on n’oubliera pas de citer par exemple Morkobot, Alix, Doomraiser, Orange Man Theory et il faudra peut-être compter un jour avec Hyper Evel, nouveau venu sur la scène stoner italienne.

Christian Barbieri (guitare et chant), Riccardo Rauseo (basse) et Gioele Serena (batterie) constituent ce trio de rock solide et bluesy. Hyper Evel n’hésite pas en effet à enjoliver ses riffs monolithiques de traînées d’harmonica qui fait son petit effet au niveau du charme. Le groupe enregistre son premier album à Brescia au Tup Studio sous la vigilance technique de Stefano Moretti et de Pierluigi Ballarin. Il pense aussi à s’entourer de musiciens invités qui viennent mettre leur patte et garantir la bonne tenue de ce disque riche en électricité velue : Vince Meghrouni (qui a joué avec les excellents Fatso Jetson) au saxophone et à l’harmonica, Carlos Alvidrez (Atomic Sherpas) au trombone et Luca Menenti (Elizabeth Lee) à la guitare.

Les responsables ayant été identifiés, passons maintenant à l’examen de l’arme du crime. “Hyper evel” propose une dizaine de titres forgés dans un blues stoner aussi tranquille que sûr de lui. La puissance vient du fin fond des instruments et des mélodies, servis par un chant monocorde et grave qui n’en fait jamais trop mais qui règle admirablement la circulation. Entre roulage posé des mécaniques sur lit d’harmonica poisseux (“Silly”), visite des centrales électriques du Mississippi (“Invisible”), course effrénée entre stoner et progressif sous des piqûres acides de saxophone (“Ethical”), divagations désertiques à la Kyuss au nom tout trouvé (“Desertica”), découvertes de riffs encore inconnus jusque-là (“Al”, “Strange country”) et final proche de la perfection délirante (un “Animals” à qui il manque juste quelques minutes de plus de saxophone fou), Hyper Evel expose sobrement et sans fioritures sa marchandise sur le marché de l’armement lourd. Le matériel est rustique mais sacrément efficace. Sorti sur un minuscule label débutant, le groupe a peu de chances de venir jouer dans nos contrées, mais on peut toujours espérer.

Pays: IT
Baddy Records
Sortie: 2012/03/02

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