GONOREAS – Destructive Ways
Gonoreas ou comment se mettre des bâtons dans les roues en optant pour un nom stupide ! Ce talentueux groupe suisse existe depuis plus de vingt ans et a publié quatre albums (en plus de ses nombreuses démos et EP). Pourtant, à moins d’être à l’affut de tout se qui se passe au pays de la vache Milka, vous n’avez probablement jamais entendu parler de lui ailleurs que chez l’urologue (NDR : la gonorrhée, c’est le joli nom que votre spécialiste préféré donne à la chaude pisse). Si le patronyme passerait probablement inaperçu chez l’un de nos cousins militant dans le milieu Goregrind, il fait franchement mal au gland lorsqu’il est appliqué à un groupe Heavy Metal ! Pourtant, nous aurions tort de nous arrêter à ce choix déplorable puisque “Destructive Ways”, le dernier album du groupe, est franchement excellent.
“Ritual”, la superbe intro acoustique qui ouvre la plaque ne prépare pas vraiment l’oreille au furieux “Rebellion Against The Obsessor” qui lui fait suite. Ce dernier est une pépite Heavy bouillonnante et rapide que l’on pourrait situer quelque part entre le “Pain Killer” de Judas Priest et le “Fast As Shark” d’Accept. Sur l’éponyme “Destructive Ways”, les refrains accrocheurs d’un Power Metal à la teutonne flirtent dangereusement avec les riffs acérés du Thrash Metal. Cette association Power/Thrash réapparait d’ailleurs à de nombreuses reprises tout au long de l’album (“Empire”, “When Nobody Asked”, “Dark Triad”etc.), ce qui lui apporte une certaine dynamique. Si chaque titre semble taillé pour la scène, “Viking”, avec ses ‘Hou Ha’ fédérateurs, fait figure d’hymne ultime et prendra, nous en sommes persuadés, une dimension particulière en live.
Non content d’exceller dans l’art de la composition musclée (mais accrocheuse), le quatuor suisse défie également toute concurrence au niveau de la dextérité instrumentale. Les escapades solitaires de son six-cordiste Damir Eskic sont souvent jubilatoires (NDR : l’instrumental “The Offering” qui clôture l’album est une petite merveille) et assurent au groupe une stature internationale.
Si les dix titres qui composent “Destructive Ways” sont aussi infectieux que la MST qui a inspiré le nom de leur géniteurs, il sont en tout cas beaucoup plus agréables à supporter que celle-ci. Le seul véritable point commun entre Gonoreas et la gonorrhée c’est qu’une fois attrapé, il vous sera difficile de vous débarrasser de l’un comme de l’autre.
L’album (44’35) :
- Ritual (1’06)
- Rebellion Against The Obsessor (3’30)
- Destructive Ways (3’47)
- Viking (5’13)
- Parallel Universe (5’12)
- Wizards (4’36)
- Empire (6’34)
- When Nobody Asked (4’35)
- Dark Triad (5’31)
- The Offering (3’49)
Le groupe :
- Leandro Pacheco : Chant
- Damir Eskic : Guitares
- Pat Rafaniello : Basse
- Stefan Hösli : Batterie
Pays: CH
Sonic Revolution BMI5C1829
Sortie: 2015/11/06