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SERRIES, Dirk – Epitaph

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Cheville ouvrière du drone et de l’ambient en Belgique, Dirk Serries poursuit une carrière musicale dont la créativité et la richesse laissent encore pantois. L’Anversois hyperactif travaille sa musique avant-gardiste depuis de nombreuses années et nous n’allons pas revenir sur son prolifique parcours, évoqué lors de la sortie de Unseen descending and lamentations en 2015. En fait, quand on met à jour les progrès de son œuvre depuis ces trois années écoulées, on s’aperçoit que Dirk Serries a enchaîné les projets et participations diverses à un rythme stakhanoviste.

Depuis 2015, en effet, on peut ajouter deux albums pour un nouveau projet Aquarius/Dikeman/Serries en 2016-2017, un album pour un projet Dikeman/Noble/Serries en 2015, un autre pour le duo Dikeman/Serries, toujours en 2015, et un live sous l’appellation Dikeman/Serries/Verbruggen, et trois albums pour Dikeman/Lisle/Serries/Webster en 2015-2017, plus un live pour Dikeman/Hadow/Serries/Verhoeven/Vicente en 2017, deux albums avec le DST Trio, un album avec Fantoom en 2015, un autre avec Graham Dunning en 2017, encore une association avec George Hadow en 2017 et une avec Dave Jackson en 2016, quatre albums avec le Kodian Trio en 2016-2017, deux albums avec Martina Verhoeven en 2017, un double CD avec Quartet & Quintet en 2017, un album avec Scatterwound (2017), un autre album pour Serries/Verhoeven/Webster et trois nouveaux albums en 2016 avec Yodok III. C’est hallucinant, cet homme ne doit sans doute jamais dormir.

Et on n’a pas encore parlé de la carrière solo, parce que là, ça défile aussi. On peut ajouter six nouveaux albums depuis 2015, dont le tout dernier “Epitaph”, qui sort chez Consouling Sounds. Ce disque assez dense, ramassé en dix titres aux durées conséquentes (de sept à huit minutes en moyenne, avec des pointes à douze minutes pour “Formations of grace” et “Brittle air elegy”) est essentiellement basé sur la création de vagues de synthétiseurs qui se prolongent dans la lenteur, invitant à l’introspection tout en suscitant l’idée d’une grandeur céleste. Les compositions essentiellement atonales sont là pour suggérer des émotions, créer des images sonores qui permettent à l’imagination de se balader. Ensuite, ce doit être une question de personnalité de l’auditeur. Moi, je suis plutôt dans un trip spatial quand j’écoute “Epitaph”. D’autres y verront peut-être des choses plus funèbres ou auront des visions plus joyeuses, je n’en sais rien. Lorsque la musique sert aussi à extirper de son imaginaire des sensations quasiment d’ordre psychanalytique, il ne faut plus essayer de chercher à comprendre, il faut se laisser aller.

Voilà donc une nouvelle œuvre de Dirk Serries qui reste fidèle à son créateur. L’album sollicite puissamment les émotions de l’auditeur et ne s’attache pas vraiment à son raisonnement ou à ses tentations logiques. De quoi faire des expériences mentales sans risquer de devenir fou. Quoique…

Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2018/04/08

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