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WITXES – Orients

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Dans son laboratoire enfoui quelque part dans la bonne ville de Lyon, Maxime Vavasseur, 32 ans, façonne le son selon son bon vouloir, hypnotise les arpèges, coule les si bémol dans le béton, étire les mélodies jusqu’à l’atonalisme, bref, fabrique du drone capable de faire passer un condensateur de réfrigérateur pour une fugue de Bach. Entre improvisation, recherche sonore et composition, son projet Witxes se construit un univers particulier et commence à gagner une certaine expérience après huit ans d’existence.

Witxes a à son actif deux albums, “Sorcery/Geography” (2012) et “A Fabric of Beliefs” (2013), “Orients” constituant le troisième opus. Egalement, Maxime Vavasseur a réalisé un album partagé avec le Dale Cooper Quartet & The Dictaphones où il plaçait une longue pièce électronique de vingt minutes, “Pisces analogue”. “Orients” voit le jour sur les fonts baptismaux de Consouling Sounds, toujours intéressant à noter quand il s’agit de qualité avant-gardiste.

Nous voici transportés dans une galaxie faite de sons électroniques et synthétiques, avec des vagues de notes transportées le plus loin possible sur des lignes sonores fixes (“Distractions”), pratiquant la relaxation par les ondes douces (“Destructions”) ou venant semer l’inquiétude au travers de collages sonores martelés par de lourds accords de synthés (“Rogues”), de quoi faire passer Jean-Michel Jarre pour un chef d’orchestre de fanfare bavaroise. On reste tout au long de l’album dans cette ambiance grave, flottante et éthérée, idéale pour communiquer avec les âmes ou tenter de percevoir l’au-delà (“Neoruines”). “Disruptions” prend une tangente littéralement caverneuse et file la chair de poule, tandis qu'”Interventions” se pare d’une douceur résolument astrale, évoquant le son diffus d’un corps céleste tournoyant lentement sur lui-même. C’est par contre une déroute mathématique qui vient tourmenter notre cerveau au cours du chaotique “Incarnations”, encore un morceau qui se termine par –tions, ce qui ne veut rien dire car il y d’autres morceaux qui n’ont pas cette terminaison, notamment “Clairvoyants” qui termine l’album sur des rythmes pulsés et des nappes de claviers aériens, achevés par une intervention de saxophone soprano due à un certain Matthieu Metzger.

Si vous voulez vous refaire l’odyssée de l’espace dans votre salon et pour un prix modique, “Orients” saura satisfaire vos attentes. Cet album fournit son lot d’expériences cosmiques mais s’adresse uniquement à des astronautes diplômés.

Pays: FR
Consouling Sounds
Sortie: 2018/06/01

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