SVART CROWN – Abreaction

Pas envie ! Deux mois que le CD traine un peu partout ; du bureau au salon en passant par la voiture et la cuisine sans que je parvienne à trouver le courage de l’incérer dans un lecteur quelconque. Deux mois que je me trouve des excuses pour passer à autre chose. La faute à Century Media ses promos pourris. J’ai beau respecter au plus haut point ce label et la plupart des groupes qui font partie de son écurie, j’en ai vraiment marre de me farcir ses CD-R blancs gravés et imprimés à la hâte alors que des labels beaucoup moins fortunés que lui font encore l’effort de nous fournir des promos de qualité. Et puis il y a cette bio longue et rébarbative. Trois pages de blabla pour ne pas dire grand chose. C’est lourd quand la chronique n’est qu’un hobby et que l’on a un vrai boulot et une vie de famille.

Pourtant, la musique de Svart Crown, j’en suis plutôt client. Un groupe Metal extrême qui a de la personnalité et qui ne se contente pas de dupliquer bêtement la musique des autres, c’est suffisamment rare pour être souligné… et respecté. Alors aujourd’hui, c’est décidé, je le me lance. Assis au bureau, le casque vissé sur les oreilles, la blanche rondelle dans le lecteur, la touche ‘play’ du Windows Media Player. C’est parti. Lourde l’intro. Voilà qui est parfait pour créer une ambiance. Je jette un coup d’œil sur la bio en attendant que ça démarre. Lourde la bio. Autant c’est bien pour une intro, que pour une bio, ça ne le fait pas vraiment. Tant pis, je renonce à la lecture. Je me contente de noter que Svart Crown est niçois et qu’“Abreaction” est son quatrième album ; même si ce n’est que le premier pour Century Media. Pendant ce temps, j’ai commencé à headbanger sans vraiment m’en rendre compte. J’essaie en vain de tenir le rythme. Impossible ! Il faut dire qu’il est torturé de Death / Black Metal de Svart Crown. Le groupe est comparable à une machine de précision qui passe sans sourciller de l’atmosphérique le plus planant au blast beat le plus speedé (et inversement) en trois secondes chrono et qui s’offre, en sus, d’envoutantes incantations shamaniques sur un fond de sonorités ethniques pour embellir le tout. La musique de Svart Crown est si riche et ensorcelante que je pleure de rage en me souvenant qu’elle m’a été confiée sur un support aussi vulgaire que le CD-R. Intense, brutal, captivant, original, envoutant, déconcertant,… les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le chef d’œuvre des Niçois. Pourtant, je vais en rester là et garder le reste de mes impression pour moi. Parce que moi aussi, après tout, je peu faire un peu cheap.

Svart Crown tient incontestablement le haut du pavé en matière de Metal Extrême français et il mérite amplement sa signature sur un label d’envergure. Bon, maintenant, balancer le CD-R à la poubelle et acheter le vrai.

L’album (54’59) :

1. Golden Sacrament (5’23)
2. Carcosa (3’44)
3. The Parct : To The Devil His Due (7’21)
4. Upon This Intimate Madness (4’38)
5. Khimba Rites (5’23)
6. Tentacion (3’34)
7. Orgasmic Spiritual Ecstasy (4’56)
8. Transsubstantiation (6’40)
9. Emphatic Illusion (5’43)
10. Lwas (1’10)
11. Nganda (6’08)

Le groupe :

• JB Le Bail : Chant, guitares
• Ludovic Veyssière : Basse
• Kévin Paradis : Batterie
• Kevin Verlay : Guitares

Pays: FR
Century Media
Sortie: 2017/03/03