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MASTERS OF DISGUISE – Alpha/Omega

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C’est vrai que l’ami Michel Serry avait raison sur Masters Of Disguise. C’est vrai que sa culture métallique encyclopédique avait parfaitement vu que ce groupe teuton était entièrement dévoué au culte et à la mémoire du mythique groupe américain Savage Grace, fleuron du heavy metal des années 80 et combattant de la vague speed metal, genre immédiatement antérieur à la division cellulaire du métal en thrash, death, black et autres grindcore à partir de 1986. C’est vrai qu’il avait vu que les pochettes des albums Back with a vengeance (2013) et The savage and the grace (2015) étaient les copies quasi-conformes des deux albums de Savage Grace, parus respectivement en 1985 et 1986. Je complèterais son docte jugement en rappelant qu’il y eut aussi dans les années 1970 un autre groupe américain du nom de Savage Grace (de Detroit), auteur d’un excellent heavy rock psychédélique sur ses albums “Savage Grace” (1970) et “Savage Grace 2” (1971). Ici, c’est le Doctor Seventies qui se rappelle au bon souvenir du Doctor Eighties.

Seulement, le Savage Grace Eighties n’ayant commis que deux albums, que vont faire ses zélateurs ultra-rhénans au moment d’éditer leur troisième album? Il n’y a plus de pochette à pomper, aussi nos amis allemands de Masters Of Disguise se laissent aller à une bonne vieille pochette monstrueuse digne de leurs compatriotes Kreator, Scanner ou Angel Dust, histoire de conserver l’ambiance métallique germanique des années 80. Et du point de vue de l’inspiration musicale Kalli Coldsmith (guitare), Wolle Buchinger (guitare), Alexx Stahl (chant), Mario Lang (basse) et Jens Gellner (batterie) renouent avec la bonne vieille métallurgie allemande des années 80, avec un bon deux tiers d’Helloween, un quart d’Accept et quelques miettes laissées à des inspirations exogènes du genre Armored Saint ou Manowar. Inutile de dire que ce troisième album de Masters Of Disguise ressort les francisques des râteliers, fait tournoyer les masses d’armes au-dessus des têtes en prenant soin de couper celles qui dépassent et abat sur la table un métal épique qui donne envie de repartir à fond de train à l’assaut de l’empire des Trolls occupant illégalement la Terre du Milieu.

Et ça va donc joyeusement déchirer la cotte de maille sur quelques chants guerriers bien sentis, comme ce percutant “Sacrifice” qui suit une introduction cérémonieuse et fière, qui a eu le temps de faire se rassembler les tribus de guerriers prêts à l’assaut. Et une fois lancés, les hommes de Masters Of Disguise ne s’arrêtent plus, chargeant toutes épées dehors les “Demons from the past”, invoquant pesamment les “Shadows of death”, surgissant dans une gloire métallique dans l’espoir d’une “Killer’s redemption”, imposant fièrement le “Sign of the cross” sur les cadavres encore fumants des infidèles, remettant encore une couche de speed metal brûlant sur l’épique “Alpha/Omega”, lançant à pleine puissance un “Witchhammer” dans les cieux putrides, travaillant habilement un métal capricieux sur “Knutson III: Nemesis (I am the law)”, annonçant bruyamment l’arrivée de “The leech” du fin fond des marais maudits et dédiant une romance d’acier à une “Black witch” au cours d’une dernier morceau féroce et fier de près de huit minutes, uniquement disponible sur la version CD de l’album.

Après avoir nettoyé le royaume de Théoden du Rohan de tous les affreux qui l’infestaient, on peut remettre l’épée au fourreau, panser les chevaux écumants et porter son armure au pressing. Le boulot a été bien fait et le rêve de conquête a été formidable grâce à la force de frappe et à la conviction inébranlable de ces chevaliers du métal authentique que sont les Masters Of Disguise.

Pays: DE
Limb Music
Sortie: 2017/10/20

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