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SOULMATIC – Mighty river

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Les Allemands ont la réputation d’être des bons chimistes, mais sont-ils de bons bluesmen? Lorsque l’on découvre les mixtures et les précipités blues rock que fabriquent les laborantins de Soulmatic, on serait bien tenté de conclure par l’affirmative.

Il faut pour cela entrer dans “Mighty River”, deuxième album de ce trio de Cologne qui s’est formé en 2007 autour de Werner Hammer (chant, guitare et claviers), Stefan Quast (basse, saxophone et flûte) et Ralf Eul (batterie, chant et percussions). Cet équipage donne l’impression d’une certaine diversité, avec un chevelu semblant sortir d’un festival métal, un chauve au look d’ingénieur en électronique et un troisième à l’apparence de Monsieur Tout-le-monde. Mais quand on les met ensemble autour d’instruments de musique, ces gaillards nous sortent des choses intéressantes et sympathiques.

Les hommes de Soumatic professent un blues rock (quand ce n’est pas un rock bluesy) revendiquant des influences héritées de John Lee Hooker, les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix et Led Zeppelin. Sur le papier, c’est comme ça mais dans la pratique, on pourrait aussi y trouver un petit quelque chose de Robin Trower ou JJ Cale, surtout en raison de la voix assez particulière de Werner Hammer.

Cette voix qui semble manquer de timbre se distingue justement par ce côté timide et sablonneux. Elle s’intègre bien dans les compositions tranquilles et suaves qui jalonnent ce “Mighty river”, que ce soit la plage titulaire, “Stormy Monday” ou la jolie ballade “Borderline”. Mais on sait aussi se réveiller chez Soulmatic, avec de l’énergie concentrée (“Nagasaki girl”), du jungle beat à la Bo Diddley (“Up and down the hill”), du hard FM mâtiné de funk (“Keep on rock’n”) ou un petit reggae des familles (“Sad songs on the radio”).

L’album comprend 14 titres pour une durée de 55 minutes et le dernier tiers est un peu en demi-teinte, sans temps fort particulier. Il eut été judicieux de lâcher un peu de lest pour rendre cet album plus évident dans son déroulement. Mais quelques morceaux agréables capables de semer la bonne humeur rendent quand même cet album intéressant.

Alors, les Allemands sont-ils de bons bluesmen? Ce n’est pas vraiment évident à dire avec Soulmatic qui a plus d’une corde à son arc et ne fait pas dans le blues 24 heures sur 24. On réfléchira sur cette épineuse question quand une nouvelle occasion d’écouter un groupe allemand revendiqué blues se présentera.

Pays: DE
Sonic Revolution
Sortie: 2015/10/09

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