UNGUIDED (The) – Fragile Immortality

Décidément, les temps changent ! Après le ‘Mariage Pour Tous’ de nos voisins Français, voici que les Suédois nous soumettent le ‘Death Metal Mélodique Pour Tous’ ou l’union (a priori) contre-nature du ‘Métal Mélodique de la Mort’ à la ‘Pop’ et la ‘Techno’.

Rassurez vous, nous ne jouerons pas les bigotes effarouchées et nous n’organiserons pas de marches de protestations visant à interdire cette chose qui, si elle remet en question certains crédos auxquels nous croyons dur comme métal, a au moins de mérite d’apporter un peu de diversité à un genre qui se mord la queue depuis quelques années.

The Unguided est un groupe ‘Melodic Death Groove Techno Pop Metal’ (biffez les mentions inutiles) fondé en 2010 par les ex-Sonic Syndicate Roger Sjunnesson (guitares, claviers), Roland Johansson (Chant Clair, guitare) et Richard Sjunnesson (Chant extrême). L’ex-Nightrage Henric Carlsson (basse) et l’ex-Shining Richard Schill (batterie) ont complété le line-up de la formation. C’est Richard Sjunnesson qui est à l’origine de ce projet, que, selon ses dires, il aurait créé en réponse à l’ingérence intempestive du label Nuclear Blast dans le choix de la direction musicale prise par Sonic Syndicate. Après un premier opus (“Hell Frost”) passé inaperçu en 2011, The Unguided décroche un contrat avec Napalm Records qui publie “Fragile Immortality” fin janvier 2014.

Si les mots ‘pop’ et ‘techno’ balancés en début de chronique sont un peu repoussants pour le commun des métallurgistes, il ne faut cependant pas qu’ils en fassent une fixation. L’album ne figurera jamais dans la cédéthèque d’un accro à DJ Tiestö ou d’une groupie de Justin Bieber. “Fragile Immortality” est, avant tout, un album de Death Métal Mélodique. Produite par Frederik Nordström (In Flames, Dark Tranquility, Arch Enemy), la plaque propose une collection plus que raisonnable de riffs dévastateurs, de soli techniquement imparables et de vocaux extrêmes. La sensation pop, pas tout à fait inédite si l’on a déjà écouté du métalcore ou même la discographie récente d’In Flames, provient du chant clair de Roland Johansson et de sa propension à créer des refrains quasi-radiophoniques qui, une fois incrustés dans la mémoire, refusent obstinément de la quitter. Le côté ‘techno’ est amené par une utilisation particulière du clavier qui rappelle par moment le travail de ces DJs multimillionnaires que nous abhorrons tous. L’usage des artifices électroniques qui reste, dans l’ensemble, tout à fait raisonnable (si l’on garde un esprit ouvert) atteint quand même le seuil de l’abominable à deux reprises, sur les remix de “Unguided Entity” et “DeathWalker” offerts en bonus de la version digipak. Les deux titres, dont les versions originales sont pourtant sympathiques (NDR : “DeathWalker” est interprété en duo avec l’immense Hansi Kürsch de Blind Guardian) sont ici bidouillés à l’extrême par le DJ sud-américain Zardonic et perdent carrément toute saveur métallique.

“Fragile Immortality” est particulièrement conseillé à celles et ceux qui apprécient la discographie d’Amaranthe. Les fans de Métalcore et les amateurs les plus ouverts de Death Métal Mélodique pourraient également y trouver un intérêt.

L’album (60’39) :

1. Inception (3’51)
2. Defector DCXVI (4’02)
3. Granted (5’15)
4. Eye Of Thylacine (4’28)
5. Unguided Entity (4’12)
6. Carnal Genesis (4’35)
7. Enforce (4’00)
8. Blodbad (4’14)
9. Only Human (3’54)
10. Singularity (4’12)
11. Oblivion (3’58)
12. Death Walker [ft. Hansi Kürsch] (3’57)
13. Unguided Entity [Zardonic remix] (4’50)
14. Death Walker [Zardonic remix] (5’06)